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SAILLE Ritu [ 2013 ] |
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CD Album - Digipack - Durée : 48.29 - Style : Symphonic black metal | |
Informations : | |
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ORIGINALITE TECHNIQUE PRODUCTION EMOTION |
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Chronique : 23 décembre 2012 - Chroniqueur : Nebelgesang | |
Aux prophètes zélés, un message : non, contrairement aux prophéties les plus pessimistes, le black metal symphonique n’est pas mort. Il ne gît pas au milieu des cendres mais se porte encore comme un charme parmi quelques formations d’irréductibles (avec, à leur tête, CARACH ANGREN). SAILLE fait sans doute partie des lambins les plus talentueux de ce revival (si tant est qu’il disparut un jour) black metal symphonique. Le sextet belge fait en effet parler la poudre et résonner le tocsin depuis 2009 avec une verve et une motivation sans faille. Et c’est trois ans après un « Irreversible decay » déjà plein de promesses et de qualités qu’ils nous reviennent, sur le génial label CODE666, avec leur second album… « Ritu ». Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ces trois ans furent plus que bénéfiques, afin de peaufiner, de laisser murir chacune de ces neuf nouvelles compositions. Il en ressort un travail encore plus accompli, encore plus surprenant. Arborant des atours résolument old-school niveau production (avec les lignes vocales en retrait dans le mix, comme dans le black metal symphonique des années 1990), et explorant l’horizon de divers anciens rites funéraires, « Ritu » constitue une synthèse pertinente, un condensé de talent et d’inspiration. Entre les mélodies toutes en tensions, une architecture calibrée et efficace, illustrée dès « Blood libel » par des développements thématiques furieux, oscillant entre les parties blastées et des mid tempi plus atmosphériques (« Subctuaneous terror », ou encore « Upon the Idol of Crona » en sont les exemples les plus criants), la musique de SAILLE articule de manière extrêmement cohérente les ambiances désespérées, épiques, et grandiloquentes du style, ménageant quelques instants glorieux (« Sati » et sa lente scansion féminine), s’autorisant même, çà et là, quelques sorties de piste bien senties, comme dans le très Watain-like « Fhtagn ». L’une des spécificités de SAILLE concerne l’utilisation d’un corps instrumental particulièrement fourni, avec, en plus du traditionnel synthé et de l’ensemble guitares/basse/batterie, de vrais instruments acoustiques apportant une touche emphatique supplémentaire... Ainsi, trombone, violoncelle, violon, cornet, euphonium ou encore thérémine viennent-ils considérablement renforcer l’arsenal des Belges. Plein de charme et de verve, « Ritu » est un album complexe, riche, souvent intense et intelligent qui nécessitera un certain temps d’assimilation, une forme de péristaltisme auditif, pour bien en saisir les différents tenants et aboutissants. Aussi faut-il saluer cet effort de cohérence et de composition. Un travail subtile et de qualité qui ne manquera pas de raviver la petite flamme nostalgique d’un style. Vous l’aurez compris, ce deuxième album est celui de la maturité, avec une plus grande maitrise des influences, des références, et de ses propres compositions. SAILLE conserve son identité car, intrinsèquement, en dépit des quelques changements de line-up, il n’y a guère eu de changement de son, ou d’orientation. On se retrouve en territoire connu, conquis, avec une nette progression des éléments symphoniques, bien plus aériens et saillants. « Ritu » est une juste confirmation, un album efficace, agréable à l’écoute, riche sans être pour autant hermétique, et qui réconciliera sans doute un grand nombre d’auditeurs avec le label « black metal symphonique » que d’aucuns jugent aujourd’hui comme démodé. | |
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