La musique, c'est avant tout une affaire de passion. Certains tentent de raccrocher, mais n'y arrivent jamais réellement et retombent en plein dedans après des années de silence. C'est le cas de CHROME MOLLY, groupe de Leicester mainte fois comparé à MOTORHEAD. Le groupe renaissait de ses cendres en 2010, après 20 ans d'absence. Le combo britannique, formé à l'époque par Nick Wastell (bassiste) et Steve Hawkins (chanteur), est aujourd'hui affublé d'un nouveau guitariste, John Antcliffe (BLITZKRIEG) et d'un nouveau batteur, Greg Ellis (BLADE RUNNER). 23 ans après leur dernier album « Slaphead », CHROME MOLLY revient donc sur le devant de la scène avec un « Gunpower Diplomacy » chargé de relents old school d'hard rock des familles. Cette sortie est signée Ear Music.

Avoir l'album de CHROME MOLLY entre les mains aujourd'hui, c'est comme faire un voyage dans le passé tout en restant dans le présent. La pochette semble ultra classique au vu du registre hard-rock dans lequel ils officient. Un simple crâne, agrémenté de rouages, compteurs et autres batons de dynamites. Rien de très nouveau sous le soleil niveau artwork donc, passons à la musique en elle même.

« Corporation Fear » nous entraîne directement dans un univers ultra rock'n'roll, et nous laisse penser que CHROME MOLLY n'a rien perdu de sa « vivacité ». Les zicos nous montrent chacun à leur façon que le combo n'a rien perdu de son côté péchu, et dansant. Ca sent l'été, en fait. On ressent même une touche de « punk rock » au sein de cette compo, ce qui, admettons-le, fait toujours taper du pied. On gardera cette impression au fil de « Bulletproof », même si ce titre semble déjà moins rock'n'roll que son prédecesseur, la faute aux backing vocaux à la limite du gnan-gnan, parfois. « The Runner », nous fait basculer dans un hard-fm assez bateau, malheureusement. Ce morceau nous laissera clairement sur notre fin, oscillant entre deux rives. Trop hard rock pour être qualifié de ballade, trop calme pour être qualifié d'hard rock. Un double tranchant qui malheureusement, ne parvient pas à nous faire décoller. Inutile de continuer un « titre par titre », on a dans ces trois premiers morceaux la synthèse de ce qui constituera l'ensemble des 8 titres suivant. Les impressions seront donc variées, tantôt trop calme, tantôt péchus, les morceaux se suivent et ne nous apprennent rien de nouveau. « Short Shap Shock » me plaît bien, mais c'est toujours la même recette qui est utilisée.
Sur l'ensemble de la galette, les riffs sont intéressants et restent facilement en tête. Le chant de Steve Hawkins reste quant à lui, 23 ans après, toujours efficace et bien géré. Le côté « Easy-listenning » de « Gunpowder Diplomacy » est somme toute relativement rafraîchissant.

« Gunpowder Diplomacy » n'est pas un album désagréable, loin de là. Il s'écoute bien, et pourra même plaire aux non-initiés. Il est cependant... vraiment trop facile à mes yeux (ou mes tympans, hein!) et nous donne l'impression d'être sorti il y a quelques années. Les morceaux sont-ils récents ? L'interview nous le dira. En tout cas, il n'y a vraiment rien de neuf ici, et même si l'ensemble est parfaitement exécuté et que la production est plus que saluable, la sauce ne prend pas. D'un point de vue perso, quand l'envie me vient d'écouter un bon hard-rock sauce années 80, je préfère écouter un album sortie à cette époque.