CHRONIQUES DE CONCERTS

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EYEHATEGOD - GRENOBLE
Avec : EYEHATEGOD, CHURCH OF MISERY, GOD DAMN, MITHRIDATIC
Date du concert : 22-06-2011  
Lieu : L’Ampérage - [ 38 ]  
Affluence : 180  
Contact organisateur : http://www.myspace.com/ovniprod  
Interview :  
   
Date de la chronique : 25 juin 2011 - Chroniqueur : Black.Roger - Photographe : Black.Roger  


Séance de rattrapage ce soir à l’Ampérage de Grenoble pour tous ceux qui ont raté EYEHATEGOD et CHURCH OF MISERY au récent Hellfest. Et bien sûr, soirée découverte pour certains car ces deux groupes ne reviennent pas souvent en France reconnaissons-le, d’où l’intérêt de cette affiche présentée par Ovni Prod et Le Stud. Pour ouvrir les débats, deux groupes de la région, déjà bien connus dans l’hexagone, GOD DAMN et MITHRIDATIC, la soirée promet donc d’être chaude et jouissive dans un registre rock n’roll burné quoi !


 


Ce sont les Stéphanois de MITHRIDATIC qui envoient le son en premier devant un public encore clairsemé vu l’heure, il n’est que 19 heurs trente en fait. Avec eux ça ne rigole pas, les envois sont lourds et malsains, « catchy » tout de même avec aussi des soli lame de rasoir et une rythmique à toute épreuve, batterie précise et inventive. Nous aurons droit ce soir a beaucoup de nouveaux morceaux sauf pour les deux derniers où l’on puise dans les titres qui ont fait connaitre ce quintette de black/death en « border line » du stoner. Ce mix est efficace et les compositions imparables sur scène. Ce soir MITHRIDATIC à donné comme toujours, le meilleur de lui-même avec en fin de set. Guitou le vocaliste/frontman charismatique faisant couler le sang du front avec son micro. Le show ne fut pas long, mais poignant, brutal et puissant, au taquet en somme, on adore, c’est sans appel, groupe à soutenir car en devenir pour ma part.


 





 


Les Lyonnais de GOD DAMN s’installent et la salle se remplit enfin. L’ambiance va être au rendez-vous et c’est très bien. Car ce soir les « mother fuckers », les « stoner addicts » que l’on ne présente plus en France vont être filmés pour un futur DVD live, le premier. Tout le monde s’échauffe avec « Under Pressure », « 90’s » et « Never look ». Dans la salle ça vole de partout, la sueur commence à couler à flot, alors il faut se désaltérer. Heureusement les God Damn ont tout prévu et viennent offrir à ceux du premier rang des gobelets remplis de « jack », riche idée. Le set continue avec ses aléas aussi comme une corde cassée à l’énorme basse de Charly, mais on ne s’arrête pas, c’est rock n’ roll. On repart bien vite avec « Old Days, « All In » (de Crowbar ) et « No Way ». Les guitares « miaulent », Bij malmène ses futs et Rénat’ dirige les opérations en vrai “red neck” endiablé. On termine avec Cheapest Hate » et « landing For My Pride ». Le cerveau en ébullition, le public fait ce soir un triomphe aux Lyonnais, ce qui est largement mérité, aucune contestation possible.


 





 


Faisons connaissance maintenant avec le doom psychédélique des Japonais de CHURCH OF MISERY. Le fantôme de BLACK SABBATH se profile sur les murs de l’Ampérage lorsque débute le set des fils du soleil levant. Ici pas de manga, pas de « visual key », mais des improvisations lourdes et heavy en diable (pléonasme ?). Un chanteur possédé par ses textes, naviguant dans une fumée épaisse à l’image d’un ELECTRIC WIZARD avec des riffs massifs à la SAINT-VITUS, voilà limage première. La grosse basse Rickenbaker racle le plancher de la scène, les amplis grésillent, la batterie nous martyrise les cellules grises avec des tempos plombés s’envolant parfois dans des tentatives plus « speed » où le chanteur régurgite des vocaux exhumés des années psychédéliques propres aux seventies. Prit dans la tourmente on frôle par moment la chute dans un état de névrose avancé. Fort, puissant, destructeur de neurones, le doom des japonais est efficace tout en étant profondément émotionnel avec des élans très « vintage ». Set hors du temps et de l’espace, set mémorable et mémorisable, sauvagerie primaire aussi, ce soir la claque fut Nipponne tout simplement


 





 


A peine sorti de ce rêve éveillé où l’on a pu entrevoir des « éléphants roses », voici devant nous EYEHATEGOD qui lance un larsen avec musiciens statiques prêts à nous renvoyer dans nos tombes. Petit à petit le déluge sonore envahit la salle, Michael William avec sa voix écorchée et maladive s’accroche désespérément au pied du micro sans pouvoir s’évader de ses cauchemars qu’il veut nous faire partager. Au travers de la fumée, le guitariste impressionnant nous fait partager des riffs à nous donner « la chair de poule », à nous donner la frousse, la basse soutient l’édifice avec des lignes énormes, copulant avec une batterie impressionnante de tempos lourds et déments. Le tout, c’est une musique poisseuse, crade, vicieuse et même dangereuse, c’est le sludge sorti des bayous de Louisiane. ça pue l’eau morte, le bourbon de contrebande, la folie ordinaire, c’est doom, fortement doom et intense. Sur scène on enlève les masques, on fume, on boit du gros rouge « qui tâche » ou du rosé, ou même autre chose… Après chaque titre on croit que le groupe va mourir la devant nous, puis tout repart sur un nouveau morceau. Ceux de la Nouvelle Orléans ne sont pas avares de compositions et d’improvisations, ici pas de frime, pas de set millimétré commercial. Quelle ambiance, quelle démence, quelle musique prenante qui nous remonte les tripes. Et puis tout finit comme cela avait commencé, par un larsen qui s’estompe progressivement, lentement. Enorme tout simplement, « où suis-je ? », « que fais-je ? », « dans quel état j’erre ? », on se le demande après ce voyage initiatique.


 





 


Retour à Lyon avec dans la tête plein de bonnes images, plein de sons jouissifs, plein de vécu, plein de relents d’une ambiance crasseuse mais torride, et l’impression d’avoir partagé un moment d’exception avec tout le monde présent ce soir à l’Ampérage. Alors merci à Ovni Prod, au Stud et à Nadège pour sa gentillesse.



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