BLACK TUSK n'a jamais été un chouchou pour moi. Le trio géorgien a déjà sorti trois albums depuis 2005, date de formation du groupe, dont aucun à mon goût n'est réussi. En même temps j'ai comme l'impression que BLACK TUSK vit un peu dans l'ombre de son grand frère : BARONESS. Même graphismes (en même temps John Baizley de BARONESS s'en charge), même mouvance, même époque mais deux ans plus tard. Qu'on ne me fasse pas dire ce que je n'ai pas dit : BLACK TUSK n'est pas un BARONESS-like (chose impossible par ailleurs), loin de là. Le trio de Savannah nous joue une sorte de sludge teinté de punk. Voilà tout. Alors si certains titres des albums sortent un poil du lot, j'aime autant vous prévenir que « Tend no Wounds » ne contient pas de perle rare, pas de curiosité, rien!

On commence sur une intro futile et tout à fait inutile : on dirait une montée, qui n'en est pas une, en instrumentale de deux minutes qui finit en queue de poisson. Bien, une entrée en matière remarquable et surtout qui a un don prodigieux pour gaver l'auditeur d'autant qu'en instrumentale on peut faire la part belle aux instruments (comme son nom l'indique). Mais non! Chez BLACK TUSK on fait tourner trois accords pendant deux minutes d'entrée de jeu et c'est bien comme ça. Ceux qui aiment, écoutez, les autres vous pouvez la zapper car elle ne sert véritablement à rien. Arrive enfin le vrai premier morceau, le début en montée (une vraie cette fois) s'annonce bien. On déchante vite ceci-dit. « Enemy of Reason » est en gros tout ce que le punk a de plus idiot à offrir : trois riffs en boucle, des fausses mélodies foireuses, des voix rythmiques et puis une batterie qui fait poum-tchak-poum-poum-tchak. Ajoutez-y quelques pointes de lenteur stoner et une prod de sludge (dégueu et donc pas si loin du punk) : vous venez d'obtenir le premier morceau de cet EP. Vraiment ça pourrait être sympa si ça ne manquait pas d'inspiration. Malheureusement l'inspiration a quitté le radeau BLACK TUSK pour « Tend No Wounds », cela se confirme avec « The Weak and the Wise » ou « In days of Woe ». Le gros soucis, c'est que la panne est létale. Du coup on se retrouve avec un « Internal/Eternal » long et mal fichu, qui s'essaie à une sorte d'ambiance rappelant « Léviathan » de MASTODON mais en moins bien. Ceci enchaînant sur « Truth Untold » qui rappelle un peu BIOHAZARD mais qui échoue encore puisque ce morceau se trouve être le plus insipide de « Tend no Wounds ».

En voilà un drôle d'EP! BLACK TUSK s'est totalement planté. On ne peut pas dire qu'ils aient déjà mis de chef d’œuvre au monde mais leurs travaux précédents étaient bien meilleurs. J'ai presque envie de dire que c'est bien pour eux qu'ils se ratent sur un EP plutôt que sur un album complet. A voir comment le groupe évolue et ce que donnera le prochain album mais cet EP est vraiment mauvais. Préférez un BLACK COBRA ou un KYLESA à cette galette.