Après s’être approché de la lumière avec un premier LP («Toward the Light») sorti en 2012, Mantra revient aujourd’hui en plein dedans avec ce «Into the Light», suite logique du susnommé, puisqu’il comportait déjà 5 morceaux de l’album chroniqué ici.
Il s’agit du premier album full-length des bretons, qui nous avaient déjà impressionné l’an passé.

En découvrant le livret, je suis surpris par son étonnante simplicité. Est-ce un choix artistique ou l’artwork est-il tout relativement bâclé? Cela tranche bizarrement avec la qualité du contenu, mais nous allons y venir. Poursuivons sur le livret. Les lyrics traitent de transcendance et de spiritualité (normal quand on s’appelle Mantra!), dans un anglais d’une rare qualité, ce qui n’est pas toujours le cas pour les groupes dont ce n’est pas la langue maternelle... les paroles apportent une profondeur non négligeable aux morceaux, et si vous comprenez quelque chose à la langue de Shakespeare, ne vous privez pas d’y jeter un oeil.

Passons maintenant à la musique: autant le dire tout de suite, cet album fleure bon le chef-d’oeuvre. Dès la première écoute, l’auditeur est happé par la profondeur de ce que propose Mantra. «Into the Light» est doté d’une production sans faille: le son est puissant, et donne sa pleine mesure au travail des guitares et de la basse. La batterie a pour sa part un rendu très (trop?) clinique, qui sonne comme programmée... certains aiment, d’autres pas, à chacun de se faire son opinion! Le chant est tantôt orienté core, tantôt clair.
On rentre dans l’album avec le morceau «Toward the light», qui comblera les amateurs de riffs ciselés et techniques. Un travail titanesque a été réalisé dans la composition: les cassures rythmiques sont omniprésentes, et de nombreux passages ambiants et hypnotiques («Call my name», «Tribal Warming») font respirer l’ensemble.
Les musiciens font tous preuve d’une admirable maîtrise de leurs instruments. Les morceaux sont progressifs et ne sombrent jamais dans la monotonie.
«Reborn», avec son intro en son clair et ses voix doublées propose également un joli canevas entre guitares et basse. La suite est tout en puissance et raffinement, c’est du grand art.
L’instrumentale «Elevate» nous surprend avec sa flûte traversière envoutante qui serpente littéralement entre les guitares. Avec «One», on n’est pas loin de Pink Floyd pour ce morceau psychédélique (presque) tout en douceur. Diverses influences se devinent à l’écoute de Mantra: on peut citer Gojira, Opeth, ou encore les français de Hacride ou Aabsinthe. «Third Mind» est le morceau qui clôt magnifiquement l’album grâce à un riff rythmique imparable.
Malgré tous ces éloges, le seul bémol à déplorer est le chant saturé, qui ne colle pas vraiment avec le reste.

Si vous êtes passés à côté de «Toward the Light», ruez-vous sur «Into the Light»: c’est un album à découvrir, et qui est parfait pour écouter dans son salon pour savourer les ambiances que distillent Mantra. Un groupe qui mérite décidément qu’on s’y intéresse et qu’il faudra suivre. Ce «Into the Light» va rester longtemps dans ma platine.