CHRONIQUES DE CONCERTS

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IMPERICON NEVER SAY DIE 2015
Avec : Burning Down Alaska01, Fit For A King02, Cruel Hand03, Being As An Ocean04, Defeater05, The Amity Affliction06
Date du concert : 21-11-2015  
Lieu : CCO - Villeurbanne [ 69 ]  
Affluence : 400  
Contact organisateur : https://www.facebook.com/slhproductions/  
Interview :  
   
Date de la chronique : 29 novembre 2015 - Chroniqueur : Franckenstrat - Photographe : Franckenstrat  


Sounds Like Hell Productions nous ont encore choisi quelques belles afriches pour cet Impericon Never Say Die édition 2015.
Lorsque j’arrive là dedans, piouuuuuuu !! J’ai l’impression de prendre le metro à Paris aux heures de pointe. Le CCO est littéralement blindé !! Pensez donc, 400 personnes là dedans, c’est la furie.

Comme depuis quelques temps j’ai de nouveau établi mes quartiers ici, je fonce à l’étage pour établir mon poste de sentinelle. Et là, ô surprise, Il ne me reste que mon fauteuil de bureau, ils m’ont piqué ma petite table qui était bien pratique.
Tant pis, je me prépare donc pour l’accueil du second groupe. Et oui bien entendu, pas besoin de vous poser une devinette, j’ai bien entendu raté les allemands de Burning Down Alaska qui ouvraient cette soirée.
Vous pourrez éventuellement vous rabattre sur leur clip que j’ai joint à cette chronique
Vous pouvez également les découvrir ou les suivre grâce à leur page facebook ou bien sur leur site officiel en suivant les liens ci après.

https://www.facebook.com/burningdownalaska/?fref=ts

http://www.burningdownalaska.com/


Par conséquent, l’histoire de cette soirée commence réellement pour moi avec le combo texan de Fit For A KIng
Ce groupe formé en 2007 a déjà deux Ep et un album à son actif, un opus qui en 2013 lors de sa sortie s’était vendu à 3.100 exemplaires en une semaine, ce qui est pas mal du tout.
Sur une scène quasi obscure, l’ambiance est à l’image de la musique des américains, sombre avec peu d’éclaircies.
Même si le groupe tend à avoir des séquences très aérées et mélodiques dans leurs titres, l’ensemble n’en reste pas moins assez condensé avec de la disto épaisse et très lourde. Le résultat ambiant est cohérent et bien typé metalcore.
Le frontman de Fit For A King est un très bon chanteur avec un style personnel et bien typé. Voix hurlante, crayeuse et accrocheuse, il mène le set de son groupe avec une rage contenue à travers les méandres de l’obscurité.
L’ombre noire au tableau, si je puis dire, c’est le chant additionnel qui est tout à fait médiocre.
Le bassiste et le guitariste donnent un appui en voix claire au frontman des Fit For A king et on frise la catastrophe. Le bassiste chante faux comme ce n’est pas possible. Le guitariste c’est un peu mieux, mais il reste des progrès à faire d’urgence.
Le mieux pour eux serait d’enlever ce chant additionnel en voix claire qui est complètement superflu et qui vient nettement gâcher le côté furibard de la musique envoyée par les quatre texans.

Le temps d’un changement de plateau qui se fera en un temps record comme tous les autres et ce sont les Cruel Hand qui investissent la scène du CCO.
Pour des mecs de l’Orégon, je peux vous dire qu’ils ont quasi un style 100% new yorkais.
Malgré la grosse teinte thrash style côte ouest des USA, c’est bien un hardcore traditionnel à la Agnostic Front qui prédomine au sein de leur musique.
Avec quatre albums dans leur musette, on peut dire que ça ne rigole pas et qu’ils jouent très largement dans la cour des grands.
Ce groupe est vraiment impressionnant. Doté d’une dynamique totalement hallucinante ils sont vecteurs d’une ambiance absolument énorme que ce soit sur scène ou dans le public.
Leur show est vraiment hyper fort et vous décolle de terre. Chris Linkovich leur chanteur est un véritable phénomène monté sur ressort, ainsi qu’un vrai champion de gymnastique quant à sa prestation sur scène.
Côté voix, ce mec est résolument énorme. C’est un pur chant hardcore qu’il fait péter sur des mélodies plus explosives les une que les autres. De plus Chris Linkovich est un chanteur avec un style vraiment charismatique. Il fait bouger le public comme personne.
Si les light sont complètement pourries pour le set des américains, le son par contre est vraiment excellent et permet de déguster toute la dynamique de leur musique hors norme.
Les musicos de Cruel Hand sont vraiment tous très bons. Leur musique est incisive, tranchante et ultra rapide, on sent que les mecs ont été d’une part éduqués au metal, mais surtout au punk.
Quoi qu’il en soit, c’est un set qui va marquer la soirée par sa qualité musicale et par la prestation scénique des cinq gars de Portland.

Le CCO est désormais bien brûlant et on attend avec ce nouveau changement de plateau l’arrivée sur scène des californiens de Being As An Ocean. Oui je sais, ce n’est pas facile à dire, mais ils n’ont vraisemblablement pas trouvé de nom plus simple.
Si Cruel Hand viennent de boucler une énorme prestation et de foutre le feu au CCO, Being As An Ocean vont littéralement le retourner.
Dans le cas présent, nous avons dépassé le stade de la prestation pour basculer dans la folie totale.
Avec deux albums en poche, ce combo a toujours navigué dans un registre post hardcore agrémenté de grandes variétés sonores au sein de leur musique.
Durant tout leur set qui va être d’une intensité extrême, les californiens vont faire ce qu’ils savent faire de mieux, un véritable hardcore mélodique teinté de metal avec des accélérations qui vont jusqu’à la transe, bref, une prestation de dingue.
La puissance vocale et sonore de ce groupe est totalement hallucinante, c’est une véritable tempête qui emporte tout sur son passage.
Chaque musicien est vraiment au maximum, ce qui donne sur scène la puissance de feu d’un cuirassé.
L’ambiance est au comble de l’hystérie, le public est complètement emporté par ce tsunami sonore que sont les Being As An Ocean.
Joel Quartuccio le frontman du groupe est un vecteur d’ambiance comme personne. Appuyé par ses musiciens qui ont un talent fou, il mène le show quasiment à lui tout seul. Il est de partout à la fois, il n’hésite pas à se balancer dans le public qui le porte quasi en triomphe. Puis il y retourne encore pour chanter dans la fosse et prendre un vrai bain de fans.
C’est un groupe qui fonctionne à l’émotion et leur show vous touche en plein cœur.
Joel Quartuccio fera même un hommage vibrant et émouvant aux victimes des attentats de Paris avec à la clef un véritable message de paix. Et là comme par magie, ce ne sont pas les portables qui se dressent dans les airs, mais bien les flammes des briquets comme à l’ancienne.
Ce set m’a attrapé derrière les oreilles et m’a secoué dans tous les sens. Il s’est vraiment passé quelque chose de magique ce soir sur la scène du CCO.

Dans le même élan, la magie va continuer d’opérer avec l’arrivée sur scène de Defeater, le combo de Boston.
Considéré comme l’un des moteurs du hardcore moderne, Defeater possède déjà 4 magnifiques albums et trois Ep à son actif.
Pourtant avec l’espèce d’intro de type gangsta rap qu’ils balancent juste avant d’entrer sur scène, je craignais un peu le pire mais la surprise était au bout du chemin car à partir du moment où ils sont entrés sur scène, je ne sais plus vraiment ce qu’il s’est passé. Je devais avoir un pied dans la fiction et l’autre quelque part dans la réalité.
Putain mais quelle gifle !! Quelle fessée déculottée !! Jamais je n’avais entendu cela. Jamais je n’avais entendu un son pareil. C’était totalement énorme, insensé…
Ce n’est pas du hardcore à proprement parler, c’est bien au-delà, il s’agit bien de toutes les musiques à la fois.
Je pousse même la réflexion jusqu’à dire que ce que fait Defeater, c’est quelque part l’aboutissement de la musique. On ressent absolument tout à travers eux et leurs mélodies percutantes et désenchantées. C’est à la fois du blues, du rock, du punk, du rap, du je ne sais quoi encore tant il y a de sources et d’influences. Leur musique est un immense fleuve où absolument tout s’est rejoint pour foncer à bride abattue direction l’océan.
Et ça pulse croyez moi !! Toute la rage et le désespoir transpirent dans chacun de leurs titres
Derek Archambault est chargé d’une véritable adrénaline, il incarne absolument tout ce et tous ceux qu’il chante et il nous renvoie ça tel un miroir comme une véritable gifle.
Un set de Defeater se vit comme une aventure sombre et borderline. On ne sait jamais à quel moment on va basculer. On sent comme une véritable douleur à l’intérieur de soit, une décharge qui vous décolle littéralement de terre.
Nous sommes toujours à la limite de tout, à chaque instant au bord du précipice. Leur musique peut être plus tranchante qu’une lame de rasoir et soudain plus sirupeuse qu’un riff de rock progressif.
Et là, quelque part perdu au creux de l’abime, je me disais : Ce n’est pas possible, personne ne fait ça…
J’ai rarement vécu une telle intensité. Jamais je n’avais entendu quelque chose comme ça.
Je pense que quelque part nous avons tous notre place dans la musique nerveuse et torturée de Defeater. Leurs riffs incisifs et puissants surfent sur la crête acérée de la vague de nos existences.
C’est du spleen en bloc, de la vie à l’état brut et ça fait du bien comme ça fait mal…

Dernière affiche de la soirée, que je ne connaissais pas non plus : The Amity Affliction
A voir le fond de scène en forme de belle corde de chanvre avec nœud coulant, le tout en forme de cœur, avec en plus des déco de scène qui donnent soudain un petit côté macabre à notre CCO, je me dis que ça va dépoter.
Mais voilà, j’ai été sacrément déçu. Alors bien sur que musicalement il n’y a rien à redire et c’est du gros niveau. Mais le fond comme la forme restent discutables.
Comme disait Jacques Brel : Je sais, on fait c’qu’on peut, mais y’a la manière.
Et c’est un peu dans cette périphérie que le problème se situe je trouve.
Le son du groupe est très accrocheur, avec de grosses guitares saturées accordées en open tuning donc très basses. Joel Birch le frontman du groupe à une voix très metalcore et le tout, ça le fait bien.
Seulement ils ont eu la très mauvaise idée de donner un ton trop mélodique à leurs titres, surtout dans l’ajout du chant clair du bassiste qui a une véritable voix de castra qui dénote complètement avec le reste tant et si bien que l’on dirait Mylène Farmer qui fait du deathcore, c’est vous dire…
Et personnellement, je trouve ça pas joli du tout, mais cela n’engage que moi.
Par contre j’ai remarqué qu’il y avait un gros engouement du public auprès d’eux. C’est un groupe très apprécié.
Je pense que cela est tout à fait légitime car les Amity Affliction sont des mecs très agréables et très proches de leur public.

En résumé, c’est encore une excellente soirée que Sounds Like Hell Productions nous a concocté avec ces groupes tous plus surprenant les uns que les autres. Ce petit festival est une véritable mine d’or où l’on fait des découvertes qui vous laissent parfois sur le cul. L’édition 2015 aura été un excellent cru et je remercie chaleureusement Sounds Like Hell d’avoir invité Pavillon 666 à partager cet évènement à leur côté.







 


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