CHRONIQUES DE CONCERTS

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LA FËTE O TARES - LILLE
Avec : CHESHIRE CAT, THE HOP LA, BAM DANS TA GUEULE, TOXIC WASTE, TRAPPED IN FREEDOM, ISSUE DE SECOURS, PARABELLUM, TYSON BOOGIE, BURNING HEADS
Date du concert : 10-06-2011  
Lieu : Gare Saint-Sauveur - [ 59 ]  
Affluence :  
Contact organisateur : http://www.myspace.com/lecarredeshalles  
Interview :  
   
Date de la chronique : 14 juin 2011 - Chroniqueur : S.Y.L. - Photographe : S.Y.L  


Punk is not dead, mais il se cache bien. En effet, personne ne pourra dire que le panorama musical français actuel donne dans le subversif. Bien que discrets, les fils spirituels des keupons des années 80 sont pourtant bien présents, sévissant dans les caves et les rades d'ici ou d'ailleurs. Pour fêter ses 30 ans, le carré des halles et l'association "La tête au carré" choisi de laisser la parole à tout ces groupes sans dieu ni maitre. 20 formations réparties sur 2 jour? Voilà "La fête O tarés", un évènements qui déjà sent la bière, la sueur et le pogo. Et surtout : c'est gratuit, et c'est maintenant.


 


Pour ce samedi, 9 groupe d'énervés auront carte blanche pour s'exprimer sur les 3 scènes installées à la gare Saint-Sauveur de Lille, un lieu propice aux concerts de tous genres sur lequel les organisateurs d'évènements sonores devraient se pencher plus souvent.


 


18h30 : The Hop Là entre dans la danse. Le festival commence fort, puisque ce punk'n roll band a bien roulé sa bosse, notamment avec l'aide de membres d'OTH ou des Shériffs. Il est encore tôt et le public est encore en phase de reconnaissance de la salle - et du bar - mais déjà devant la scène les fans des premières heures sont alignés, un néon explosant déjà sous les gesticulations d'un passionné. Il va y avoir de l'orage, les lumières volent bas, et les décibels grondent. The Hop là semble à l'aise sur scène, le mélange rock/punk pêchu avec un coté "vieux briscard" fait mouche. Le groupe maitrise son sujet et chauffe une ambiance d'entrée de jeu festive et conviviale.


 



 


En parallèle et dans un tout autre registre, Cheschire Cat entame son set sous la tente extérieure. Un autre registre? Oui, car la scène alternative est également riche en déclinaisons sonores. Le maquillage et le look ne trompe pas : le batcave sera à l'honneur avec ce duo basse / batterie. Bien sûr, jouer sous une toile blanche en plein soleil ne colle peut-être pas les codes traditionnels du genre mais il en faudrait plus pour décourager Cheschire Cat qui, malgré le show simultané de The Hop Là juste à proximité, se lance à son tour sur la piste. Une bonne partie des spectateurs semble apprécier une prestation qui remémore avec plaisir les expérimentations sonores développées dans les caves de Londres ou de Berlin il y a bien des années déjà. La technique n'est certes pas parfaite, mais est-ce le plus important? Le groupe, bon interprète, évolue avec rythme et sans complexe et la découverte est des plus plaisante. Les groupes français de batcave sont rares, espérons revoir les très sympathiques Cheschire Cat, peut être sous des cieux plus sombres.


 



 


Et pendant ce temps, The Hop là, lancé, passe la cinquième sur l'autoroute. Indéboulonnables, en voilà qui ne semblent plus vouloir quitter les planches, les titres se suivent et font mouche ("J'ai besoin de ton aide"). Un grand bravo pour un groupe, un vrai, inusable et indémodable, bravo.


 


A la relève de montrer ce dont elle est capable. Une petite bière plus tard et BAM!! (Dans ta gueule) relève le challenge. Le quatuor attaque à bras le corps un show bien rugueux, avec une part belle laissée aux guitares, parfois plus denses, parfois plus hachées. Résultat : des compositions se démarquant du punk "traditionnel" par de nombreux apports de gros rock. Le mélange est en tous cas efficace, bien que peut être un peu moins "explosif" vis à vis des autres groupes du soir. BAM!! dtg est en tous cas une équipe qui ne se laisse pas marcher sur les pieds et qui possède une forte identité et une réelle marque de fabrique personnelle. Affaire à suivre donc, pour les amateurs de musiques abrasives.


 



 


Voici l'heure venue du deuxième grand instant de la journée, avec la célébration par Toxic Waste de leurs 20ans de services. Descendants direct des Bérus ou autres Cadavres, il ne faut pas longtemps aux nordistes pour mettre en évidence cette affiliation. La salle est en tous cas désormais bien remplie d'un public des plus réactif qui après quelques mousses, n'attend plus que le moment de se mettre en mouvement. Sans se faire prier, Toxic Waste balance ses compos de punk rock enragé fleurant bon le rat crevé et la vieille école. Les basses font grésiller les enceintes, les injections de guitares attaquent les neurones et le chant en français (la langue définitivement par excellence pour ce registre musical) produit son effet. La foule s'échauffe, les premiers slammers font leur apparition, la sueur commence à couler et progressivement, l'espace aérien se voit envahi d'objets divers et variés. Le set évolue crescendo, Toxic Waste fête son anniversaire de la plus belle des manière : de la transpiration, de la bière et du rock, que demander de plus? Alors pour un prochain concert? C'est quand vous voulez !


 



 


Mais alors que la famille punk s'éclate dans la salle, sous la tente extérieure sévit Trapped in Freedom, la petite bizarrerie de la soirée. La surprise est en tout cas de taille en découvrant un trio portant des masques de canard, et d'autant plus grande lorsque les premières notes atteignent les oreilles. A l'image de son nom, le groupe aime jouer avec les paradoxes, n'hésitant pas à mélanger les affluences...non, ou plutôt : n'hésitant devant rien. Fusion de metal/rock/jazz/funk/progressif, les compositions instrumentales s'étalent sans pudeur, avec une belle maitrise technique. De multiples influences telles que Tool, Mr Bungle ou encore System of a down se retrouvent et assurément, Trapped in Freedom axe tout sur son coté "déglingué. Un peu trop peut-être car le coté "comédie" pourrait à la longue paraitre un peu tape-à-l'oeil. Mais le thème de la soirée n'est-il pas la fête O tarés? Alors des tarés, en voici 3, et des tarés qui s'éclatent comme ça, on aimerait bien en voir plus souvent. Passionnés de musique non linéaires, venez donc tendre une oreille.


 



 


La soirée ne fait que commencer ! Un détour par le bar et direction Issue de secours. Les spectateurs à peine sortis de Toxic waste sont cueillis encore à chaud par un trio de purs énervés qui ne fait assurément pas dans la demi-mesure. Ici pas de chichi, c'est du rock, du punk ou du ce que vous voulez, mais du pur, du vrai, pas du toc. La patate est au rendez-vous, les textes sentent le vécu, les musiciens se donnent, en un mot : efficace. Bref, un nouveau set d'enfer pour le public qui ne touche plus terre depuis un bon moment. Si Issue de secours ne joue pas la carte de l'originalité, au moins possède-t-il la plus importante, celle de l'authenticité. Puisse le groupe continuer d'écumer les salles de concert avec une telle énergie.


 



 


Le nom du groupe à suivre proviendrait de la citation Si Vis Pacem Para Bellum : si tu veux la paix, prépares la guerre. Pour la fête O tarés, la nouvelles citations devrait plutôt être adaptée en "si tu veux la guerre, tu vas l'avoir". Car dorénavant, les murs sont plein à craquer d'une foule ayant hâte d'en découdre avec un des grands groupe de la scène alternative tricolore : Parabellum. Autant dire qu'à peine au bout de 2 titres, la salle est transformée en une mêlée sans nom, où voltigent verres de bière, vêtements et personnes en tout genre. N'ayant rien perdu de sa fougue, Parabellum fait parler son expérience et sa maitrise de la scène dans un set chaud bouillant où les slammers remontent sur scène à peine tombés. Sous son aspect un peu bourru, le frontman mène les débats, et ce ne sont pas les reprise d'Amsterdam (Brel), suivi de Bang-Bang (Cher) qui viendront calmer les débats. Le pogo une fois lancé ne s'arrête plus et le medley (incluant le réactualisé "anarchie en sarkosie") et "Cayenne" remettent un coup d'huile (de vidange) sur le feu. Un seul point à déplorer : 28 ans plus tard, les textes d'origines ont toujours le même sens, rien n'a changé...en attendant 2012. "Wonderful world" (Armstrong) vient achever les derniers rescapés. Ouf ! Un show tout simplement énorme ! Vite, le bar. Pour se désaltérer.


 




 


Après ce point culminant de la soirée, bien malin qui pourrait prédire comment le prochain groupe, en l'occurrence Tyson Boogie, allait pouvoir se sortir d'affaire, au sens de comment maintenir l'ambiance après une telle taloche? Réponse : avec une sacrée paire de..., bon, avec du cran, du courage, et surtout un groove d'enfer! Les ingrédients sont simples : trois gars et du pur hard'n roll. Musicalement, pas de structures alambiquées, Tyson Boogie va droit au but et tape là où cela fait mal, en plein dans la tête. Voilà du son qui secoue et donne envie de bouger, le son idéal à écouter le long d'un road trip poussiéreux, le son parfait pour la baston dans un rade de motard, le tout avec une bonne dose de second degré ("ce morceau est un plagiat entre Rose Tattoo et Motorhead, on pourrait l'appeller "Rotorhead"). Le groupe ne pèche pas par excès d'originalité mais évolue avec efficacité, sans prise de tête. L'énergie développée sur scène se communique facilement à la foule, des spectateurs de tous ages qui s'éclatent sans retenue. Loin de plomber l'ambiance, Tyson Boogie au contraire a su trouver les ressources pour créer le spectacle, une bien belle prestation et un bel esprit à saluer. Encore une très bonne découverte décidément, la fête O tarés tient toutes ses promesses.


 



 


Alors c'est parti pour une choppe...ou pas...peut être qu'à ce stade mieux vaudrait calmer un peu le jeu. Bon d'accord, alors pour ceux qui sont encore debouts, il reste encore un groupe à applaudir, et pas des moindre : Burning Heads. Immédiatement, les musiciens se détachent en mettant en évidence leurs diverses inspirations musicales punk/rock et reggae/dub. Le pari est audacieux et louable bien que en ouverture, une piste reggae semble quelques peu amollir la salle, à moins que la débauche d'énergie provoquée par les groupes précédents aie laissé quelques spectateurs sur le carreau? Toujours est-il que les pistes plus rapides sont bienvenues et le chant gueulé nécessaire par réanimer les comateux. Depuis 1992, Burning Heads a parcouru un sacré bout de chemin et si certains préfèreront un punk plus agressif, les orléanais font aujourd'hui indéniablement partie des groupes majeurs de la scène alternative française.


 



 


Quelle bonne idée que d'avoir mis sur pied un tel évènement ! Des tarés de tout poil, de tout age, de toute provenance, tous se sont déchainés ce soir dans la plus excellente des ambiances. Chaleur, sueur, très belles découvertes (Issue de secours, Tyson Boogie) ou confirmations (The hop là, Toxic waste, Parabellum) cette fête aux tarés, organisée de main de maître d'un bout à l'autre restera à coup sûr dans les mémoires. Le rock n'est pas mort ! Vive le rock !



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