Le nom de Blackout me fait penser directement à Scorpions, je me dis alors que la formation originaire de Melun rend un certain hommage aux allemands. Quelle erreur ! En lisant la bio du groupe, je comprends vite que l'ambiance est plus thrash que hard rock. Composée pour l'enregistrement de : Sylvain (guitare, chant), Kenny (basse, choeurs) et Vad (batterie), la formation est complétée depuis par un second guitariste, Alex.

Une fois la galette posée dans mon lecteur, le rythme s'emballe pour ne rarement s'apaiser. Les dix titres présents sur l'album sont un recueil de heavy thrash moderne. Les morceaux sont menés à un train d'enfer, les tempi sont soutenus mais variés durant les morceaux. La section basse / batteries assurent les cassures de rythmes sans failles, avec aisance. Les guitares saturées et pesantes se mêlent à des chorus clairs et mélodiques, à des soli en adéquation avec les compositions. Celles-ci viennent de temps à autre jouer en harmonie comme les aînés venus du thrash US ou de la NWOBHM. Le chant de Sylvain est plus souvent hurlé que clair, celui-ci convient à l'esprit des compositions mais sa prestation n'est pas toujours précise au niveau de la prononciation.

Les morceaux défilent avec une certaine homogénéité, mélangeant parties denses, puissantes à des passages plus sombres, plus profonds. "Injustice" vient casser l'écoute par cet instrumental laissant un gout de "(Anesthesia) Pulling Teeth", l'idée n'est pas mauvaise mais elle n'est pas forcément en phase avec les autres titres de l'opus.

En conclusion, "Armageddon" permet de découvrir une formation qui ne demande qu'à être connue et écoutée. Les références sont encore présentes, mais l'écoute démontre que le groupe à de quoi se constituer sa propre identité et surtout du potentiel. Avec un peu plus de maturité, Blackout devrait pouvoir confirmer.