On ne présente plus VULCAIN, trio parisien emmené par les frères Puzio, accompagnés de Marc Varez, qui publiera le 22 avril et après quinze ans d'absence discographique (le dernier opus "Stoppe la machine est sorti en 1998), son nouvel album, justement intitulé "V8".

Ayant quitté VULCAIN lors du Hellfest 2010 sur un mémorable "La digue du cul", il tardait à votre serviteur de découvrir du nouveau matériel des légendes du "hard-rock" français. Le premier titre de "V8", "Avec vous", qui démarre en trombe, est une véritable ode à tous ceux qui aiment VULCAIN, qui font ou ont fait partie du groupe ou de son environnement, une véritable annonce de retour sur le devant de la scène hexagonale. Et un brûlot comme celui ci n'est pas un cas isolé, j'en veux pour preuve "Call of duty", "Lâchez-nous", "Croix de bois" ou "Sale temps pour les cons", à l'incandescence imparable.

L'étiquette MOTÖRHEAD qui colle au groupe depuis leurs débuts ne va pas disparaître avec "V8", tant les morceaux qui composent le disque les rapprochent de la bande au père Lemmy, surtout sur les compositions alambiquées. Eu outre, "V8" est le fruit d'un groupe qui respire l'authenticité et la sincérité ; d'ailleurs, l'album est entièrement auto-produit, ce qui en dit long sur l'implication de ses membres.

Même si "V8" est très bien exécuté, il manque de régularité, et certains morceaux cassent la dynamique de l'opus par un manque de qualité ou d'inspiration. Ainsi, "Sur la ligne", qui fait suite au redoutable "Avec vous", ne parvient-il pas à décoller et est doté d'un refrain bancal et prévisible, le constat sera le même pour "Go fast", "Limite" et "Lâchez-nous", dans une moindre mesure. De plus, le son de "V8" manque...de puissance, surtout pour un groupe de la stature de VULCAIN ; le chant flirte parfois avec la ligne jaune de la justesse et la guitare n'est pas assez massive. Un regard extérieur aurait peut-être mis l'accent sur ces faiblesses. Votre serviteur fait sans doute la fine bouche, mais avec des productions comme le dernier HEAVY DUTY ou encore 7 WEEKS, la scène française a ,depuis un certain temps, bien élevé le niveau ; or, il semble que VULCAIN ait, en quelque sorte, raté le train en marche.

Je ne vais pas me faire que des amis avec cette chronique, mais suivant la carrière de VULCAIN depuis le début, mon exigence s'est accrue et je dois bien avouer que "V8" m'est passé au-dessus. Certes, le groupe transpire l'authenticité de leurs débuts et n'ont pas vendu leur âme au diable, mais nous sommes en droit d'attendre un peu plus d'une telle pointure, surtout en termes de production. "V8" brille par son irrégularité, alternant entre le très bon ("Avec vous", "Croix de bois"), le moyen ("Call of duty") ou le mauvais ("Sur la ligne"). Il faut noter que VULCAIN a pris un risque payant avec la reprise très réussie de "L'arrivée du Tour" de Alain Baschung.