Sunstorm est le nouveau bébé de Joe Lynn Turner, chanteur bien connu pour avoir fait ses armes dans le mythique Rainbow (années 80) et pour avoir sorti pas mal d'albums avec les plus grands du genre, et souvent de qualité (Deep Purple, Glenn Hugues, le Rising Force d'Ynqwie Malmsteen et en solo...)

Deux albums sont sortis depuis 2006, "Sunstorm" et "House of Dreams", mais ils ne m'avaient pas laissé de souvenirs impérissables, tant de groupes ont déjà éclusé ce style "AOR" ou Hard FM comme on disait jadis qu'il est difficile de s'y risquer sans tomber directement dans l'oubli et le ridicule... Mais ce troisième album gagne vraiment à être écouté, tant par sa production (qui a dit "trop" parfaite ? Je veux des noms...) que par la qualité des compositions et bien sûr du chant de Joe.

Rien de nouveau me direz-vous, Sunstorm ne révolutionne pas le genre (la preuve en est qu'il est signé sur Frontiers, la perle des labels hard-rock commercial) et plaira à coup sûr aux fans internationaux de Bon Jovi, Journey, W.E.T et autres Pretty Maids.... Les chansons sont intéressantes, de par leur fluidité et leurs refrains entraînants ("Never Give Up", "Emotional Fire", "Gina"...) qui restent instantanément dans la tête et qu'on se surprend à fredonner à longueur de journée... si, si, c'est ce qui m'arrive en ce moment...

Les ballades sont bien sûr présentes, "Lay Down your arms" et "All I Am", et la voix de Joe Lynn fait toujours son petit effet, avec ce côté eraillé et chaud qui au fil des années n'a pas pris une ride (comme son visage d'ailleurs ; étrange........) Les musiciens qui l'accompagnent ne sont pas en reste, la plupart sont membres du fameux Pink Cream 69, autre fleuron du hard-rock classique et mélodique.

La production de Dennis Ward (Pink Cream 69.. ben oui, obligé !) est léchée (oui, je sais, trop léchée pour être honnête...), rien ne dépasse, les guitares sont fortes et affutées de mélodies sans aucune dissonnance, la batterie est monstrueuse, les claviers dégoulinent de sonorités des années '80 et le chant surmonté de choeurs naturellement chauds est magistral...

Les compositeurs sont multiples et talentueux (un certain Michael Bolton est même crédité plusieurs fois et Desmond Child apparait sur un morceau...) Que dire d'autre, c'est kitch (les refrains sont ultra-attendus), ça frôle tout de même le mauvais goût parfois (les sons des claviers mes aïeux, quelle horreur !!! on se croirait dans un mauvais album de Toto des années 80, comme dans "Emily" et "Follow your Heart"), mais c'est très bien fait, c'est frais, on écouterait ça en roulant dans une cadillac dans les rues de Los Angeles sans problème, mais j'aimerais réellement voir le groupe en concert, pour entendre comment il sonne sans tous ces artifices de studio...

Un petit conseil : surtout ne traduisez pas les paroles !!!! A croire que le frontman est resté bloqué en 1982 avec ses histoires d'amour à l'eau de rose qui dégoulinent de sentiments pour "teenagers" pré-pubères et de rimes mille fois rabâchées... Ca fait hélas partie du concept de ce style de musique... Oh je ne doute pas que les ados américaines en manque de virilité vont adorer ça, ça fait partie également de l'esprit faussement romantique et puritain de ce pays, alors qui s'en plaindra....

Une bonne surprise quand même cet album, qui aurait pu rejoindre les centaines de super-productions commerciales toutes plus fades les unes des autres et dénuées de tout intérêt. Un album de musique positive et lumineuse, à écouter lorsque vous avez le blues, cette musique colorera votre journée, sans avoir à réfléchir, si si, essayez, vous verrez, ça fait du bien...