En 1981 un des fers de lance du mouvement punk britannique, The Exploited, sort un album intitulé "Punk's Not Dead", un slogan qui aura traversé les époques malgré un mouvement musical réputé "no future". Preuve en est une trentaine d'années plus tard car le punk a vécu, vit et a encore de beaux jours devant lui, ce ne sont pas les lyonnais de Swine Punch qui nous diront le contraire. C'est donc courant 2012 que Romain, Hervé, Mike et Alexis avec leurs rôles respectifs, à savoir: chant, batterie, guitare et basse, nous servent un album du doux nom de... "Swine Punch" pas très recherché mais au moins c'est facile à retenir.

Du trash punk en veux-tu en voilà à peine le bouton "play" enfoncé qu'on se ramasse une bonne giclée de bière forte en pleine face! Ici pas de chichis, ça joue vite, ça crie fort, ça sent la sueur, les breuvages aux céréales fermentées, le DIY et les courbatures aux cervicales !
On perce l'opercule et on attaque direct au goulot avec "Liestealcheat" avant d’enchaîner rapidement une éructation haineuse sur "Fuck off", on engloutit le contenu à une vitesse ahurissante, toujours dans l'autodérision et l'humour comme nous le confirment des titres tels que "Hydrophobic", "Beers and moshpit" ou encore "Fight cops with donuts". Pas le temps de savourer qu'une amertume trop prononcée se fait pourtant ressentir, un petit mot sur l'artwork signé Loxiput: de la morve, du vomi, des yeux exorbités avec un touche de capsule et coiffe d'iroquois, le tout crayonné furieusement, on aime ou on aime pas mais ça reste dans le délire de l'album. Mais j'en oublie l'amertume prononcée ! C'est d'avoir consommé trop vite qu'un petit relent désagréable arrive : si j'avais fait le test, chrono en main, j'aurais tout juste fini d'analyser, de vous décrire la pochette et de lire les titres des morceaux que l'album serait déjà fini, dommage...

Je termine donc cette chronique assez mitigé, ce fut court, trop court, mais intense, pas assez intense : Swine punch se défend plutôt bien on sent que l’énergie est là, le sens de l'humour également, on a envie de secouer la tête et de pogoter volontiers, mais l'album possède une durée trop réduite, même pour du punk, les morceaux excèdent de manière anecdotique la minute et demie et on reste vraiment sur sa faim.