On peut toujours être méfiant vis-à-vis des phénomènes nostalgiques ; l’effet "madeleine de Proust" nous amène parfois à distordre la réalité et accorder une valeur surestimée à des choses qui n’ont souvent comme seule qualité que de nous replonger dans notre enfance. Ayant bien connu les années 80’s, période au combien riche pour notre musique fétiche, l’écoute de morceaux typiques de cette période ne me fait pas échapper à la règle et refait naître en moi nombre de souvenirs.

Alors oui, lorsque je suis tombé sur une interview d’un jeune groupe de copains lycéens sur une TV locale nous parler de leur passion pour des groupes comme DEF LEPPARD, DOKKEN, BON JOVI… je n’ai pu résister à l’envie d’en découvrir plus ; ces jeunes ont même poussé le vice jusqu’au look ‘hard-FM’, à tel point qu’en les regardant on pourrait s’attendre à voir Marty Mc Fly débarquait en plein concert au volant de sa Delorean. Alors oui, la musique metal connaît son lot de retour aux sources mais concernant le hard-rock FM on ne peut pas dire que ce soit le cas, encore moins en France.
Me reste donc à être vigilant sur la qualité de cet album et ne pas céder aux mirages d’un retour en adolescence.

Le nom du groupe ‘DRENALIZE’ est une référence à l’album ‘Adrenalize’ de DEF LEPPARD. Et c’est donc sans surprise aucune que la musique est à l’avenant à savoir un bon hard rock 80’s mélodique très FM avec de ci et là quelques influences ‘glam’. On navigue sur un océan de nostalgie qui nous ballade d’Europe jusqu’aux Etats-Unis.
On trouve sur cet album quelques morceaux tels ‘Point Of No Return’ ou ‘Kick Your Hearts Out’ plutôt pêchus et teintés glam aux influences de groupes comme POISON ou MOTLEY CRUE. Quelques titres aux rythmes plus lents, ballades ou power-ballades comme ‘I’ll Be There For You’ ou ‘Crazy For Your Love’, qui eux nous font davantage penser à des groupes comme DEF LEPPARD ou BON JOVI.

Les chœurs et refrains sont très ‘chantants’ et mélodiques. ‘Destination Everywhere’ me fait énormément penser à du SCORPIONS.
Les compositions sont toutes bonnes même si très ‘pompées’, on y reviendra plus tard.
Le groupe bénéficie des moyens technologiques de 2015 ce qui confère à cet album un son digne des plus grosses productions de l’époque.
Niveau technique, ces petits jeunes s’en sortent avec les honneurs ; la voix du chanteur fait penser à Joe Elliott dans ses passages les plus graves et beaucoup plus aiguës sur les passages en voix de tête.
Le groupe ne tombe jamais dans la caricature, ce qui peut vite être le cas lorsque l’on cherche trop à ‘singer’ un style et une époque. On peut même dire que DRENALIZE sait déjà mettre en avant dans ce premier CD sa propre ‘patte’.

La question sous-jacente était donc celle de la nostalgie. Cet album sorti dans les 80’s aurait-il eu le même impact ou serait-il passé inaperçu dans le lot des sorties de l’époque ? effet nostalgie ou réelle qualité ? Je pencherai pour la deuxième solution et je pense qu’à défaut de faire carrière le groupe aurait pu tirer son épingle du jeu dans les années 80's et espérons qu'il saura le faire aujourd'hui.
En tout cas, voilà un album qui fait beaucoup de bien.