Une soirée au lyon’s hall constitue pour les groupes prêts à jouer un véritable rodéo musical. En effet, pas facile de dompter l’acoustique changeante du lieu et les réglages sonores représentent la plupart du temps un obstacle à surmonter. Et l’obstacle sera une nouvelle fois visible ce soir, marquant l’évènement sous le libre signe de l’improvisation !

Organisée par les très sympathiques membres de Venitia, la soirée débute avec un peu de retard et les parisiens d’Icon-X ont la lourde tâche d’ouvrir la soirée ; tâche rendue encore plus difficile par une affluence réduite (merci aux amis et à la famille d’être venus). Mais peu importe, car Icon-X n’en est pas à son premier concert et se lance totalement décomplexé dans un excellent set rock teinté d’électro et de batcave. Branché sur 220, le chanteur assure le spectacle, en faisant des tonnes dans un jeu parfois quasi épileptique et si le style surjoué pourrait en énerver certains, il n’en révèle pas moins un musicien de forte personnalité, complètement fusionné avec sa musique. Icon-x enchaine des compositions variées, énergiques, torturées ou plus posées et si tout ne parait pas complètement sous contrôle, le contrat est plus que rempli par cette très bonne formation originale et bien déjantée qu’il sera intéressant de suivre par la suite.

C’est nettement moins décomplexé que le groupe local Catharsys prend place sur les planches. Pour leur deuxième représentation, les musiciens semblent quelques peu tendus et mettent du temps à entrer dans leur set, apparemment gênés par les mauvais retours sonores. Mais le plaisir de se retrouver est visible et l’énergie présente, comme le montrent les très bonnes reprises de Nightwish et Epica (en revanche, la barre est encore un peu haute sur celle de Within Temptation). Catharsys s’appuie avant tout sur sa chanteuse (qui sait placer sa voix, c’est un plaisir, et ce sans cours de chants !) ainsi que sur un très bon synthé ; le public présent adhère et participe volontiers aux invitations du groupe, nettement plus en joie en fin d’une prestation plus caractérisée par le bon esprit que par les prouesses techniques. Les compositions en français laissent entrevoir de bonnes idées, mais Catharsys devra travailler d’arrache pied pour s’imposer sur cette scène déjà saturé du heavy métal symphonique, alors au boulot !

La soirée prend une nouvelle dimension dès l’arrivée de Venitia, où le niveau scénique s’élève d’un coup. Les musiciens ont visiblement à cœur de rompre avec leur image de « timides », la chose est faite d’entrée de jeu avec un titre explosif à en faire trembler les murs. Physiquement très présents, Venitia dégage une véritable prestance, et le chanteur qui en impose n’y est pas pour rien. Les influences présentes sur les compositions sont diverses, mêlant parfois Rammstein et Evereve sur des titres au son parfois très lourd mais qui ne perdent jamais de leur dynamisme. Malgré des problèmes d’extinction de voix (« d’habitude mon timbre est plus aigu mais j’ai dû m’adapter et puiser dans mes abdos, j’en ai mal au ventre » je cite) la prestation est remarquable et imposante les titres qui passent soulignent un point important : Venitia a trouvé son « vrai son », sa marque de fabrique, un fait qui caractérise les groupe bien inspirés. Les musiciens se lâchent et donnent tout (le sang sur les cordes du guitariste ne pourra pas dire le contraire), attention, c’est du sérieux et l’album à venir est attendu avec impatience.

Merci à tous les membres de chaque groupe pour leur sympathie et leur accessibilité, un bon esprit qui marquera cette soirée et qui plus encore montrera que la scène française se porte de mieux en mieux.