"Tuerie or not tuerie ?". Est-ce l'album ultime à mettre au pied du sapin de la mère noël ?
Les allemands nous reviennent enfin avec ce troisième opus et non des moindres "The Engineered Flesh" avec un style encore trop peu utilisé qu'est le modern metal, à savoir un metal futuriste, avec une utilisation du synthé à la façon "Dol ammad", pour les connaisseurs. Sauf qu'ici, en plus de ces arrangements supersoniques au synthé/ordinateur, il y a... la VIOLENCE les amis ! Vous savez, celle que l'on adore, dont on se délecte jours après jours.

Le trio pousse encore plus loin les limites du blast, et de l'intensivité grâce à leurs rythmes parfois effréné. Servi par une bonne production - merci Fredrik Nordström (Studio Fredman) et Mika Jussila (Finnvox Studios), cet album est un petit chef d'oeuvre qui je l'espère ne restera pas dans la hotte du père noel. Imagines la subtilité et les mélodies symphoniques d'un Dol ammad, la folie furieuse d'un Dragonforce survitaminé, et la décadence d'un Belphegor, sous un ciel futuriste où les machines ont la part belle.
Huit titres donc pour cette overdose metallique. La batterie (si si c'est bien un batteur !) est tenue de main de maître par "Nefastus" (ex-Belphegor, ex-Debauchery, ex-Fleshcrawl, ex-Zombie Inc...et j'en passe), batterie donc millimétrée et bénéficiant de tous les artifices nécessaire (triggée, etc). Mais rien ne serait possible sans l'incroyable jeu des guitares. Certes on à affaire à un metal racé, speed et violent, mais avec des petites notes ici où là très mélodieuses, tout n'est pas que bestialité. Et les guitares sont...monstrueusement bien exécutées, entre rythmiques thrash saccadées et hachées menu-menu, et solos diaboliques avec des lignes incroyablement mélodieuses et hyper speed. Sepultura les amis ? Du folklore. De nombreux breaks, variations, bref, on se fait plaisir, on aime donner.
Coté chant, on alterne également entre le black et le death, mais petit penchant plus vers le death.

Tout est ici technique, précision, rapidité, et personnalité. Oui, ce ne sont pas les précurseurs du modern/cyber, d'autres sont passés là avant (Kovenant, Meshuggah, Fear factory, etc...) mais ils ont leur patte et surtout leur efficacité.

Et le piano dans tout cela ? Et les nombreuses plages atmosphériques ? C'est peut-être là que le bas peut blesser, car sur de nombreux titres, le groupe exécute des breaks assez surprenants avec une découpage net de leur intensité par des passages d'ambiance. Cela fait retomber la pression, merci pour nos neurones, mais du coup le rythme est un peu cassé, la dynamique atténuée. Ce n'est pas vraiment gênant, mais cela peut dérouter.

Dans tous les cas, un album d'une grande trempe, superbement exécuté, aussi froid que précis, aussi intense que mélodieux, un vrai régal !