CHRONIQUES CONCERTS

C’est la grosse soirée power metal de cet automne qu’accueille ce soir le Bikini, avec une affiche plus qu’alléchante pour les amateurs du genre : deux ans après avoir conquis le Rex, les Finlandais de BATTLE BEAST reviennent enflammer Toulouse, fort bien accompagnés par MAJESTICA et DOMINUM. Une petite file d’attente se forme devant les portes de la salle alors que la nuit, dans une fraîcheur abrupte, tombe rapidement. Entrez donc, l’ambiance à l’intérieur promet d’être brûlante !
Ouverture des portes à 18h30.

C’est en compagnie de MAJESTICA que nous aurons le plaisir de commencer les festivités.
Mené par son chanteur/guitariste Tommy Johansson, qui a déjà foulé les planches du Bikini lorsqu’il officiait avec Sabaton, le groupe convie le public à embarquer à bord de son « Power Train » ! C’est en effet avec ce nouvel hymne, paru en début d’année sur l’album éponyme, que le concert démarre (à toute vitesse !).
Les Suédois sont en grande forme et leur power metal symphonique, survitaminé, conquiert l’audience sans difficulté. Il faut dire que le groupe jouit d’une notoriété grandissante depuis sa signature chez Nuclear Blast, et même s’il ouvre la soirée, certains fans sont venus spécialement pour lui. La performance est impeccable et les musiciens, pour notre plus grand plaisir, très dynamiques et communicatifs.
Surprise pour le chanteur, dont c’est aujourd’hui l’anniversaire, lorsque ses musiciens, suivis par le public, entonneront un « Happy Birthday » pour célébrer l’événement.
Autre petite célébration, comme le soulignera Tommy Johansson : le cap des dix millions de streams franchi la veille pour le morceau « Metal United », imparable point d’orgue du concert !
Le groupe, au terme d’un show majestueux, repartira évidemment sous des acclamations amplement méritées.

Gros changement de style avec l’entrée en scène des morts-vivants de DOMINUM.
Fondé à Nuremberg en 2022 par le « scientifique fou » (et accessoirement chanteur) Dr. Dead, qui a créé et qui « contrôle une horde de zombies », le groupe compte déjà deux albums à son actif. L’ambiance se veut sombre, mais le power metal du quatuor est plutôt joyeusement spooky, et la prestation, baignée de théâtralité, est totalement adoptée par la salle. Le chanteur tient son rôle de maître de cérémonie à la perfection et captive aisément son auditoire, entre humour et histoires de zombies, qu’il conte avec une remarquable maîtrise vocale. Quant à sa troupe de monstres, elle livre un show tout aussi énergique, et ce n’est pas la reprise de leurs compatriotes de Scorpions, « Rock You Like a Hurricane », qui pourra laisser penser le contraire !
Des mots du Dr. Dead, nous pourrions faire partie de son armée de zombies « cause you have anything “Toulouse” ! » (classique, mais il ne pouvait définitivement pas passer outre). Peu importe d’où nous venons, nos croyances ou notre couleur de peau, car pour les morts-vivants affamés de chair fraîche : « We All Taste the Same ! » lancera-t-il pour introduire la ballade du même nom ; une humoristique ode à la tolérance et un beau message de fraternité.
Le choix est laissé au public de conclure le set avec une « chanson soft » ou… un « big fucking bang » ! C’est sans l’ombre d’une hésitation que la seconde option sera choisie, et la foule s’animera instantanément à l’entame de « The Chosen Ones », suivie, pour réellement conclure cette fois, de la non moins efficace « Immortalis Dominum ».

La foule, chauffée avec l’art et la manière, trépigne d’impatience alors que la scène s’apprête à accueillir la tête d’affiche du soir : BATTLE BEAST, venu défendre son nouvel album « Steelbound », sorti il y a tout juste quelques jours ! Et alors que « Straight to the Heart » et « Master of Illusion » ouvrent le set avec ardeur, « Last Goodbye », premier représentant de ce dernier opus, élève encore davantage l’intensité du show !
La flamboyante chanteuse Noora Louhimo attire vers elle tous les regards, par sa prestance naturelle et son costume brillant de mille paillettes d’une part, mais également, et surtout, par la force de ses démonstrations vocales, tout bonnement impressionnantes. Les nouveaux titres, qui représentent presque la moitié de la setlist, fonctionnent à merveille, à l’instar de « Here We Are » ou encore « Blood of Heroes » et son petit côté folk que j’apprécie particulièrement.

Contrairement au concert donné à Paris la veille, nous n’aurons pas droit à la reprise de « Can You Feel the Love Tonight » d’Elton John, et pour cause : il y a un second anniversaire à célébrer ce soir ! Nous serons donc invités, par et avec le groupe, à chanter au guitariste Joona Björkroth, en français et à tue-tête, « Joyeux Anniversaire » ! L’occasion d’une petite pause champagne, gâteau et cocktails sur fond du fameux air de la « Samba de Janeiro », repris guitare/clavier et agrémenté des meilleurs pas de danse du reste du groupe. Un moment festif et amusant, avant de repartir de plus belle avec « Where Angels Fear to Fly ».
Les interactions avec le public sont nombreuses, pour le plus grand bonheur des fans, à l’exception peut-être du moment où la frontwoman nous confiera que le groupe est en quête du meilleur public de la tournée… et que c’est, pour l’instant, Paris (encore un grand classique) ! Nous lui démontrerons bien évidemment le contraire et redoublerons de ferveur alors que l’enchaînement des nouvelles chansons « Angel of Midnight » et « Steelbound » sera du plus bel effet. L’auditoire exulte et ne cache pas son plaisir face au show qui lui est offert, magnifié par de splendides jeux de lumières.
À peine le groupe s’est-il éclipsé de scène que le public se met à scander inlassablement son nom ; un rappel en bonne et due forme, ouvert sur « The Long Road » avec un magnifique duo guitare/keytar, avant de finir en beauté avec les incontournables « King for a Day » et « Wings of Light ».

Un BATTLE BEAST triomphal, qui prouve qu’il ne cesse de repousser ses limites, et une soirée power metal toulousaine mémorable pour cette fin d’année !

Un grand merci à Bleu Citron, Erin et Sophie pour cette superbe soirée et la possibilité donnée de la couvrir, ainsi qu’aux équipes du Bikini !