CHRONIQUES D'ALBUMS




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Y.BLUES
The arrival [ 2013 ]
Pavillon 666 - metal rock webzine CD Album - Durée : 28.51 - Style : Blues metal
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Contact groupe : http://yblues.com/y.blues/ https://www.facebook.com/ybluesofficial/app_2405167945
 


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ORIGINALITE
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TECHNIQUE
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PRODUCTION
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EMOTION
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Chronique : 27 octobre 2013 - Chroniqueur : Barclau
 

Imaginez un peu l'histoire de la sorte: relier deux genres par leur genèse. Le blues et le metal ont-ils une genèse commune? Les techniciens répondront "bien sûr", les gammes pentatoniques, le rock puis l'ajout de saturation...une longue filiation qui se fait par ajout de brutalité donc. Après tout, nos pères à tous, Black Sabbath, se considéraient comme un groupe de hard ou dark blues!
Un de ses rejetons couplé au blues et au rock sudiste est bien sûr l'inépuisable stoner, genre fécond dans les 90's qui s'est essoufflé ensuite (par trop de similitudes) puis qui semble renaître car désormais il a ses entrées dans d'autres genres plus populaires (merci Josh Homme).

D'accord c'est bien beau, mais avant tout ça, au delà de tout ça et de ce préambule tentant de remettre une chronologie foireuse à une histoire floue, il y a l'allégeance ultime: le blues et le metal ont le même père, ils sont tous les deux la musique du diable!!! Et ils biberonnent tous les deux à la bière et au whisky.
Il fallait donc les concilier complètement. Pas faire du blues metal, pas du metal blues, mais du metal ET du blues en même temps. Et ça donne quoi? Comme si Eric Sardinas et James Hetfield faisaient un gros bœuf, sous la bienveillance de Lemmy avec Dimebag Darrell (sans oublier Rex et Vinnie Paul) regardant d'en bas les saloons s'enflammer sous les coups de slide accompagnés de double pédale.

Le concept n'est pas nouveau, d'ailleurs ce dernier l'avait bien exploré avec son terrible "Rebel Meets Rebel" sous un angle plus country/redneck. Corrosion Of Conformity faisait un peu des deux. Mais ici c'est dans le respect total des esthétiques que c'en est plus surprenant. Pas de saturation, que de l'acoustique. Coup double, car je suis fan de slide et d'acoustique. Autant dire que j'ai assez bavé en écoutant ce disque car la technique du guitariste est simplement ahurissante. Comme un cheval fou lancé au galop (les autres ne sont pas en reste), sa guitare fait des rodéos à n'en plus finir, j'imagine facilement une main droite formée au speed thrash le plus carré mais qui aurait préféré caresser le foin.
C'est bourré de références que ce soit puisé dans le metal ou le blues et ravira certainement les fans les plus ouverts des deux genres. "Blues Savvath" ouvre la bouteille de mélange détonnant. Le titre est sans ambiguïté, c'est Tommi Iommi perdu dans l'ouest américain et troquant sa SG contre un dobro. "The thing" nous lance ensuite dans cette course folle avec cette voix qui semble avoir bu des litres de whisky tonneaux compris. Grognements qui rappellera parfois un autre cinglé: Tom Waits. Oui c'est bien le bal des enragés! Gros coups de double pédale, ça envoie grave avec cette basse bien lourde qui sert de fondation au power trio (formule de rêve).. Les plans puissants se multiplient et on a envie de headbanger au lourd passage vers 2mn40. Bravo aussi au guest au clavier!
"Mind Control" nous sert un verre de riff aux teintes Metallica, groupe qu'on sait s'être nourris des racines du rock pour nous pondre quelques-uns de leurs meilleurs morceaux (comme sur l'album Load). L'arpège vers 1mn50 est magnifique, puis se retrouve relancée avec une bonne grosse dose de basse/batterie. "45 reasons" continue dans la lignée avec un picking ultra furieux qui rappellera un Zakk Wylde quand celui-ci s'énerve sur sa guitare sèche ("Androtaz" par ex) ou Bjorn Berge le malade suédois de la slide (au look assez métallique aussi, dont vous avez peut-être entendu les excellentes reprises notamment de Motörhead ou Zappa). "Prisoner" démarre comme une authentique folk-song du bayou, belle mélodie, et heureusement le trio sait ne pas tomber dans le piège en restant lui-même quelle que soit la mélodie. On a toujours affaire au même trio imbibé qui ne tient pas à ramollir.

Le disque est un condensé d'inventivité, d'ailleurs le format lui-même est bien choisi. En ne dépassant pas la demi-heure on n'a pas le temps de s'habituer, on est constamment repoussé dans les cordes (pouah "The Arrival! où le chant est très bien poussé). Autre chose qui m'a accroché, c'est le courage qu'il faut pour aller à ce point à rebours de son temps et le résultat. Finalement aujourd'hui tout le monde veut sonner le plus moderne possible. Mais si la solution tenait à retourner dans les racines les plus profondes sans ignorer le temps qui est passé depuis??? En tout cas c'est la solution que Y.Blues a choisi, et qu'est-ce que ça lui réussit! Là où tous les groupes se perdent dans une surenchère de sons surproduits en pensant que la puissance tient dans dix couches de saturation et dix de compresseurs, ce trio arrive en acoustique à sonner bien plus fort et puissant qu'eux, mais surtout plus vivant et authentique.

La pochette et le livret participent à tout ça en mêlant les aspects, entre poses typiquement metal et champ de blé propice à diverger en open de ré. Le style des mecs aussi! Mais ce qui m'aura fait le plus rire c'est bien leurs remerciements, du genre "merci à Pole Emploi qui a payé indirectement cet album". C'est magnifiquement frondeur. Ou encore "M6 pour leur support à notre communauté". L'ironie est une arme fatale, et n'oubliez pas "si vous avez obtenu ce disque illégalement de me payer une bière ou une autre substance". Bonne solution!
"The arrival" fracasse, sent le foin, le bois, la baston et le cuir. Et tout ça vient d'une ville cernée par les montagnes: Grenoble! A croire que le trio a l'ironie dans le sang et beaucoup d'imagination. Je croise les doigts pour que cette complétude de styles leur ouvre d'autant plus de portes!








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