S’ils sont des gros vendeurs en Afrique du sud, leur pays d’origine, THE PARLOTONES ont encore un peu de mal à percer en France et en Europe. Certes, certains de leur albums se sont classés dans le Billboard allemand (et même US) et certes ils ont fait plus de 500 concerts sur le vieux continent et aux US (en première partie de COLDPLAY ou THE KILLERS), mais leur renommée est plus limitée qu’en Afrique du Sud. Qu’à cela ne tienne, THE PARLOTONES se donne les moyens de changer cela, grâce à un STAND LIKE GIANTS vraiment bon, bien qu’’imparfait.

Pour vous situer l’album, STAND LIKE GIANTS emprunte aux KILLERS, que ce soit dans les mélodies ou même dans les intonations de KAHN MORBEE (qui rappelle beaucoup BRANDON FLOWERS) et à un MUSE des débuts, pour son utilisation de l’électro (SLOW ASSASSINATION) et son aspect très radio-friendly. Entendez par là que les refrains des Sud-africains sont calibrés et utilisent pas mal les chœurs (‘oh oh oh’ comme sur SLOW ASSASSINATION, POWERFUL). On aime ou pas, toujours est-il que ça fonctionne. Et comparé, justement à ces têtes d’affiche, que vaut STAND LIKE GIANT ?

Il fait un excellent substitut à l’exécrable dernier album de COLDPLAY. Vous ne serez pas dépaysé, et en plus il est bien meilleur. Si l’on retrouve l’aspect « nappes synthétiques » qui fut tant décrié sur le MYLO XYLOTO des Anglais (on les retrouve sur SLEEPWALKER), la plupart des morceaux sont par contre du genre à vous faire chanter une salle de concert entière. Preuve en est le titre éponyme au refrain scandé qui fera très certainement partie des classiques du groupe. On pourra citer d’autres morceaux, qui sont autant de hits potentiels : SPELLBOUND, FOLLOW YOUR BLISS (dans une veine plus U.S.), SHAKE IT UP. Il faut dire qu’en plus de se laisser écouter sans difficultés, l’album s’appréhende très facilement, grâce à ses refrains directs et entêtants et son aspect Pop.

On retiendra plus particulièrement la première partie de l’album. On constate une légère baisse de régime passé les 2 tiers des titres environ, la faute à quelques chansons moins captivantes (SONG OF WHALES, HOLLOW MEN) ou trop peu originales (POWERFUL). Reste la ballade CHINESE VASE, aux guitares lancinantes et au chant plus posé : une belle réussite. Cela ne suffit pas à redynamiser ce dernier tiers de l’album et on s’ennuiera, malgré tout, légèrement. Une fin pas aussi intense et puissante que le début (où seul SLEEPWALKER est faiblard comme titre d’ouverture).

THE PARLOTONES continue donc sur sa lancée en nous proposant, à nouveau, un bel album. Pas parfait, mais suffisamment accrocheur pour convaincre un public européen connaisseur, qui à tendance à tourner en rond autour de 3 ou 4 groupes majeurs. Si l’on doit trouver un nouveau venu, il faut aller en Afrique du Sud. De dire qu’il est un renouveau du genre, ce serait exagéré. Le prendre pour le remplaçant d’un COLDPLAY sur le déclin, ou d’un KILLERS trop absent, ce serait sous-estimer son talent. Mais il fait une brillante alternative à ses groupes. THE PARLOTONES livre donc un album que l’on classera dans le haut du panier. Pas à la hauteur d’un classic-album, mas il tiendra le podium dans sa catégorie sur les classements de fin d’année. A n’en point douter !