Deux ans seulement après la sortie du désormais cultissime « Call To Arms » le groupe britannique revient en ce début d’année 2013 avec un album nommé sobrement « Sacrifice ». Artwork minimaliste pour gros son bien jouissif ou énième galette des papys qui font de la résistance (face au nombre colossal de jeunes groupes émergeant chaque année) ?

La première chose qui me marque à l’écoute de cet album est le jeu des deux guitaristes, Doug Scarratt et Paul Quinn : le jeu est lourd, rapide, puissant et intense, sans tomber dans la complexité (ce qui aurait pu arriver). La voix de Biff Byford se fait envoûtante, presque poignante, bien maîtrisée malgré les excès qu’elle a pu subir. La basse de Nibbs Carter remplit bien son rôle, donnant plus de tonalité à des morceaux dominés par les guitares, et la batterie de Nigel Glockler consolide le tout pour rendre cet album rock et jouissif.

Même les paroles sont franchement « badass » : elles peuvent être poignantes et lourdes de sens dans certains morceaux alors que dans d’autres, elles sont légères et plus comiques pour l’auditeur (je pense à « Made In Belfast » par exemple). Il est rare de trouver un album aussi éclectique au niveau des paroles, où l’auditeur peut prendre son pied sur certaines chansons comme réfléchir au sens de la vie sur d’autres (et croyez-moi, quand on a affaire à des vieux briscards comme Saxon, on en a, des choses à apprendre).

Je pointerai juste un petit défaut de mon index : les morceaux deviennent assez répétitifs à force d’écouter l’album, car les guitares dominantes deviennent justement trop présentes et cela peut lasser l’auditeur. Seule « Made In Belfast » se détache clairement de l’album par son inspiration celtique (utilisation de mandoline et de banjo). On peut aussi noter quelques bruitages assez sympathiques pour l’auditeur, dont un bruit de moteur (de Formule 1 d’après Monsieur) et des hurlements de loups, qui mettent une once d’originalité dans la musique de Saxon.

C’est donc un presque sans faute pour Saxon, qui nous prouve avec « Sacrifice » qu’on peut toujours compter sur eux sur la scène metal internationale. Du gros son bien jouissif pour des papys qui n’ont pas besoin de faire de la résistance, car le talent est encore flamboyant en eux, et ce, depuis 1976.