CHRONIQUES DE CONCERTS

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Ghost Brigade
Avec : Intronaut, A Storm of Light, Ghost Brigade
Date du concert : 16-10-2011  
Lieu : Nouveau Casino - Paris [ 75 ]  
Affluence : 400  
Contact organisateur : http://www.myspace.com/garmonboziainc  
Interview :  
   
Date de la chronique : 21 octobre 2011 - Chroniqueur : La.Faux - Photographe : La.Faux  


Je vous parlais lors de mon dernier report (que vous pouvez trouver ici) d’une franche évolution musicale avec les années…et quoi de mieux pour l’illustrer que l’exemple des finlandais de Ghost Brigade ?


Evoluant dans un style bien à eux, mêlant le doom, le prog et le death, le tout avec une forte teinte atmosphérique tendance dark, le combo nordique surprend et séduit à chaque nouvel opus, leur dernier-né Until Fear No Longer Defines Us ne dérogeant pas à la règle ; il bénéficie d’ailleurs d’une chronique dithyrambique –et méritée- chez mon collègue Ma2x. Mais la question posée ce soir était la suivante : que valent les surdoués en live ?


Ce sont deux groupes américains qui ouvrent la soirée dans un Nouveau Casino encore clairsemé : Intronaut et A Storm of Light.


Pour faire simple, Intronaut ressemble –en live en tout cas- à du Ghost Brigade réchauffé et pas toujours très inspiré. Les mauvaises balances n’aideront pas le groupe, la basse –pourtant mon instrument fétiche- couvrant tout le reste, et notamment les voix, absolument inaudibles. Les voix, car le groupe est organisé de façon originale et rafraîchissante sur scène : le bassiste occupe le milieu –un jour nous vaincrons !-, tandis que deux guitaristes-chanteurs flanquent les côtés gauche et droit de la scène, la batterie étant installée au fond derrière le bassiste. Sur la petite scène, cela donne une impression de place bienvenue.



La contrepartie, c’est que les deux vocalistes ne quitteront jamais leur pied de micro, et ne s’adresseront au public que pour se présenter puis pour annoncer la dernière chanson. Dommage, un peu plus d’interaction aurait été la bienvenue.



Au bout de 45 minutes d’un set agréable mais peu marquant, ils laissent la place à A Storm of Light. En termes d’interaction, on aura rien. Du tout. Mais curieusement, cela ajoute une nuance mystérieuse supplémentaire à un groupe résolument original dans la programmation de ce soir. Evoluant dans un style post-hardcore comprenant des éléments de stoner et de prog –donc pas complètement incohérent dans le line-up proposé ce soir-, le son est lourd, les rythmiques lentes et bien scandées, les musiciens à fond mais le visage inexpressif, oxymore plutôt réussie.



Aucun jeu de lumière n’est fait sur le groupe hormis celui sur l’écran derrière eux, projetant des images dans les tons noir et blanc, rouge ou bleu délavés, ou encore sépia, avec une définition approximative, et un contenu sans logique mais toujours malsain et intriguant. Se succèdent ainsi des oiseaux embourbés dans du pétrole, des vagues de nuages oniriques, des cratères lunaires, des étendues désertes ou jonchées de débris comme après une bombe atomique, une silhouette fantôme tentant de s’échapper d’un champ de barbelés, des silhouettes de poteaux électriques…L’univers est singulier, froid, glauque, et étonnamment envoûtant, collant plutôt parfaitement au titre à rallonge de leur dernier opus, As the Valley of Death Becomes Us, Our Silver Memories Fade (très bien noté par mon autre collègue Bakounine).



Le positionnement des musiciens est le même que chez Intronaut, le bassiste central centrant toute l’expressivité –headbang lourd, visage un peu plus expressif que ses compères- et arborant une Fender bleu délavé avec de grosses traces de rayures, typiquement dans l’esprit quasi grunge qui ressort du groupe. Allez savoir pourquoi, je les aurais bien vu ouvrir pour les Smashing Pumpkins en novembre prochain si la salle n’était pas aussi orientée grand public. Il poussera même la chansonnette sur quelques morceaux, mais on n’en entendra hélas pas grand chose.



Ainsi donc, bien qu’encore une fois les balances aient réduit la voix du chanteur principal à un brouhaha lointain, et les rares interventions de la guitariste à un silence total –chantait-elle ? Growlait-elle ? Aucune idée-, le public à présent abondant est soit déstabilisé, soit séduit et donc plutôt réactif, bien que la musique ne prête pas au headbang. Les 45 minutes s’étendront toutefois un peu en longueur à cause du mauvais son, donnant l’impression que toutes les pistes se ressemblent. A écouter à la maison pour conforter la bonne surprise. Un groupe qui porte en tout cas très bien son nom, et qui n’a laissé personne indifférent.



Finalement, à environ 21h30, les premières notes (remixées !) de In the woods résonnent dans un Nouveau Casino à présent bondé –des gens assistent carrément au concert depuis la porte du fond. Etrange d’entendre Manne chanter sur la bande-son quand on sait qu’on va pouvoir l’entendre en direct dans quelques minutes. Les finlandais entrent en scène pour attaquer fort avec leur dernier single, Clawmaster parfaitement taillé pour le live et très bon résumé de la dualité du groupe entre riffs et growsl acérés, et voix très prog sur des mélodies toutes en subtilités et en atmosphère. Après un Divine Act of Lunacy un peu dispensable, le duo gagnant My Heart is a Tomb et Into the black light donne le ton : Ghost Brigade est en forme, et leur album le plus porté aux nues, Isolation Songs, sera très représenté. En live, Manne me rappelle un peu moins Maynard James Keenan dans son chant sur A Perfect Circle qu’en studio, mais la similarité sur certains passages clairs demeure –pour mon plus grand plaisir.



Le public donne de la voix lorsqu’il ne contemple pas, comme en transe, le groupe se démener ou au contraire se figer, suivant l’esprit des parties des morceaux. Les lumières crachant des torrents de fumée tout le long du show feront râler la photographe en moi, mais contenteront la spectatrice tant l’aspect fantomatique des musiciens colle à l’identité du groupe. Un peu à l’étroit sur la scène, le quintet s’approprie plutôt bien l’espace. Une mention très spéciale doit être faite pour Wille Naukkarinen, l’un des guitaristes : d’une expressivité rare, toujours en parfaite pertinence avec ce que ce que jouent ses compatriotes, il n’hésite pas à venir solliciter voire envahir le public, et tout cela juste avec le regard.



Manne, en revanche, est la légère déception du show : toujours retranché derrière son pied de micro, un peu à l’ouest –alcool comme au Hellfest?-, pas toujours très juste –il aura du mal sur les aigus du final de Soulcarvers et sur les graves de A Storm Inside-, il est un peu le leader fantôme du groupe, comme l’annonçait son tee-shirt portant l’inscription « I’m already dead ». Pour autant, je dois reconnaître qu’une telle voix en studio est probablement difficile à rendre aussi bien en live, où le son est moins « léché ». Même si cela sied finalement bien à la musique du combo, cela me prive d’une certaine émotion, ce qui ajouté à une setlist qui a un peu plus misé sur les morceaux efficaces que les morceaux planants –j’aurais aimé un Chamber et/ou un Grain comme ils l’ont fait en Finlande-, ôte finalement une part de la magie à laquelle je m’attendais en me rendant au concert, coûtant la mention coup de cœur. Cela étant dit, c’est bien sûr un très bon concert qui nous est offert, avec un son irréprochable et de bonnes surprises comme l’instrumentale 22 :22-Nihil et surtout, surtout, la véritable tuerie Hold on thin Line, seule représentante –mais quelle représentante !- du tout premier album du groupe, Guided by Fire qui enflammera d’ailleurs le public qui se presse un peu plus près de la scène.



Quasi-muet en dehors de ses parties de chant, Manne se laisse aller à un peu d’humour pince sans rire en annonçant que Soulcarvers sera la dernière chanson de la soirée, s’amusant à répéter « yes » par deux fois quand le public proteste par « nooooo ». Le groupe quitte la scène de façon originale, un par un pendant que les autres continuent à jouer. Manne d’abord, puis chacun des guitaristes, laissant leur instrument saturer sur l’ampli, enfin Janne à la basse, laissant Veli-Matti nous offrir un petit solo de batterie bienvenu avant de partir lui aussi. Bien sûr, le groupe reviendra sur scène quelques instants plus tard pour un rappel efficace, 100% issu d’Isolation Years. Manne nous fera même la petite blague d’annoncer Lost in a Loop comme dernier morceau alors que c’est celui qu’ils viennent de jouer juste avant le véritable dernier morceau, A Storm Inside.



Quand le groupe quitte la scène, il est 23h et on aurait bien redemandé. On se consolera avec des affiches géantes du concert laissées en libre-service à la sortie, et la perspective d’une future date par chez nous –pourquoi pas le Hellfest 2012 après leur présence en 2008 et 2010- ?


Pour ceux qui ont eu la flemme de (tout) lire : Tueries : Hold on Thin Line, 22 :22-Nihil, Into the Black Light, la grosse présence de Wille. Bémols : une setlist un peu trop axée sur les morceaux efficaces d’où un set qui manque un peu de magie et d’émotion.


Bilan : 8/10


 


Setlist : 


In The Woods (Remix)


Clawmaster


Divine Act of Lunacy


My Heart Is A Tomb


Hold On Thin Line


Breakwater


22:22 - Nihil


Suffocated


Into The Black Light


Soulcarvers


 


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Architect of New Beginnings


A Storm Inside


Lost In A Loop



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