Cold Rain nous vient du pays du soleil levant et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’ils ont de l’énergie à revendre… Quatrième album de ces jeunes nippons, Vena enfonce le clou et varie un peu son propos, passant d’un metalcore adolescent à un metal moderne teinté de neo-metal old-school plus mélodique et travaillé. Un sacré boulot !

Ce groupe est une découverte pour moi et j’ai eu peur par le premier morceau de me retrouver à chroniquer du gros metal bourrin ultra speed, voire du djent complètement déjanté accompagné d’un chant hurlé, ce que j’apprécie moyennement. Ce n’était que l’entrée en matière, la suite est beaucoup plus travaillée et intéressante, les chansons sont des joyaux de mélodies et de puissance réunies, et le chant, bien que très majoritairement clair, maîtrise particulièrement le chant hurlé, juste ce qu’il faut pour affirmer certaines transitions dans les ambiances impressionnantes…

Les influences sont nombreuses et parfois flagrantes (Papa Roach, Ill Nino) mais un petit côté progressif se détache parfois, comme les intonations du chanteur Masato, faisant penser à Coheed and Cambria ou même 30 seconds to Mars. Certaines ambiances et la concision des morceaux semblent également lorgner vers la modernité d’Avenged Sevenfold et Amaranthe, la voix féminine en moins bien sûr.

La production est un poil poussive sur la compression, comme la majorité des disques actuels, cela atténue cet effet de rapidité dans les riffs et les parties de batteries semblent prisonnières dans du coton, aucune harmonique de cymbale ni de caisse claire ne ressort, tout est pris dans une impression sourde contenue… dommage. Le chant est bien sûr mis en avant et la concision et la qualité des lignes vocales dans les refrains sont transcendées, tout est travaillé au millimètre près pour de grands moments de bonheur auditif. C’est presque trop parfait et trop calibré…

L’énergie déployée et la qualité professionnelle de telles compositions forcent le respect et vont sans nul doute propulser les 5 japonais sur les hautes sphères des grands groupes de qualité aux côtés de leurs idoles. C’est tout le mal qu’on peut leur souhaiter. En tout cas, cet album fait du bien, il est positif et régénérant.