"Elysion" est le titre du premier album des prometteurs Merge. Cinq parisiens qui nous proposent, selon leur page, un mélange entre du post-hardcore et du rock alternatif, et selon moi, un excellent post-hardcore à la limite du djent. Et c'est pour dire, en règle général je n'aime pas le post-hardcore, et encore moins le djent, mais parlons de cet album et de ses 10 titres.

Ce que j'ai apprécié, avant même d'écouter l'album, c'est la pochette soignée. L'artwork est vraiment réussi à mon goût. Différentes images et photos dans des losanges assemblés pour former une géométrie, où les droites se croisent et se rejoignent, le tout sur un fond bleu clair, la pochette vaut déjà le coup. Et on a un premier pied dans leur univers, qui me fait déjà penser à des groupes de prog/djent.

Tout commence avec "A Perpetual Spring" en guise d'intro. Le groupe nous ouvre la voie avec une intro d'un calme parfait, mais sans nous endormir. La batterie rythme rapidement la donne, et les guitares se joignent à l'ensemble. Le tout se finit avec l'arrivée d'Anthony, au chant, pour commencer la deuxième chanson, intitulée "Lighters". Une voix forte et puissante, qui s'accorde parfaitement aux guitares violentes et au duo basse-batterie très présent. Le chanteur nous offre assez vite une belle étendue de ses capacités vocales : du scream et du chant clair, le tout accompagné par "El Pimptattoo" guitariste chanteur.

J'ai été plus qu'étonné à entendre ces voix différentes et bien distinctes mais pour autant pas du tout bâclées, elles sont maîtrisées. C'est pourtant bien la dominante qui me déplaît dans ces deux styles que j'ai évoqué juste avant, aussi bien dans le post-hardcore, où le scream n'est parfois pas assez poussé et (beaucoup) trop de groupes utilisent cet aspect "voix cassée mais pas criée" ; que dans le djent, où la voix clean est parfois très dissonante et peut lasser rapidement.

Quant à l'instrumental, les guitares sont propres et les mélodies recherchées. Les riffs font preuve de technique et rappellent une composition proche de celle de groupes comme "Periphery" ou autres "Structures". Le groupe arrive à changer d'ambiance en utilisant tous les atouts qui sont à ses côtés : une montée dans le chant ou un roulement de batterie pour passer d'un moment calme à de la violence, ou l'inverse pour nous transporter d'un univers à un autre. Et ces changements dans les chansons ne choquent pas car ils sont réussis. Le son de batterie de Kazu est plutôt bien travaillé et correspond au style recherché.

Les chansons varient de 2 minutes à plus de 5 minutes, mais paraissent toujours terminées et sans trop de superflu. On retrouvera, avec un très grand plaisir pour mes oreilles, les excellentes chansons instrumentales "Divinia Comedia" et "In Details Part II - Is This My Wish, Is This My Will"

En définitive, une excellente découverte, qui plus est un groupe made in France comme on aime les entendre ! Et ce n'est que le début car le groupe a déjà participé au Groezrock 2013 et ouvert pour Chunk! No, Captain Chunk! en février 2014. Un avenir prometteur les attend donc. Soutenez-les, allez-les voir en concert et achetez leur excellent album disponible sur iTunes sur leur espace BigCartel.

Affaire à suivre, et de près ...