Entendez-vous ce bruit d'engin rugissant ? Sentez-vous cet odeur d'asphalte chaud ? Ressentez-vous cette envie de rouler à toute vitesse, sans limite aucune ? Eh bien tendez l'oreille chers auditeurs, HELL OF A RIDE débarque dans votre salon et le transforme en une Firebird de 1975 prête à foncer sur les routes ! Cette récente formation parisienne (2011) nous invite au voyage avec leur EP "Fast as Lightning", hommage aux films de Robert Rodriguez et de Quentin Tarantino. Ici, c'est Boulevard de la Mort qui est à l'honneur. Nous suivons les déboires d'un "rider" solitaire qui s'est fait volé sa voiture par les "Pussy Riders", trois demoiselles en quête de sensation.

Pour un premier EP, je dois dire chapeau : c'est la première fois que j'en vois un avec 15 titres ! En effet, les 7 dernières sont tirées d'un live, tout en acoustique. Je reviendrai dessus plus tard. Deuxième chose à saluer : la promotion. Ils ont mis le paquet sur le visuel, la communication, le site internet, et ils ont même une chaîne Youtube ! Une étape est déjà franchie, l'échelle d'amateurs est passée depuis un bon bout de temps : ici nous avons affaire à des musiciens qui savent ce qu'ils veulent et où ils vont. Cela met en confiance. Et puis la pochette à la "Boulevard de la Mort" attire immédiatement l’œil, bref, pas une seule fausse note pour le moment.
L'EP débute avec le court monologue d'un personnage créé pour l'occasion, John "Mad Dog" Ringsdale, le "rider" solitaire en question, puis le titre éponyme débute et autant vous dire que, pour ceux qui n'avaient pas ressenti cette envie de prendre la route, là vous ne pouvez pas la manquer. Elle vous saisit et ne vous lâche pas ! Un hymne heavy rapide aux guitares acérées et à la batterie piquante retentit ; le mix est de qualité, rien à redire sur la prod qui est vraiment très bien maîtrisée. La voix de Furious Djej, le frontman, oscille entre celle de Russell Allen (SYMPHONY X) et de Julian Bells (JUMPING JACK) : idem, rien à redire, il gère sa voix à la perfection. C'est un vrai délice pour les oreilles. Cet EP commence décidément vraiment bien.
Après un léger interlude en mode "recherche d'une bonne station radio", le deuxième morceau de l'opus débute : la batterie devient encore plus agressive, à la limite du deathcore et entre la voix...Petite désillusion, le chant rocailleux si plaisant du début laisse place à une voix claire à la NICKELBACK et le tout devient un tantinet aseptisé, trop cliché dans les refrains et les ponts. C'est bien dommage. La déception continue sur "The Road" et "Tears and Scars" qui officient dans un heavy moderne à la ALTER BRIDGE. Malgré le fait que j'aime beaucoup le groupe précédemment cité, ici les refrains sont trop...Simples, voire plats. Je le répète, c'est bien dommage car les morceaux sont bien ficelés, il y a de la recherche, de très bonnes idées, un son de qualité...HELL OF A RIDE a tout pour plaire, mais il manque un petit quelque chose ; après une montée de guitares par exemple, on attend une explosion musicale mais le tout retombe dans une mélodie un peu trop plan-plan.

Mais je ne peux tout de même que vous conseiller d'écouter cet EP car nous n'avons pas fini d'entendre parler de ce groupe qui en veut et qui a toutes les clés en main pour réussir. La deuxième partie de l'EP est un live "très privé" acoustique et nous pouvons jouir des talents musicaux de nos parisiens. L'ambiance électrique et rock'n'roll s'efface pour laisser place à un son digne des soirées autour d'un feu au creux du Grand Canyon. Les voix s'apaisent, et leurs talents n'en ressortent que plus. Foncez donc écouter "Fast as lightning", vous ne serez pas déçu du voyage.