CHRONIQUES ALBUMS

Dix-sept ans après sa dernière expression discographique, le légendaire death metal made in Liverpool revient nous soigner les esgourdes. Vous avez bien compris, Carcass reprend du service malgré le départ de son batteur et membre fondateur, Ken Owen. Il en est de même pour Michael Ammot trop occupé avec Arch Enemy ou Spiritual Beggars. Il convient de dire qu'avant de poser une oreille sur "Surgical Steel", j'ai quelques appréhensions. Carcass amputé de deux musiciens, est-il toujours le même ? Jeff Walker (chant / basse) et Bill Steer (guitare / chant) ont ils réussi à reproduire l'alchimie qui a bâti la réputation du groupe ? Les deux nouvelles recrues, Ben Ash (guitare) et Daniel Wilding (batterie) vont-elles faire oublier leurs prédécesseurs ?

Tout commence avec la pochette de l'album et son ambiance. Celle-ci n'est pas sans rappeler l'EP "Tool of the trade", l'artwork est plus soigné, plus précis tout en restant déterminé, les anglais nous invitent à venir sur la table d'opération... Au programme, le nettoyage puis la réparation de nos voies auditives. Les scalpels sont aiguisés, les quatre chirurgiens sont parés. Prenez votre souffle...
Comme une anesthésie, l'intro réalisée par "1985" semble hypnotiser l'auditeur. L'ambiance générale nous transporte dans le domaine du hard rock 80's. Le doute s'installe, mais il disparait rapidement voire aussi vite que le premier titre "Thrasher's Abattoir". Le rythme est endiablé, soutenu par une batterie martelée, une basse monumentale. Les riffs sont monstrueux et puissants, les soli sont soignés et cristallins, le chant hargneux et rapide de Jeff Walker est renforcé par des passages gutturaux menés par Bill Steer. Tout est en place, l'équipe chirurgicale est en place. Carcass est bien de retour.

S'ensuit "Cadaver Pouch Conveyor System", tout aussi puissant et ravageur. Les autres compositions continuent l'exploration de l'oreille interne et profitent quelques écarts, "A Congealed Clot Of Blood" ou "The Master Butcher's Apron" allant tâter le domaine sombre et pachydermique. "Noncompliance to ASTM F 899-12 Sta....mp" et "The Granulating Dark Satanic Mills" permettent d'apprécier le talent et la technicité de Bill Steer entre-autres via les intro des deux compositions. Puis lors d'une phase de réveil acoustique sur "Mount Of Execution".
Vous l'aurez compris "Surgical Steel" propose un délicieux assemblage d'ambiances, les compositions sont réfléchies, directes et parfaitement agencées. Chaque musicien est en place, Daniel Wilding confirme qu'il est un excellent batteur, qu'il sait allier technique et puissance. Le duo de guitaristes délivrent des riffs puissants, lourds, des envolées solitaires appréciables. La production est propre, les instruments sont parfaitement audibles.

Pas de doute, Carcass revient bousculer le monde du death metal, le groupe vient de sortir de son hibernation avec un excellent album en poche. L'opus qui permet de retrouver un patchwork du savoir faire de Carcass, augure un nouveau départ. C'est tout le mal que l'on souhaite à la formation.