Le metal est un style fourre-tout où toutes les tendances viennent se représenter les unes après les autres. C'est un style capable d’adsorber la musique la plus lente qui soit comme le doom à la musique la plus rapide comme le grind. C'est aussi dans le metal que l'on trouve les techniciens les plus fous côtoyant des émotifs capables de sublimer des morceaux de musique comme nulle part ailleurs. Au milieu de tout ça, on retrouve des expérimentations totalement folles comme avec ce groupe, CONVULSIF.

Le combo signe aujourd'hui son troisième album, "Get A LIfe". Celui-ci se divise en 5 parties mais se lit quasiment comme un seul et même morceau. Bénéficiant d'une bonne production, l'ensemble est tout à fait cohérent au moins d'un point de vue de la production. Pour ce qui est de la musique, c'est une autre histoire. Certains trouveront ça génial, d'autres horrible. C'est le jeu avec ce style de musique mais CONVULSIF l'assume totalement malgré les masques qui cachent leurs visages. Le morceau "Part.1" ouvre le disque sur une sorte de mélange entre grind et jazz en son clair.

L'effet est étrange mais si on accepte l'idée de penser la musique différemment, on peut accepter de trouver le résultat détonnant. Certes, on peut ressentir un certain malaise avec ce type de morceau rapide et apparemment déstructuré mais la sensation qu'il procure est suffisamment unique pour qu'on y tende une oreille attentive. Surtout que "Part.2" prend le contre pied total avec un tempo lent et un fond relativement minimaliste. Cela pourrait faire penser à certaines expérimentations sonores d'un Al JOURGENSEN dans les années 90, l'indus en moins mais le malsain toujours présent avant que tout cela ne se finisse sur des blast beats apocalyptiques sur "Part. 3" qui garde le thème général en fond. Encore une sensation étrange, peut-être oppressante d'une certaine manière. Si l'Art a pour but premier de générer des émotions, il est évident que ce titre est construit en ce sens.

De ce point de vue là, cela fonctionne parfaitement mais on doit admettre que l'on respire mieux après ces 5 minutes intenses et que ne débute "Part. 4" et ces 8 minutes de noise encore une fois minimaliste. Tout se termine enfin avec "Part. 5" qui lui est nettement plus traditionnel. La basse distordue pose un ligne mélodique standard tandis que les larsens vous chatouillent les tympans en arrière fond. Une idée largement développée par les MELVINS et SONIC YOUTH mais qui fait toujours son joli petit effet. L'important est que cela fonctionne.

Ni en bien, ni en mal je ne jugerai les choix artistiques de CONVULSIF car il est évident que le propos fonctionne très bien. L'album est construit et même s'il est difficile à suivre parfois, le tout est cohérent. La qualité dans l'expérimentation est là et au final, c'est tout ce qui compte.