CHRONIQUES D'ALBUMS




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ALLEY
Amphibious [ 2013 ]
Pavillon 666 - metal rock webzine CD Album - Durée : 69.25 - Style : Death progressif
Informations :
Interview :
Contact label : http://solitude-prod.com/blog/
Contact groupe : http://www.alley-band.ru/ http://alley1.bandcamp.com/album/amphibious
 


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ORIGINALITE
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TECHNIQUE
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PRODUCTION
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EMOTION
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Chronique : 25 août 2013 - Chroniqueur : Barclau
 

Si le mimétisme était une pièce, Alley ne resterait jamais trop éloigné de l'entrée, attendrait la main sur la poignée de l'excès, franchirait même parfois sournoisement la porte dès qu'on lui tournerait le dos.
Plutôt que de se frayer un chemin dans la constellation du metal en expansion exponentielle, le groupe préfère rester à la queue de la comète, tentant de suivre Opeth qui file rapidement.

Attention, Alley n'est pas une contrefaçon hard discount! Le plus fou dans tout ça c'est que c'est carrément bon. Pour ceux parmi les fans de metal qui auraient été enlevés dans un désert pendant les quinze dernières années et n'auraient pas pris connaissance de l'existence d'Opeth, Alley sonnera comme un excellent groupe. Pour les autres, vous avez le choix: soit vous hurlerez au plagiat, soit vous serez heureux qu'un groupe ait continué la voix qu'Opeth s'est décidé d'arrêter de suivre avec Heritage. Donc pour les déçus de la réorientation, Amphibious officiera en guise de faces B des quatre premiers albums par ex. Il y a pire oui, mais vous êtes prévenus.
Passés ces détails, les morceaux ont beaucoup à dire, non seulement parce que le modèle suivi est énorme, mais sûrement parce qu'Alley à un certain talent, qu'il limite malheureusement à l'imitation. Mais heureusement pour nous sans tomber dans la parodie. Peut-on imiter l'inimitable? Non plus, mais souvent nos russes s'en approchent insolemment. Parfois ils se permettent de partir un peu plus loin, mais jamais trop, comme un gosse qui joue un peu avec le champ de vision de ses parents.
L'album se compose de six morceaux longs, parfois assez longs pour qu'on ne sache plus vraiment qu'il s'agît d'un seul morceau.

"Lighthouse" ouvre la porte de cet univers qu'on connaît bien. Mais le rythme en mesure composé vers 1mn10 est carrément casse gueule. Comme avec les mikados, on serre le derrière et ça passe. Le rythme semble se reprendre et restera très carré pour le reste, l'e-bow dans le fond construit une atmosphère prenante, sombre et chargée. Le morceau file sur son quart d'heure dans une construction bien fichue. Les transitions et passages d'un registre saturé à clair sont bien senties, notamment à la cinquième minute avec ce riff au delay énigmatique et plus personnel. Le passage qui s'ensuit est excellent, avec des riffs étirés, lents, mélodiques et étranges à la fois. Le titre reprend ensuite dans des registres plus death mais avec une lourdeur bien heavy et breaks mélodiques. A 10mn30 Mika, euh pardon Andrey nous offre un beau passage en voix claire. Mince là c'est du clonage.
"Weather report" nous montre que le chanteur doit être un des rares à avoir Opeth en karaoké, vu à quel point il imite (non sans y arriver parfois, mais pas toujours) les intonations d'Akerfeldt. C'est troublant, voire irritant, jusque dans ces échanges grunt/clair. Mais si on pouvait prétendre rester objectif, le morceau est encore une fois bon.
"Amhibious" envoi sec et bien lourd, syncope son death par des passages coupés bruts en son clair, relance...ça marche bien. Le reste continue sur la même recette que précédemment. Et ce qui devient vraiment dommageable, c'est que ce qui était imprévisible chez Opeth (et sûrement une des clés de la réussite artistique du groupe) devient ici en comparaison très attendu. On s'attend à tous ces changements, ces passages clairs, ces harmonisations, car on ne les connaît que trop bien (on a eu 10 albums pour s'y faire). Aussi, Alley semble avoir plus de 10 ans de retard sur son propre modèle, avançant sur des chemins tout tracés, là où son mentor avait dû déblayé la jungle, s'étant depuis désintéressé de ces territoires pour en explorer d'autres.

Ceci vaut pour le reste du disque, dont le morceau le plus court chatouille les huit minutes. L'impression de monotonie qui s'en dégage donne l'étrange sensation d'écouter un long morceau de près de soixante-dix minutes, regorgeant pourtant d'excellents passages à la pelle, d'un feeling plaisant, mais manquant forcément d'un poil de relief pour accrocher plus. C'est étrange car l'album comprend bien plus de bons riffs que d'autres disques, mais voilà, il ne faudrait pas grand chose pour faire d'Alley un groupe unique vu le talent qu'ils sont capables de mobiliser pour leur numéro de mime. Ils pourraient même tenter de faire autre chose mais toujours à la sauce Opeth, un peu comme la tentative de la dixième symphonie de Beethoven, tentant d'imaginer un futur possible, un univers parallèle...il y aurait au moins un intérêt. Néanmoins par rapport à leur premier, le groupe développe certains aspects différents, plus personnels mais encore très sporadiques.
Alors messieurs, peut-être pourriez vous la prochaine fois envoyer votre maquette à Akerfeldt? Il y trouverait peut être des idées à lui qu'il n'a pas encore eu???
La production est très bonne, et techniquement le groupe est très bon aussi. La pochette est bien typée seventies, mais le livret assez sec.
Le groupe s'était fait reprocher son premier album, mais pourtant il continue dans la même lignée avec il faut le dire un véritable savoir faire. Et si leur but est vraiment de rendre hommage à l'héritage du géant suédois, et bien il faut encore le dire, l'hommage ultra-orthodoxe est réussi, parfois même bluffant.
Finalement si c'est la voie qu'ils ont choisi, qu'ils continuent de la suivre avec la même conviction.








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