Shining est un groupe nous venant tout droit de Norvège, à ne pas confondre avec l'autre Shining qui est un groupe suédois plutôt orienté black metal à tendances dépressives pour sa part (pour la petite histoire c'est d'ailleurs pour cela que l'on retrouve souvent le nom du groupe accompagné d'un "(NOR)"). Les norvégiens quand à eux ont quand même un attrait pour la musique extrême et dérangée mais dans un style tout à fait différent puisque depuis sa formation le combo a relevé le défi plutôt farfelu de mélanger les influences free jazz, metal et indus...Prometteur! Avec plusieurs albums à leur actif, à savoir: Where The Ragged People Go (2001), Sweet Shangaï Devil (2003), In The Kingdom Of Kitsch You Will Be A Monster (2005), Grindstone (2007), Blackjazz (2010, + live en 2011) et One One One (en 2013), il est clair que le mélange musical à fortement évolué au fil des albums, quitte à parfois prendre des virages plutôt extrêmes et Shining et créer de grosses surprises. Quoi qu'il en soit les norvégiens de Shining sont de retour avec un nouvel opus en 2015, ça se passe chez Spinefarm Records avec... International Blackjazz Society.

C'est par une intro chaotique et assaisonnée sauce saxo (l'instru bien sûr, pas la voiture...) que débute ce nouvel opus de Shining avant d'entrer dans le vif du sujet avec "The Last Stand", un titre qui commence tout en douceur, avec des lignes bien groovy en fond et un chant qui semble avoir puisé ses influences tantôt dans le rock, tantôt dans un style metal indus. Là encore le saxo s'en mêle et donne naissance à un mélange des genres et des sonorités plutôt particulier. Tout en avançant dans l'album on se rend bel et bien compte que c'est un goût prononcé pour, justement, ces mélanges impromptus qui motive les norvégiens de Shining. En effet il n'y a pas un album du combo qui se ressemble et c'est cette volonté de liberté dans la musique et cet approfondissement des expérimentations qui pique notre curiosité au vif et donne du plaisir à l'écoute car même lorsqu'un morceau semble conçu de manière plutôt "classique", avec Shining il y a toujours un riff ou un passage où l'on se demande ce qui leur est passé par la tête. De manière générale, les titres qui composent ce morceaux sonnent vraiment très métal indus, le tout avec une bonne touche bien groovy et des arrangements plus "tordus" les uns que les autres par endroits: réelle marque de fabrique de ces "blackjazzeux". Les parties saxo, bien qu'elles reviennent assez souvent, ne figurent pas sur tout les titres et c'est plutôt une bonne chose, non pas que le mélange ou les structures proposées soient de mauvaise qualité mais cela évite un côté rébarbatif et ne donne pas la sensation que le groupe mise tout là dessus, son identité sonore va bien au delà.

Avec ce nouvel opus, les norvégiens de Shining signent là un très bon opus, vraiment réussi et original qui plus est. De plus, le combo ne choisi pas la facilité et prend des risques puisqu'il tente de se renouveler à chaque album même si l'esprit reste intact, si vous connaissiez déjà ce groupe cet opus risque fort bien de vous plaire et si au contraire vous n'en avez jamais entendu parler cela vaut au moins le coup d'aller y goûter.