CHRONIQUES DE CONCERTS

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HEIDENFEST
Avec : SKALMOLD, TROLLFEST, ARKONA, ALESTORM, TURISAS, FINNTROLL
Date du concert : 12-10-2011  
Lieu : L'Aeronef - Lille [ 59 ]  
Affluence : NC  
Contact organisateur : http://www.aeronef-spectacles.com/    
Interview :  
   
Date de la chronique : 13 octobre 2011 - Chroniqueur : S.Y.L. - Photographe : S.Y.L  


Trolls, vikings et barbares de tout poils, longs ou courts, se sont donnés rendez-vous à Lille. Rock the Nation a effectivement choisi la capitale nordiste, unique halte française, pour planter la tente de son Heidenfest. Les maquillages, casques à cornes et accessoires divers qui parsèment une foule conséquente dès l'ouverture annonce la couleur : la festivité est à l'honneur ! Le Heidenfest, c'est aussi une bonne occasion de pouvoir enfin trouver une utilité aux peaux de mouton ou de veau abandonnées dans le placard familial (mais si, cherchez bien). Deux coups de ciseaux et voici une cape du meilleur effet.


Ce soir, l'excellente équipe de l'Aeronef prend en charge cet événement particulier avec professionnalisme tout en affichant le sourire et une certaine décontraction. Encadrement et timing précis sont garantis dans une belle salle de spectacle devenue lieu incontournable des soirées metal de qualité. Que la fête commence !


Le planning s'annonce chargé, avec six groupes à l'affiche et Skalmold est la première formation à s'illustrer et mieux encore, à s'illustrer de fort belle manière. Si la renommée des groupes islandais a quelques peu de mal à dépasser leurs frontières, autant dire que Skalmold aura vite fait d'attirer l'attention sur la scène de ce charmant pays. Le groupe affiche le sourire et une maitrise de la scène évidente. Bien en place, soudés, les musiciens produisent un viking metal efficace et rythmé. La technique est indiscutable, les compositions variées révèlent des jeux de chants bien pensés (Valhöll) et des solos bien sentis. Une fois n'est pas coutume, le premier groupe bénéficie d'un éclairage décent, ce qui ne sera malheureusement pour le reste de la soirée, plus souvent baignée par la pénombre. Loin des visuels traditionnels des peaux de bête et des maquillages guerriers, Skalmold opte pour la simplicité scénique. La musique parle d'elle même, dommage que le public reste encore un peu sage malgré un show tonique, plus puissant que « festif » mais néanmoins idéal pour commencer à se dégourdir la nuque. Ceux ne connaissant pas le groupe ne manqueront pas de prêter oreille attentive à leur excellent album « Bladur », en résumé une très bonne découverte pour démarrer la soirée.




Après l'Islande, place à la Norvège et à Trollfest. La simple entrée des musiciens présage déjà d'une prestation quelque peu atypique. Les musiciens aiment faire la fête et boire quelques chopes et l'énergie produite devient vite contagieuse. Accordéon, saxophone, certains choix instrumentaux pourraient paraître étranges, mais le résultat est détonnant malgré un départ un peu brouillon. Trollfest assure le spectacle, guidé par son chanteur/aboyeur (ce n'est pas de refrain de Helvetes hunden GARM : « Vof vof vof » qui viendra dire le contraire) qui jamais ne laisse retomber l'ambiance. Le public s'anime, les premiers crowd-surfers s'envolent, rejoints par quelques t-shirts. Trollfest frappe fort, à l'aise dans l'exercice du folk métal déjanté, martelé et agressif. Mission accomplie, les norvégiens ont considérablement fait monter la température, laissant entrevoir quelle pourrait être l'ambiance dans une taverne peuplée de trolls. Le public, baigné de sueur ne peut qu'approuver.



Autant dire qu'avec l'arrivée d'Arkona, l'humidité ambiante ne risque pas de se dissiper. Car les russes sont biens connus pour leurs shows mouvementés et leur chanteuse Masha a tôt fait de confirmer cette réputation. Au revoir les vikings, Arkona transporte l'Aeronef vers d'autres ambiances, sur les terres de Russie. Conduits par leur chanteuse intenable et au timbre de voix si particulier, les russes prouvent (si besoin était) que leur présence sur de nombreuses tournées n'est pas le fruit du hasard. Entre polka endiablée ou chansons plus mystiques, les musiciens combinent leurs meilleurs titres, les tubes comme « Goi rode goi » étant toujours redoutables pour les premiers rangs. Le groupe présente également son jeune multi instrumentiste qui vient assurer toutes les parties flutes/cornemuses, quelques nouveaux ajouts bien intégrés qui viennent enrichir un set déjà varié. Solide et entrainant, Arkona maintient l'atmosphère crée par Trollfest : une serre propice au développement de plantes tropicales. Qui a dit qu'il faisait froid dans le Nord ?




L'intermède du changement de plateau est bienvenu pour un public parti rapidement se réhydrater au bar, voire même parti faire quelques provisions afin d'être prêt à accueillir Alestorm. Les ambassadeurs du « True Scottish Pirate Metal » s'élancent joyeusement sur scène avec leur style enjoué à faire danser un amiral sur jambes de bois. Cependant, le frontman semble moins bondissant qu'à l'accoutumée. Le capitaine aurait-il le mal de mer ? Toujours est-il qu'à mi- parcours, la prestation d'Alestorm s'embarque dans une sorte de linéarité sonore dangereuse. Les titres s'enchainent et se ressemblent, les musiciens peinent pour redonner un coup de fouet à l'ensemble. Heureusement, le groupe rattrape la barre pour s'élancer dans un final nettement plus convaincant, plus engagé et énergique. Les pirates peuvent donc regagner leur taverne satisfaits, bien que les fans de longue date auront pu assister à des shows d'Alestorm un peu plus mordants.



Mais pour beaucoup, le grand moment de la soirée approche. Car si beaucoup de spectateurs ont le visage peint de noir et rouge, ce n'est pas par un culte quelconque au seigneur Sith de Star Wars, mais bien en l'honneur du groupe à suivre. Au tour de Turisas de venir gouter à l'hospitalité lilloise, et à première vue, le chanteur semble apprécier absolument la bière locale, un choix bien légitime. Mais retour à la musique, où il ne faut que quelques notes aux finlandais pour soulever la foule. Pas vraiment folk, malgré la présence d'un violoniste, Turisas développe plus un climat d'ambiances épiques par l'utilisation de force chœurs et synthés et les titres tels que « Stand up and fight » ne manquent pas à faire dresser le poing de toute l'assemblée. Camarades métalleux, n'oubliez pas que si dresser le poing, c'est bien, le déodorant, c'est mieux. Car l'atmosphère est loin de s'être rafraichie ! Mais progressivement, derrière ce masque guerrier, Turisas révèle un visage étonnement beaucoup plus consensuel. De nombreux éléments, comme la voix claire parfois trop théâtrale viennent aplanir les débats. Quelques compositions pourraient également paraître trop propres pour être honnêtes aux oreilles de certains et manque peut être à Turisas un semblant de rage pour être réellement plus crédible. Cependant, ces hymnes taillés sur mesure motivent le public et la reprise de Boney M « Rasputin » enflamme le pit. Très sollicité et acclamé Turisas vient se regrouper pour saluer la foule, un beau geste d'échange à souligner.




Malgré la fatigue et l'heure avancée, il reste encore un groupe à apprécier, et pas des moindre. Le changement d'ambiance vers un peu plus de violence est pour le moins radical avec le début de set de Finntroll. Premier point d'importance, une bonne moitié du public a déserté les lieux sous peine de rater les dernières rames de transport en commun; voir une tête d'affiche telle que Finntroll jouer devant des rangs clairsemés n'est donc pas banal. Les finlandais ne s'en laissent pas compter et attaquent leur show avec agressivité. A l'instar de Trollfest, si l'aspect festif demeure présent, celui ci est combiné avec puissance et rage parfois avec une certaine noirceur. Les premiers titres paraissent un peu confus, mais les tubes de Midnattens Widunder ou Trollhammaren produisent toujours leur petit effet. Les avis restent partagés néanmoins lors de la reprise étonnante de Metallica « The god that failed ». Les headbangers ont cependant tout pour se démettre quelques vertèbres et le service de sécurité aura eu, d'un bout à l'autre de la soirée, fort à faire pour surveiller les slammers.




Avec un niveau global d'excellente qualité et une ambiance des plus conviviale, ce Heidenfest n'aura pourtant pas révélé de groupe capable d'asséner cette fameuse « grosse baffe » attendu par le public sur cette date lilloise. L'indice élevé d'humidification des vêtements témoigne toutefois de la réussite de l'évènement. Un concert proposant près de 6h de musique de ce niveau ne demeure pas banal, il sera donc un plaisir de retrouver le Heidenfest l'an prochain sous nos contrées.



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