Ah, Aix-les-bains, son côté L.A. avec son lac du Bourget, ses plages et maintenant son groupe punk d'obédience Californienne, ARTERIES SHAKING. Le décor est planté pour ces quatre jeunes énervés Savoyards qui ont décidé en 2007 de faire du punk à la OFFSPRING et autres BLINK 182 et SUM 41, pourquoi pas? Le délire prend forme avec un premier jet intitulé "Blend This EP!" qui parait en 2011. Produit maison, cet enregistrement nous signale leur présence et titille notre curiosité, on attend la suite. Mais nous n'attendrons pas bien longtemps car en ce printemps 2012 sort un premier album intitulé "Burning streets", un vrai album de 37 minutes pour 10 titres présentés dans un digipack rouge et noir évidemment ,qui nous interpelle carrément. Mais écoutons plutôt le contenu qui devrait forcément nous surprendre (ou pas) vu la présentation bien pro qui saute aux yeux. L'indication enregistré au Warmaudio avec Alex Borel ne pouvant que conforter cet état de fait.

Si les premières compositions "Burning Streets" et "Empty Sheet", notamment, nous renvoient par exemple à leurs compatriotes de UNCOMMON MEN FROM MARS avec un punk mélodique bien ficelé, rapide, mais classique dans le genre, il faut persister dans l'écoute. En effet la seconde partie de l'audition nous présente des titres plus expérimentaux à partir de "Utopy" par exemple, avec ses déviances rock "crade" et plombé. "Soul Seller" remonte quant à lui, au créneau du punk idéal Californien. Ces deux titres étant pour moi le recto et le verso de la carte de visite des jeunes savoyards.
Mais durant votre écoute, vous remarquerez que "Burning Streets" n'est pas un CD de punk-rock mélodique comme les autres, car ici on dérape dans des lourdeurs bien métalliques par endroits, les guitares frôlant aussi le progressif, et les voix s'évadant à l'envie du classique duo de chant clair pop-punk pour des "screams" et des glissements vers les "grunts". C'est encore un peu timide, certes, mais prometteur pour la suite de l'aventure. Les voix sont justes, les guitares techniquement au point, la basse surprend par ses énormes lignes bien souvent, et la batterie sort carrément du lot en s'essayant même parfois à la double avec bonheur.
Ici pas de textes "engagés" vraiment, mais plutôt des histoires sur la vie de tout un chacun, pas de message punk donc, ou si peu. "Burning Streets" s'écoute donc bien et le groupe ira loin s'il continue dans cette voie, en affirmant un peu plus sa particularité et en évitant les erreurs de jeunesse, lot commun de chaque groupe. Ici nous parlerons de certaines longueurs à gommer, "nous sommes dans le punk, nous sommes dans l'urgence", rappelez-vous-en!

Premier album, donc, premier obus tiré à bout portant, premier impact réussi, le potentiel est révélé. Reste maintenant à poursuivre sur la route grande ouverte des concerts pour "vérification", et puis un second opus devait enfoncer le clou, je pense. Cette première galette des keupons savoyards m'a surpris en bien, disons le franchement, alors pour tous ceux qui aiment le style, dépêchez-vous de rentrer dans le pogo en vous procurant, si ce n'est déjà fait, ce "skeud" qui vaut largement le détour par sa fraîcheur et l'énergie déployée.