Weirdland est un jeune groupe, par sa discographie, de heavy metal issu de la région de St-Etienne qui vient de sortir son deuxième album, Weavers of Fate, et qui se propose de vous emmener faire un voyage onirique et auditif dans un monde étrange où se côtoient heroic fantasy et contes médiévaux.

Lors de ce voyage initiatique vous ne serez pas seulement accompagnés par des groupes de heavy comme Iron Maiden (il suffit d’entendre la basse au début The Roar of Gaïa) ou Helloween mais également par des groupes clairement orientés metal épique (ManOwaR ou encore Manilla Road auquel le son très cru de Weirdland peut faire penser) ainsi que par d’autres compagnons de fortune issus de la scène heavy-prog (Dream Theater, Symphony X).

Tout cela s’annonce donc particulièrement bien et il est vrai que Weirdland ne manque pas de qualités lorsqu’il s’agit de composer des titres épiques, et donc relativement longs, en s’appuyant essentiellement sur des solis remarquablement travaillés et mis en valeur. Mais là où il y a un hic, et un sacré hic même, c’est au niveau du chant. Ce dernier manque en effet cruellement de puissance et il est surtout parfois étonnement faux (par exemple le début d’Immortals of Stone).

Au niveau des ambiances, que ce soit dans les passages un peu lourds comme sur The Dumb Army of Bran, dans les passages rapides ou encore mélodiques (voir le début de Erik the Red avec ses faux airs de Lady in Disgrace de Savatage), Weirland fait preuve d’un savoir faire indéniable. Les parties instrumentales, qui sont d’ailleurs conséquentes et concluantes, sont tout à fait agréables à écouter et constituent vraiment l’intérêt majeur de cet album, les morceaux sont bien construits, et il n’est pas donné à tout le monde de savoir construire de longs morceaux sans que ceux-ci ne deviennent pompeux ou ennuyeux, cependant on ne peut que conseiller, si tant est que l’on puisse se le permettre, à Weirdland de remettre réellement en question le chant (plus le chant posé que le chant aigu d’ailleurs).

L’ajout d’un quatrième membre, qui se consacrerait uniquement au chant, peut être une bonne solution mais d’une manière ou d’une autre il semble évident que pour aller plus loin Weirland devra trouver une solution à ce qui constitue à n’en point douter un frein à leur développement.