CLOSET DISCO QUEEN est un groupe assez peu commun dans le paysage rock hexagonale. Déjà parce qu'il s'agit d'un duo et que c'est assez rare sur la scène rock, et puis parce que leur musique est uniquement instrumentale. Alors oui, c'est spécial, ça ne plait pas toujours à tout le monde, mais passant outre, il faut reconnaitre le talent du duo car cet EP qui précède la tournée est bien fichu.

Bien fichu car pour commencer, la production est vraiment claire pour un premier EP: les instruments se distinguent les uns des autres et le son des guitares est vraiment cristallin ce qui nous permet de l'apprécier pleinement. Car les reines de cet album sont sans nul doute les lignes de guitares, variées, techniques, ou entêtantes parfois. La principale influence que l'on en ressortirait se situe dans le rock 70's, le swing des guitares très présent et, parfois le bottleneck façon bluegrass électrisé rappelle Hendrix (I.N.D.). Nous avons des morceaux plus pop-rock (HEY SUNSHINE), mais ne vous y trompez pas : le côté pop c'est juste pour vous dire que c'est plus direct. Pour être honnête, le plus gros des morceaux est peu facile d'accès même s'ils ne paraissent pas si compliqués de prime abord.

Même HEY SUNSHINE, à priori le plus simple, révèle quelques phrasés guitaristiques plus techniques, y compris les pièce s maitresses CATCH YOU ON THE FLIP SIDE ou BLACK SABER. Des morceaux dans une veine post-rock, à l'ambiance très froide et chaotique, deux pièces progressives dans le sens ou le chaos sonore s'amplifie à mesure que la piste avance. A chaque fois ce sont les guitares qui créées toute l'ambiance du morceau, accompagnée par la partie rythmique saccadée (la fin de CATCH... est vraiment lourde et massive). Les guitares jouent souvent dans les aigus et avec les harmoniques donnant ce son froid et presque robotique à CLOSET DISCO QUEEN.

Cet EP démontre donc une bonne maitrise technique. Une maitrise des compositions également. Mais la principale question qui nous vient, et le doute avec : si la marge de progression existe et peut-être importante, l'absence de paroles ne nuira -t'elle pas au groupe à un certain moment ? Dans cet EP, il y a peu d'utilisation de clavier, ce sont surtout les guitares qui jouent les sons, et là se trouve un moyen d'élargir le spectre sonore un peu à la manière d'un SIGUR ROS. Néanmoins aussi qualitatif soit cet album, nous attendons la suite avec une impatience non dissimulée, pour voir dans quelle direction ira CLOSET DISCO QUEEN.