Quelle bonne surprise que de découvrir un album au format A5 tout de blanc affublé d'une jeune homme dans le plus simple apparat, dans une pose digne du Dieu des Stades, eh bien non ce n'est pas ce calendrier ô combien apprécié des demoiselles, mais plutôt "Revisionnisme" le nouvel "album" du COSA NOSTRA KLUB, ou pour faire plus rapide THE C.N.K...
Pour la petite histoire, le COUNT NOSFERATU s'est formé en 2002 avec d'une part Hreidmarr (alors encore "hurleur poète" dans Anorexia Nervosa) et Heinrich von B., le but étant de proposer quelque chose de brutal, entre rythmiques martiales et ambiances industrielles. Après avoir ajouté le KOMMANDO (donnant le sigle The C.N.K) le duo sort un premier méfait "Ultraviolence Über Alles" qui, comme son nom l'indique, vous fout une "bonne dose d'ultraviolence" (comme dirait Alex) par voie auditive. Puis silence radio durant cinq ans. L'occasion de retravailler, le duo se transforme en quatuor, le C.N.K évolue en COSA NOSTRA KLUB, forme les rangs et nous sort "L'hymne à la joie" en 2007. L'image et le son du groupe évolue en une musique toujours aussi martiale, tout en étant plus fine et donnant un aspect "politisé" au second degré. Mais aussi plus provocateur encore ! C'est aussi l'occasion de les découvrir sur scène...

D'ailleurs, suite à un passage dans le Nord (Metalive Meeting) neuf mois plus tôt, The C.N.K m'avait donné en condition "live" un aperçu de ce "révisionnisme" qui est en fait un album de réinterprétations, ou de "covers" pour aller au plus simple. Et le champ d'action du quatuor parisien est large comme nous l'ont prouvé les reprises d'Emperor "I am the Black Wizard" ou des Beastie Boys avec "Sabotage".
De ce fait, nous allons de surprises en surprises et celle-ci est de taille car c'est Snowy Shaw (NOTRE DAME, THERION...) qui accompagne nos musiciens sur pas moins de six titres et quelques autres invités.
Toujours enregistrés au Drudenhaus Studio par Mr. Xort, la musique et l'univers de The C.N.K n'ont pas évolué, on retrouve cette ambiance "martiale et industrielle" propre au groupe si ce n'est qu'il n'a pas "composé" à proprement parler ces morceaux car comme cité précédemment "Révisionnisme" est un recueil de reprises. Les références du combo sont extrêmement larges et nous proposent de (re)découvrir des groupes issus de la scène hard rock/ metal/ jazz voire même hip-hop !

Au menu, on y retrouve donc des reprises des Beastie Boys aux relents EBM, des Guns'N"fuckin'"Roses qui voit comme invités Snowy et Pills (PRIME SINISTER) sur "You could be mine" ou encore "Too Fast for Love" des Mötley Crüe avec... Swan (BLACK RAIN) qui remplace les montées vocales de Vince Neil ; "Weisses Fleisch" des Rammstein ou "Gadd ist Gott" de Gary GLitter, très "manson"... Jusque là de bonnes reprises sauce THE CNK mais qui ne sont pas exceptionnelles non plus.
Par contre je tire mon chapeau à "Everybody Knows" (Leonard Cohen), martial à souhait et au refrain toujours aussi entêtant, "I am the Black Wizard" qui devrait ravir les fans d'Emperor avec une reprise très réussie ou encore "Seasons in the Abyss", peu dénaturée, mais toujours aussi infernale, ajoutées aux rythmiques "indus" propre au quartet.
La palme reviendra tout de même au révisionnisme de Nick Cave/Kylie Minogue avec un "Where the Wild Roses Grow" qui vous prend aux tripes mettant cette fois-ci la guitare sèche en avant, Snowy Shaw remplissant un rôle qui en fait presque oublier Hreidmarr... Ce qui est aussi le cas avec "Blood Is Thicker than Snow" (Impaled Nazarene), tout d'abord avec guitares saturées et le chant hargneux de Hreidmarr (somme toute intéressant mais sans plus), mais surtout le titre bonus interprété par Snowy, guitare au second rôle et ambiance electro bien en avant qui ne cesse de tourner dans la platine, peut-être est-ce la nostalgie de NOTRE DAME qui l'emporte...

Au final, un bel album de reprise sauce "provoc' indus martial", la présence de Snowy (on comprend alors sa réserve quant à l'album de reprise de THERION...) étant un vrai "plus" et lorsqu'avec Hreidmarr il prend le micro, ça nous donne une nouvelle dimension ! Un chant sensuel d'un côté, et la hargne toujours aussi vindicative de l'autre, un beau mélange.
Maintenant on attendrait tout de même un "réel" successeur à "L'hymne à la joie". Avec le même line-up ? Affaire à suivre...