Comment ça le viking metal est réservé aux groupes scandinaves ? Que nenni, les Russes aussi ont de quoi dire (ou chanter devrais-je dire) à ce sujet, et Nomans Land en est la preuve ! Êtes-vous donc prêts à enfourcher votre fidèle destrier et à vous plonger corps et âme dans une cavalcade riche en aventures ?

Six ans après Farnord, les Saint-Pétersbourgeois sortent leur cinquième album prévu pour le 24 avril, Last Crusade, pour nous faire le plaisir d'assouvir notre quête d'évasion. Non seulement le groupe est enfin parvenu à trouver un lineup stable, mais en plus, il a signé il y a peu avec le géant des labels, Massacre Records, et rien que cela, ça ne peut annoncer que du bon. De plus, l'album a été enregistré et mixé par Aki Väkevä au studio Madmix à Kouvola, et masterisé par Jaakko Viitalähde de Virtalähde Mastering à Kuhmoinen (Finlande).

L'artwork mérite aussi que l'on s'y attarde, dans la mesure où celui-ci a été réalisé par l'illustrateur que l'on ne présente plus, Jan "Örkki" Yrlund (Darkgrove Design). Aucun doute, c'est bien à du viking metal que l'on a affaire : dans une nature brumeuse, notre valeureux guerrier s'en revient d'une bataille sanglante à dos de sa meilleure monture. Voilà qui nous parle, il ne nous reste plus qu'à écouter !

On s'accorde souvent à dire que pour faire du viking metal, il suffit d'aborder les thèmes qui y ont trait. Certes Nomans Land aborde à travers les paroles les thématiques du paganisme, des batailles et de la mythologie nordique, mais l'ambiance épique est également retranscrite dans la musique-même. De par des guitares galopantes incarnées par Sigurd et Alex, un rythme entraînant assuré par Ainar, et une basse qui vient soutenir cette musique guerrière, le quartet propose un death mélodique fortement agrémenté d'influences viking et pagan, oscillant par moments entre Amon Amarth et Wolfchant. Chacun des huit morceaux qui composent cet album est un véritable hymne viking, appuyé avec modération par les chœurs, mais toujours à bon escient. Last Crusade s'achève d'ailleurs sur une reprise d'un chant traditionnel russe, « Bereza », dont le bridge guitare/basse/batterie n'est absolument pas dénué d'intérêt.

Contrairement aux opus précédents, les instruments traditionnels s'effacent pour laisser entièrement place à leurs pairs électriques, qui se chargent à eux seuls d'assurer une atmosphère délicieusement chevaleresque. Nomans Land fait ainsi la part belle à de très bons soli, comme ceux de « Sons of the Nord », « Strain at the Oars » et « Last Crusade ». Seul « Victory Horns » a un aspect plus folk avec ses mélodies aux airs de cornemuse.

Bien que tous aussi dansants les uns que les autres et faisant ainsi de Last Crusade un album très homogène, les premiers morceaux sont plutôt orientés mid-tempo. C'est à partir de « Dragons » que l'on peut enfin commencer à taper du pied lors des couplets au rythme plus rapide. En évoquant ces sujets heroic fantasy et en accélérant grandement le tempo dans la deuxième moitié de l'album, certains passages frôlent de très peu le style power metal, notamment dans « Warrior's Path ».

Que dire d'autre, si ce n'est que Nomans Land vaut la peine d'être découvert. Quel dommage qu'ils ne se soient encore jamais aventurés sur nos terres, je suis persuadée qu'un concert en leur compagnie doit être un excellent moment à passer. En espérant leur venue un de ces jours, je m'en retourne écouter leur dernière épopée.