Avec cet album, HAREM SCAREM fait désormais partie des (re)-formations, nostalgique de leur période faste. Celle de HAREM SCAREM était plutôt discrète, ce n’est pas un poids lourd de la scène HARD ROCK (ou GLAM au début), mais ce bien nommé THIRTEEN est bien le … 13ème album de la formation Canadienne, bien que 2 albums aient été publiés sous un autre nom : RUBBER. Un retour qui fera plaisir aux fans de l’époque (la formation date de la fin des années 80) et permettra aux plus jeunes de découvrir le groupe sous un très bon jour.

Il est vrai que cet album est un bon cru et fait honneur à la formation, très appréciable pour un retour sur le devant de la scène. Pour être honnête, on ne retiendra pas tous les titres de ce THIRTEEN, certains sont dispensables. On pense à WHATEVER IT TAKES, la ballade de rigueur sur un tel album. Pas franchement inoubliable, comme ce STARDUST ou SAINTS AND SINNERS, NEVER SAY NEVER également. D’autres titres seront moins accrocheurs que d’autres, au premier abord, mais possèdent malgré tout un capital sympathie (for the devil) qu’on saura apprécier au fur et à mesure que l’on plonge et replonge dans ce THIRTEEN.

Parmi ces titres, il y a LIVE IT. Une rythmique plutôt inattendue sur un disque de HARD FM. Plutôt exotique et un brun entraînant grâce à un riff qui swingue énormément et un chant plus agressif qu’à l’accoutumée. L’intro d’ALL I NEED renverra directement à U2, dans le son de la guitare, comme dans le riff qui a des relents de PRIDE (IN THE NAME OF LOVE). Un titre globalement plus posé mais au refrain captivant, dans la lignée des Irlandais précédemment cités. D’autres titres parviennent à chopper nos oreilles d’entrée : SAINTS AND SINNERS notamment, le morceau dans l’ensemble étant plutôt moyen.

D’autres morceaux auront plus rapidement réussi à capter notre attention. Plus directs, accessible, ces morceaux s’apprécient instantanément grâce, souvent à des refrains bien calibrés et entêtants. EARLY WARNING SIGNS fait partie de ceux-là. Les lignes de chant sont les grands architectes de ce succès. Encore plus direct est le morceau suivant THE MIDNIGHT HOURS, où les couplets sont là aussi réussis grâce au chant. Dans ce trio mélodique qui élève l’album, on citera enfin TROUBLED TIMES. THIRTEEN mérite l’écoute rien qu’à ces 3 titres. De ce côté l’album est très réussi. On apprécie aussi les qualités de six-cordiste de PETE LESPERANCE, qui n’a rien perdu. Entre riffs sympas et variés et soli (TROUBLED TIMES et surtout NEVER SAY NEVER) HAREM SCAREM démontre plusieurs talents.

Un très bon album des canadiens que ce THIRTEEN donc. Si 3 ou 4 titres sont plus poussifs, le reste de l’album est de grande qualité. Parfois évidente (EARLY WARNING SIGNS, THE MIDNIGHT HOURS, TROUBLED TIMES), parfois moins (ALL I NEED, LIVE IT) le résultat est tout aussi réussi. THIRTEEN sait aussi se faire apprécier grâce à sa variété, qui aurait pu nuire à l’album mais réussit davantage à le sublimer. Comme quoi, 13 peut aussi être un chiffre porte-bonheur …