CHRONIQUES D'ALBUMS




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HELL MILITIA
Jacob's ladder [ 2012 ]
Pavillon 666 - metal rock webzine CD Album - Durée : 42.32 - Style : Black metal
Informations :
Interview :
Contact label : http://www.season-of-mist.com
Contact groupe : https://www.facebook.com/pages/hell-militia/479706878727741 http://www.myspace.com/hell_militia
 


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ORIGINALITE
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TECHNIQUE
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PRODUCTION
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EMOTION
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Chronique : 23 décembre 2012 - Chroniqueur : Nebelgesang
 

« Et [Jacob] rêva qu’il y avait une échelle reposant sur la terre et dont l’autre extrémité atteignait le ciel ; et il aperçut les anges de Dieu qui la montaient et la descendaient ! Et il vit Dieu qui se trouvait en haut [ou à ses côtés] et qui lui disait : « Je suis Dieu, le Dieu d’Abraham et le Dieu d’Isaac ton père ; la terre sur laquelle tu reposes, je la donnerai à toi et à tes descendants ; et tes descendants seront comme la poussière de la terre ».
(Genèse, 28 :11-19)

Cet épisode hallucinatoire et prophétique de la Bible opposera sans doute les exégètes les plus fervents, les historiens ronchons, les philosophes inspirés, les littérateurs et scientifiques zélés ; mais une chose est sûre, les quatre blasphémateurs et furieux Parisiens d’HELL MILITIA choisirent de s’y référer, de s’en inspirer, pour leur troisième album longue durée.

L’idée pourra paraître saugrenue, quelque peu osée, notamment au niveau de l’artwork, beaucoup plus clair, voire presque trop pour certains râleurs perpétuels. On eût même pu croire au changement de style, au quoi ? Au retournement de veste entends-je dans un coin de la salle ? N’allons pas jusque là, en dépit des couleurs pastels de la peinture choisie pour illustration qui annonce certes un style, peut-être, moins opaque, moins sale ou putride.
N’exagérons donc rien ; HELL MILITIA prend le parti d’une esthétique claire, dévote, mais cette évolution esthétique ne sert en réalité qu’à marquer une évolution minime (bien que réelle) dans le style musical pratiqué.

Caractérisé par un son plus clair, plus accessible, que ses deux illustres prédécesseurs (et en particulier avec le premier « Canonisation of the Foul spirit), « Jacob’s Ladder » reprend presque exactement à l’endroit où s’était arrêté, deux ans plus tôt, « Last station on the road to death ». L’arrivée du all star band (toujours composé de Meyhna’ch, T. Persecutor, Arkdaemon et D. Terror) sur la division de Season of Mist, Underground activist, n’a donc en rien altéré les velléités du quatuor. Pour notre plus grand plaisir.
Suite logique, disions-nous, « Jacob’s Ladder » met une nouvelle fois en exergue et célèbre un black metal oscillant entre les inflexions furieuses, les blasts et doubles croches traditionnels, ainsi que les mid-tempi, sludge, poisseux, possédés et viscéraux à souhait.

Dès l’introduction du titre éponyme, Meyhna’ch et ses comparses mettent les points sur les « i » ; clarté ne rime pas avec naïveté, mais bien avec âpreté. Âpreté musicale, simplicité des riffs, allant par vagues, par torrents, flux et arpèges continus, ponctués çà et là par des breaks et vociférations en Son nom, corrosives, provenant sans doute d’un larynx bien malmené et agressé. Les lignes vocales de Meyhna’ch, acides comme le pH d’un ulcéreux chronique, conservent leur agressivité si caractéristique, leurs inflexions, leur timbre, leur couleur terne et viscérale, et se fondent idéalement dans le maelström général.

Dans la continuité de ses prédécesseurs, là aussi, « Jacob’s ladder » est une œuvre homogène, composée comme une grande fresque monochromatique, avec un art certain du changement dans la continuité, des variations rythmiques, des transitions acérées.
Là où « Canonisation of the foul spirit » parvenait à surprendre, et à étouffer l’auditeur de ses martellement frénétiques, ce troisième album perd son effet de surprise, mais se développe davantage en nuances, en ambiances sordides, désespérées, avançant vicieusement, lancinantes (cf. « Sternenfall », « Death worship » ou « The black projector »).

Vous l’aurez compris, l’évolution de HELL MILITIA est un paradoxe. Aussi statique qu’un locked-in-syndrome, aussi pernicieuse qu’un HIV en quête de lymphocytes T CD4+ à envahir. Mais cessons de nous égarer en comparaisons parfaitement « farfetched » et laissons donc s’exprimer, tout au long de ces trop courtes quarante-deux minutes, les suppôts de Satan venus célébrer un black metal froid et sournois.

Ainsi, comme nous le supposions initialement, « Jacob’s ladder » est l’album le plus « lumineux », clair, de la jeune discographie de ce all star band. Moins tonitruant, plus aéré, avec des éléments « sludge », mais toujours aussi possédé (« Second coming of the pig » est le parangon de ce HELL MILITIA nouveau) et revêtant une production bien moins compacte, laissant davantage de place aux aigus et aux médiums légers dans le mix. Il laisse néanmoins s’exprimer la part la plus pourrie de l’esprit de ses géniteurs.

HELL MILITIA poursuit donc son évolution, relative. Point encore de transsubstantiation. D’aucuns regretteront le lissage relatif de ce black metal qui, auparavant, se distinguait par son insanité maladive, par son homogénéité claustrophobique. Ici, les vrombissements et lacérations sous amphétamines de « Canonisation of the foul spirit », ou le mid tempo possédé « Last station on the road to death », laissent place à une musique plus atmosphérique, torturée, viciée dès l’embryogenèse.








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