La première question qui m’est venue à l’esprit quand j’ai débuté cette chronique est : «pourquoi un tel nom?» Faut-il s’attendre à un énième groupe de grindcore loufoque? Eh bien non, Morbid Feculent fait du Brutal Deathcore, et ils le font plutôt bien! Pour un premier enregistrement, les Haut-Savoyards ont tenu à bien faire les choses en se rendant au Tartul Studio, initiative qui mérite d’être saluée.

Dès les premières secondes, le gros son est de mise grâce à l’accordage très grave des cordes. Living our Nightmare nous offre son lot de dissonances, de rythmiques saccadées et d’harmoniques artificielles. La voix elle aussi est grasse à souhait, et le clavier apporte une touche tantôt humoristique, tantôt permetantt de poser des ambiances.
Le premier morceau "Anatole" a en revanche du mal à décoller, et manque un tant soit peu de cohérence. "Decrepit Cake" et ses saccades rythmiques sympathiques est quant à lui beaucoup plus accrocheur. Des notes d’humour sont présentes tout au long de cet EP, de par les titres des morceaux notamment ("Tarte au citron", "Breakdown of Sanitaires" et autres choix poétiques du même acabit!). Une question me taraude: ce jeune groupe a-t-il peur d’être pris au sérieux? C’est peut-être un peu dommage, et pas très cohérent avec la musique proposée. Car justement, les riffs sont cinglants et précis, le tout est bien composé, carré et Morbid Feculent fait déjà état d’une certaine maturité musicale, à l’opposé de l’image que renvoient les titres et le nom du groupe.

En bref, ce Living our Nighmare, s’il ne nous propose pas de grosse démonstration technique avec soli en sweeping et tutti quanti, ni rien de bien révolutionnaire, possède de réelles qualités: le gros son est là, et les six acolytes maîtrisent plutôt bien leur sujet. Malgré ceci, on reste souvent sur les mêmes tempi, et les six titres présents manquent un peu de variété. Living our Nightmare n’en reste pas moins une bonne première sortie, à confirmer, et donne surtout l'envie d'aller découvrir le groupe en live!