Je n'avais pas encore, jusqu'alors, entendu parler de MAN MUST DIE. Et ce sont bien quelques collègues qui m'ont conseillé de me pencher, surtout à l'occasion de la sortie de leur nouvel album "Peace was Never an Option". D'ailleurs, pour le combo écossais créé en 2002 et qui en est maintenant à son 4e album, l'attente et la composition fut longue, entre changements de line-up avec l'arrivée d'un Cradle Of Filth à la basse, Daniel Firth et d'un jeune batteur, James Burke (qui officie aussi dans le groupe de Black Metal The Infernal Sea). L'occasion aussi d'un changement de label (après Relapse), c'est chez Lifeforce Records que le groupe officiera dorénavant. Bon, et ce "Peace was Never An Option"?

On avait déjà eu un avant-goût du Death/Grind technique des Ecossais avec la sortie d'un single "Antisocial Network" qui nous prévenait qu'il n'y aura pas de concessions encore une fois. Le quatuor devrait même passer un nouveau palier avec ce nouvel opus. A la croisée des chemins entre un Grindcore très Napalm Death, dont on rapprochera d'ailleurs par moments les vocalises de Joe McGlynn à celles de Barney, un Death metal technique par moments "core" pour l'efficacité de ses patterns de batterie et de superbes envolées mélodiques à la Gorod, y'a pas à dire, le char d'assaut MAN MUST DIE touche direct là où ça fait mal et vous fait saigner des orifices par une maîtrise technique et une composition quasi irréprochable.
On y retrouve des morceaux passant pour la plupart les 5 minutes au compteur pour des constructions efficaces, dôtée une production très propre qui ne laisse passer aucune imperfection et amène le groupe à un stade au dessus entre mélanges des styles et parties ultrabrutales pour les adorateurs mais aussi des riffs et leads très inspirés mélodeath... D'ailleurs ses breaks mélodiques sont particulièrement bien placés et trouvent leur compte à côté des parties double grosse caisse comme sur le morceau d'ouverture "Hiding in Pain Sight" ou encore sur les envolées de "Sectarian"; même si la recette ne s'en trouve pas spécialement originale avec l'habituel couplet/refrain/break/couplet/refrain, on se retrouve rapidement à reprendre avec McGlynn les différents refrains très évocateurs de "Sectarian" ou de "The Hell I fear". On y notera aussi la présence de Max Cavalera sur "Abuser Friendly" avec un "Un,dos,tres,quatro" très évocateur pour un featuring plutôt bien réussi (Max, un jour tu nous feras quelque chose d'aussi bon sur l'un de tes projets ?!)

La recette prend assez facilement, les compos sont toutes d'excellentes qualité que ce soit pour ses aspects brutaux ("On the Verge of Collapse"), ou pour des parties plus "easy", mais très heavy ("The Price you Pay" qui est entre autres envers et contre tout l'un de mes morceaux préférés). Frustré encore cette année de ne pas avoir eu un groupe qui m'ait vraiment marqué dès la première écoute, "Peace was Never an Option" se hisse en haut de mon classement de 2013 et va être difficile à détrôner, apportant ce besoin de brutalité et de technique, mais tout aussi des leads très accrocheuses. Les titres passent tous comme une lettre à la poste et est rempli de parpaings à se prendre à chaque écoute. Même lors des accalmies !
Maintenant y'a pu qu'à attendre une prochaine tournée qui risque d'être guerrière car comme ils le disent eux-mêmes, "La Paix n'a jamais été une option" !