C’est en 2002 que Linear Sphere voit le jour et c’est en 2005 que celui ci sort son premier album « Reality Dysfunction » Venu tout droit de Londres, on peut se demander à l’écoute de cet objet comment l’etre humain est capable d’autant de prouesse musicale à la seconde ! En effet c’est à se demander si nous n’avons pas affaire ici à des extra terrestre venus sur terre il y a de cela quinze millions d’années et qui par le biais de transformations génétiques successives se seraient transformés en Homos – Sapiens !!!

Plus sérieusement ami du conservatoire vous trouverez dans ce disque de quoi bosser pendant des années, voir des siècles pour les moins doués ! Composé en son sein de cinq membres dont trois sont professeurs au prestigieux « the guitar institute », les gaillards vous en mettront plein les oreilles pendant près d’une heure, voyagent allègrement à travers tous les styles musicaux de la création (jazz, rock, death, funk etc.). Chaque titre possède sa propre identité et renferme une multitudes de trésors d’inventivité, difficile voir impossible de les rattacher à une quelconque scène, Leur technicité, certes parfois très démonstrative par instant surtout pour les six cordistes qui ne peuvent s’empêcher d’étaler à grand renfort de solos pompeux pas toujours inspirés, pourrait les rapprocher d’un dream theater au meilleur de sa forme ! En particulier au niveau du jeu de batterie même si M. Lowczowski me semble bien plus fin dans son approche de l’instrument que son homologue Américain ! Le chant quant à lui est de très bonne facture particulièrement sur les parties hurlées, mais fait preuve d’un manque de personnalité affligeante sur les voix claires, M. Jos Geron assure malgré tout son job avec talent et reste pour le coup moins « m’as tu vu » que ses compagnons d’orgie !

Doté d’une production en béton « Reality Dysfunction » est un disque vraiment intéressant sur bien des points, musiciens exceptionnels, originalité, mais possède aussi un gros, un énorme défaut, celui de peiner à rester intéressant une fois la première écoute passée ! Car sous son indéniable beauté plastique ne réside finalement que la rigidité glaciale d’une partition trop bien apprise… à réserver aux grandes écoles.