En 12 ans, MANIGANCE s’est forgé un nom et une réputation sur la scène metal française. Fort d’un chant en français très typé hard-rock/heavy 80’s, c’est plutôt vers un power metal mélodique que le groupe s’est tourné.
MANIGANCE s’est épaulé d’un nouveau cogneur de fûts en la personne de Guillaume RODRIGUEZ, et d’un nouveau bassiste, Stéphane LACOUDE et annonce avec ce ‘Volte-Face’ un retour aux sources. Cela se vérifie au niveau de la pochette dont les teintes bleutées nous rappellent ‘Ange ou Démon’. Mais qu’en est-il de la musique ?

Dès le premier morceau ‘Pur Sang’, on reconnaît immédiatement la patte de MANIGANCE : un power-metal légèrement teinté ‘prog’ aux guitares soignées et au son très propre. On a effectivement l’impression d’un retour aux sources tant ce titre aurait pu trouver sa place sur ‘Ange ou Démon’.
On passe de morceaux speed tels ‘Ultimate Atome’ ou ‘Leader’ à des morceaux plus lents voir mid-tempo (‘Le côté Sombre’).
Comme toujours chez MANIGANCE tout fonctionne toujours très bien : le groupe fait preuve d’un savoir-faire incontestable ; les soli de guitares sont parfaits et on attribuera une mention spéciale au nouveau batteur pour un jeu tout en finesse.
Le riff ‘thrashy’ de ‘Apparence’ fait son petit effet de même que le côté ‘direct’ et plus agressif de ‘Volte-Face’. Comme sur tous les albums de MANIGANCE on retrouve les mélodies omniprésentes.
‘Say It Ain’t So’ (cover de MURRAY HEAD) est très réussie et me procure enfin quelques frissons ; c’est en effet le moment de noircir un peu le tableau jusqu’alors idyllique ; il est en effet bien regrettable d’attendre le neuvième morceau pour ressentir une émotion. Car si l’on se laisse facilement embarquer par la musique de MANIGANCE, personnellement je m’ennuie assez rapidement également.
Les morceaux sont assez répétitifs et l’album ne présente aucune originalité.
Que les choses soient claires, cet album est excellent en bien des points, simplement il me manque à son écoute un petit côté surprise indispensable pour me faire hérisser les poils. Et oui, les émotions ne se commandent pas !
J’aurais aimé que MANIGANCE ose d'avantage, par exemple en intégrant quelques éléments plus ‘modernes’ à leur metal comme ils le font trop prudemment sur ‘Ultimate Atome’ grâce à des passages plus agressifs et l’apparition en arrière plan de quelques growls timides ; cela sied fort bien au groupe.

En conclusion, on peut dire que cet album est l’aboutissement du travail de MANIGANCE, le meilleur de ce que le groupe a fait jusqu’alors mais au niveau originalité, il faudra passer votre chemin.
Peut-être que cette critique vaut d’ailleurs plus généralement pour le style ‘power’ qui n’est pas le plus ‘créatif’ du metal depuis quelques années, plus que pour MANIGANCE en lui-même qui ne démérite pas par la qualité de ces productions.