INBREEDING REDNECKS est un tout jeune combo danois, originaire de Esbjerg, actif depuis 2009 et n'ayant qu'un seul Ep à son actif, intitulé "Corpse molester". Le groupe est composé de Rune Sinnbeck à la basse, de Brian Jakobsen et Thue Schmidt aux guitares, de Torsten Madsen au chant et de Peter Mathiesen à la batterie, et publie son premier long format avec "Abnormal life portrayed".

Avant d'entrer dans le vif du sujet, un mot sur l'artwork signé Matthew G.Lewis qui est à double face. Côté pile, la pochette est très sombre et peut évoquer le dernier CULT OF LUNA, seul le logo du groupe peut nous donner un indice sur le contenu de la galette, alors que le côté face est lui sans appel et sans équivoque, en imposant un corps décharné mais très vivant d'une femme enragée et très affamée, un mélange de futurisme et de gore qui ne laisse plus de place au doute sur le style musical pratiqué.

Les hostilités débutent avec un "World of haste" d'une grande brutalité, la rythmique alterne entre "blast" furieux et tempo "thrashy", les guitares sont tranchantes et l'atmosphère à couper au couteau, le tout dans une ambiance oppressante. Le chant de Torsten Madsen, guttural à souhait, accentue le côté malsain des compositions. Les morceaux s'enchaînent sans que la cadence et la vilolence ne faiblissent, INBREEDING REDNECKS ayant la volonté de tout écraser sur son passage et de ne laisser aucun survivant. De ce point du vue ci, la mission est réussie...

...Quant au reste? Il faut bien avouer que "Abnormal life portrayed" ne sera pas l'album de l'année, ni même celui du mois. L'excès de brutalité, tue la brutalité, les structures des compositions sont quasiment toutes identiques (hormis le break fabuleux de "Eyes of deception"), la matraquage est ininterrompu du début à la fin, si bien qu'il est impossible de sortir un morceau du lot. Aussi, même si le "death-metal" de INBREEDING REDNECKS se veut technique, une forte impression de déjà entendu plane au dessus de cet opus qui manque d'originalité et qui est quelque part coincé entre SUFFOCATION et CANNIBAL CORPSE. Pour finir, la production doit être millimétrée pour ce genre de musique, ce qui n'est évidemment pas le cas. Pire même, elle a tendance à lisser le tout et rendre l'ensemble monotone, il convient de rappeler qu'il s'agit là que d'un premier album et que ce défaut sera certainement corrigé avec l'expérience et la durée.

En conclusion, INBREEDING REDNECKS nous livre avec "Abnormal life portrayed" un "death-metal" rugueux, bestial, oppressant mais pas original et assez rébarbatif sur la longueur. Une variation rythmique aurait aéré cette masse compacte, difficile à pénétrer et, si l'auditeur arrive à y entrer, la musique du combo ne laissera aucun moment de répit, ni de respiration salvatrice à ce dernier. Le potentiel est là mais la personnalité reste à être affirmée.