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TYRANT FEST 2025 Avec : Alcest, Imperial Triumphant, The Great Old Ones, Limbes, Sang Froid, Alkerdeel, Paradise Lost, Messa, Sinsaenum, Asagraum, Firtan, Ataraxie |
| Date du concert : 18-10-2025 | |
| Lieu : Le Métaphone, L’Aéronef - Oignies, Lille [ 59 ] | |
| Affluence : | |
Contact organisateur :
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Chronique : 2025-10-26 , réalisée par
inglewood - Photographe : inglewood photographie |
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Le concept de ce Tyrant Fest 2025 fut « 2 jours, 2 villes, 2 salles, mais une seule ambiance ». Le samedi 18 octobre à 9‑9 bis (site minier situé à Oignies, Pas-de-Calais) et le dimanche 19 octobre à L’Aéronef à Lille.
Le Tyrant Fest est un festival noir et extrême, consacré aux musiques comme le black metal, le death metal, le doom, le sludge, entre autres. Depuis sa création en 2016, il s’est imposé comme un rendez-vous incontournable pour les amateurs de ces esthétiques puissantes. Jour 01 : L'événement a débuté dans la vaste salle du Métaphone, marquée par une ambiance industrielle et minière qui était en parfaite adéquation avec le caractère extrême du festival. Le groupe belge Alkerdeel a ouvert la journée avec un set âpre, viscéral et presque chamanique. Leur black metal brut, teinté de sonorités sludge, a immédiatement happé l’auditoire dans une transe primitive. Un démarrage sans fioritures, rugueux et sans concession, qui annonçait clairement la couleur : cette journée ne ferait aucune place au compromis. La formation française Sang Froid a ensuite pris le relais, libérant une déferlante de riffs rageurs et d’une intensité cathartique. Leur rock gothique, à la fois direct et habité, a galvanisé un public déjà conquis. Les musiciens ont livré une prestation tendue, habitée, empreinte de sincérité, transformant la scène en un exutoire incandescent. Puis The Great Old Ones a plongé la salle dans une immersion totale. Fidèle à son univers lovecraftien, le groupe a déployé un black metal dense et cérémoniel, où chaque note semblait invoquer des forces obscures. L’expérience relevait presque du rituel, entre chaos et beauté ténébreuse, magnifiée par une scénographie sobre mais envoûtante. Le moment culminant de la soirée est venu avec les Américains d’Imperial Triumphant, têtes d’affiche aussi déroutantes que fascinantes. Leur set, complexe et dissonant, oscillait entre virtuosité jazz, expérimentation sonore et folie contrôlée. Masques dorés, rythmes éclatés, dissonances abrasives : le trio new-yorkais a offert un spectacle dérangeant et captivant, une plongée dans l’absurde sonore qui a laissé le public à la fois hébété et admiratif. Enfin, Alcest a refermé cette journée dans une atmosphère de clair-obscur. Le duo français, porté par la sensibilité éthérée de Neige, a proposé un voyage introspectif, mêlant douceur mélodique et intensité émotionnelle. Après tant de noirceur, leur musique a apporté une lumière fragile mais sincère, comme une rédemption sonore. Loin de rompre avec l’esprit du jour, cette conclusion a offert un équilibre parfait : celui d’une beauté lumineuse émergeant des ténèbres. Jour 02 : Dimanche, 19 octobre, quinze heures, les ombres se prolongent dans la lumière grisâtre d'un après-midi d'automne devant l'Aéronef. Les visages trahissent une certaine fatigue, parfois témoignant de la veille à Oignies, mais l'enthousiasme est tangible : le second jour du Tyrant Fest 2025 promet d'être un épilogue spectaculaire d’un week-end déjà inoubliable. À l'intérieur, tout est minutieusement réglé. L'Aéronef se mue en une cathédrale d'ombre, avec ses lumières atténuées et son décor sobre et industriel qui s'adapte parfaitement à l'atmosphère. C’est Ataraxie qui ouvre le bal en milieu d’après-midi. Le doom-death du groupe français s’étire, massif, granitique. Chaque riff semble s’écouler comme de la lave, implacable et hypnotique. Le public, d’abord encore épars, s’agglutine peu à peu, happé par cette densité : ici, on n’est pas là pour danser, mais pour plonger. Firtan prend le relais avec un set d’une intensité rare. Leur black metal atmosphérique, à la fois rageur et mélancolique, s’envole dans un tourbillon de lumières bleues et de hurlements. Le groupe allemand joue serré, précis, presque mathématique, mais sans jamais perdre la charge émotionnelle. On sent une maîtrise totale. Le public, conquis, secoue la tête en rythme, certains ferment les yeux, absorbés par la spirale sonore. Premier vrai moment de transe collective de la journée. Les Néerlandaises d’Asagraum entrent sur scène dans un halo rouge et des volutes de fumée. Le trio féminin déverse un black metal pur et brutal, un souffle venu du Nord qui glace la salle. Pas de compromis, pas de posture : juste l’énergie noire, concentrée, viscérale. On est dans la tradition la plus radicale du genre et le public le sait, la communion est totale. Quand Sinsaenum débarque, l’ambiance change de dimension. Le supergroupe mené par Frédéric Leclercq envoie un death metal abrasif, entre précision technique et fureur théâtrale. Certains fans hurlent les paroles, d’autres restent immobiles, fascinés. À ce stade, le Tyrant Fest devient une expérience sensorielle autant que musicale. Puis vient Messa, et tout change. Le groupe italien plonge la salle dans un autre temps : celui de la tension, de la lenteur, de la transe. Sara, la chanteuse, apparaît dans un faisceau de lumière blanche ; sa voix s’élève, spectrale, tandis que les guitares résonnent comme des incantations. Le doom devient mystique, presque sacré. Ce moment suspendu restera comme un des plus beaux instants du week-end. Les maîtres du doom gothique ont fermé les portes du Tyrant Fest en nous livrant un set qualifié d’insuffisant par certains. En effet, les Anglais ont joué trois titres issus de leur dernier album « Ascension », dont une ouverture parfaite pour le live avec « Serpent on the cross ». Des chansons bien plus anciennes et pourtant pas si courantes dans les setlists ont fait leur apparition : « Once Solemn » de Draconian Times, « Requiem » d’In Requiem, et même « Nothing sacred » du redouté Host. Mais le public en redemande et croit même à un rappel, qui ne viendra pas malgré sa présence sur d’autres dates. Certaines priorités incombent aux conditions de festival. Dans le hall, on traîne. On achète les derniers vinyles, on commente, on rit, l’Aéronef se vide lentement, et dehors, la pluie fine du Nord recommence à tomber. Ce n’est pas grave : tout le monde sait qu’il vient de vivre un moment rare. Le Tyrant Fest, c’est un rite, un passage, une célébration du metal sous toutes ses nuances. Hail Tyrant ! |
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