Quand six mélomanes et musiciens aux origines et influences variées s’associent pour former un groupe, il y a peu de chance pour que ce qui en résulte sente le réchauffé. Avec son premier album « Man is a Lonely Soldier », il y avait effectivement peu de chance pour que le groupe helvetico-franco-suédois appelé MILS tombe dans la facilité.
Du blues, du métal, de l’électronique et de l’atmosphérique… Si vous avez du mal à imaginer le rendu de ce cocktail audacieux, je vous invite vivement à le découvrir.

Bleuté, froid mais aussi électrique sont les premiers mots qui viennent à l’esprit lorsque l’on découvre l’album avec son titre d’introduction « Straight On ». La voix androgyne d’Isabelle Spica peut gêner les premières secondes mais je suis la preuve- moi qui n’en suis pas vraiment fan habituellement - qu’on s’y familiarise assez vite et combien on finit par la trouver logique et juste lorsque l’on écoute le disque dans son ensemble.
On plonge dans une mélancolie aux sons futuristes, je dirais même intersidéraux puisque les titres comme « Light for People » ou encore « Keep Silent » et « In the Name of » nous font immédiatement décoller pour un autre monde. Évidemment je vous parle d’un monde dans lequel vous serez indubitablement seul, confronté à vos réflexions et vos souvenirs. « Neon Life » ne fait qu’intensifier cette impression en vous berçant jusque dans les abysses.
Le tout dernier morceau, « Trying to Fly » est un peu déstabilisant car plutôt éloigné du schéma narratif de l’album mais il accentue la facette multi-genres musicaux de MILS.

Pour l’occasion, MILS a su bien s’entourer ; « Man is a Lonely Soldier » possède deux collaborations, l’une avec Ben de SYBREED et l’autre avec Steve de THIS MISERY GARDEN, deux collaborations bénies puisqu’elles signent les deux meilleurs titres de l’album, l’electro mélodieux « King of Love » à l’image des groupes comme UNHEILIG, ainsi que l’excellentissime « Miracle » qui ne va sans rappeler un certain BRENDAN PERRY (DEAD CAN DANCE), rien que ça !

Il y a des albums qu’il est difficile de décrire et qu’il vaut mieux explorer par soi-même. Qui méritent simplement d’être découverts, en fait ! Si pour ma part le coup de cœur n’a pas été immédiat, le charme a bien fini par opérer : la musique de MILS est hypnotisante et certains titres deviennent même addictifs. C’est un rock futuriste nostalgique des années 80 flirtant avec une dark pop, le tout avec une teinte presque surnaturelle (d’ailleurs, il y a bien une piste intitulée « 80’s Child », comme quoi je n’invente rien !). Un charmant résultat vraiment accessible à tous qui fait entrer ses créateurs sur la liste des groupes à surveiller.