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PSYCHOFAGIST Songs of faint and distortion [ 2013 ] |
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CD Album - Digipack - Durée : 31.57 - Style : Extreme progressive grindcore | |
Informations : W/ NAPALMED | |
Interview : | |
Contact label : | |
Contact groupe : | |
ORIGINALITE TECHNIQUE PRODUCTION EMOTION |
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Chronique : 29 mai 2013 - Chroniqueur : Doc.Douggy | |
Il y a des moments où ces groupes vous font fondre les neurones comme dans "Scanners". PSYCHOFAGIST fait partie de cette scène musicale où tout s'entremêle pour ne vous laisser que dans un capharnaüm de sonorités métalliques. Et cela fait déjà un petit moment que les Italiens originaires de Novare au Nord du pays jouent avec leurs nerfs auditifs, pour mémoire le groupe est formé depuis 2001. Leur style allant des "nuisances sonores" d'un SUNN O))) en passant par des contrées noise/hardcore/grindcore peut encore aller, si ce n'est que par dessus, nos voisins se "perdent" par moments dans le free jazz de John Zorn, au point que l'on ne puisse plus y bouger en rythme. Mais ceci est l'aboutissement de travaux acharnés s'étendant sur 2 albums (2004, 2009) et ponctués d'efforts au format Split avant l'arrivée de leur petit dernier en date "Songs of Faint and Distortion" qui par rapport à ces successeurs les voit distribués par une petite maison de disque italienne: Memorial Records. Pour commencer, sur leur précedent E.P PSYCHOFAGIST a eu l'occasion de collaborer avec NAPALMED (Indus/Noise, République Tchèque) sur un titre du pré-cité John Zorn et de son groupe phare NAKED CITY (ça donne le ton pour les influences des deux groupes...). L'entente a sûrement due être plus que prolifique car l'on retrouve les Tchèques en featuring sur tout l'album, ce qui fait encore évoluer la musique de PSYCHOFAGIST vers des contrées "industrielles" et "extrêmes". "Songs of Faint and Distortion" se décline en 11 parties tout aussi avant-gardistes que travaillées et déroutantes. Si l'on compare avec leurs précédentes réalisations, ils avancent encore dans l'exploration, l'album a des sonorités plus diversifiés (au premier abord) et une production plus "machinique". Parties en polyrythmies, évolutions de riffs de guitares tout aussi dissonants les uns que les autres avec l'ajout du chant se rapprochant de celui d'un MESHUGGAH. Perdu dans le chaos des compositions les 3 premiers morceaux se suivent et s'enchaînent comme un morceau fleuve décliné en plusieurs parties, on croit se reposer quelques instants et laisser le temps de reconstruire notre cerveau, alors qu'en fait de manière plus minimaliste on peut distinguer le travail de NAPALMED retravaillant quelques pistes. Là on est tous perdus. Mais l'oreille se reprend et se repose à l'entente de la 5e piste "Digression Into Distortion" et de ses 4 minutes plus "reposantes" dans une ambiance glaciale de morgue. Si l'on tient jusque là, on recouvre son souffle et ses esprits pour se préparer à une suite toute aussi désordonnée. Retour sur des lignes de basses jazzy et de sonorités extrêmes entrecoupées par moments de parties plus lourdes et moins déroutantes. Jusqu'au morceau fatidique "Song of Faint" et ses 7 minutes au compteur entre répétitions de riffs lancinants ambiancés par les machines, et un riff principal qui vous fait claquer vos synapses une par une. Et pour (enfin?) terminer sur les 5 dernières minutes qui ont pour but de nous achever. C'est déjà fini? 31 minutes? On a l'impression d'avoir subi des éléctro-chocs de la part d'un schizophrène et on aime tant que l'on souhaite en reprendre. Juste histoire d'en terminer et d'être bien sûr qu'il ne reste plus de miettes tellement le cerveau est piétiné. PSYCHOFAGIST fait partie de ces groupes inclassables qui nous prouvent que l'on peut sortir des sentiers battus et du classique quotidien, et continuer à faire de la musique un art là où même Bethoveen en resterait ébahi de par des compositions sorties de nul part. Entre free jazz/indus/grindcore, PSYCHOFAGIST vous fait passer la camisole de force et vous enferme aux confins de la conscience pour vous révéler ensuite au monde, tel une nouvelle naissance. Avis aux amateurs de sonorités nouvelles, aux blasés des sorties heavy/core/stoner si vous n'avez pas encore eu l'occasion de vous pencher sur ces fous de la distorsion. Et encore plus en condition "live" (j'en ai fait les frais et pense n'en n'être jamais redescendu). Mais comme tout groupe en avance sur son temps, les détracteurs seront toujours présents. | |
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