Charlie’s Frontier Fun Town est un groupe grenoblois qui a vu le jour en 2010. Même si la formation n’est pas bien vieille, on constate vite que les différents membres ont pas mal d’autres expériences musicales derrière eux. Au vu de leur biographie, nul doute que ces gars sont de joyeux drilles! Leurs influences ratissent plutôt large, puisqu’on voyage allègrement du death au punk en passant par la pop et le stoner… et ce savant mélange fait son petit effet et il en résulte une bonne alchimie. Gage de qualité, CFFT a tout de même partagé l’affiche de The Old Dead Tree et Gnô, excusez du peu!
L’objet que je tiens est plutôt bien réalisé: la pochette est sympa, il manque juste les paroles pour se faire une idée du contenu, mais la voix est suffisamment distincte et audible pour peu qu’on se donne la peine.

La musique que nous balance les cinq acolytes est bien rock ’n roll, avec une bonne tendance stoner pour la lourdeur, l’accordage bien gras, et les soli de guitare qui émaillent l’album. Le son est globalement très honnête, la puissance est là, et chaque instrument est à sa place. Certes, les guitares et le chant ont la part belle, mais la section rythmique est carrée, sans fioritures et appuie l’ensemble avec brio. La voix possède d’ailleurs une bonne étendue, tantôt claire, tantôt rocailleuse, voire limite hardcore parfois, et, plus surprenant, presque “Toolesque” sur l’intro du dernier morceau-fleuve “The Hunter of Penumbra”. Quoiqu’il en soit, elle colle tout à fait au style.
L’auditeur voit les compositions défiler et ne s’ennuie pas une minute: on ouvre l’album avec Bastards, qui donne la couleur avec ses riffs et son refrain accrocheurs et ses soli de guitare qui seront présents sur tout l’album: la rythmique groove, les guitares "rockent", les harmoniques sifflent, la basse ronfle… bref, le cocktail est réussi!
L’écoute de ce premier opus des grenoblois devrait vous donner l’irrépressible envie de voir tout ce beau monde en concert: à l’image de l’album, ça doit sentir bon la bière, le rock et la sueur!