CHRONIQUES DE CONCERTS

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PAIN
Avec : PAIN, ENGEL, TURMION KÄTILÖT
Date du concert : 18-10-2011  
Lieu : La Laiterie - Strasbourg [ 67 ]  
Affluence : 700  
Contact organisateur : http://www.base-productions.com/   
Interview :  
   
Date de la chronique : 25 octobre 2011 - Chroniqueur : Blackened - Photographe : BLACKENED  


Deux ans et demi après leur dernière venue en terre alsacienne, les Suédois de PAIN investissent la Laiterie en ce mardi soir dans le cadre d’une longue tournée européenne. Initialement prévus en première partie, les Finlandais de TAROT ont malheureusement dû annuler leur présence pour des « raisons personnelles concernant l’un des membres du groupe ». Le même argument explique également l’absence sur scène du bassiste de PAIN Johan Husgafvel, remplacé par Andre Skaug (CLAWFINGER). Le groupe a alors accueilli dans leur tourbus deux autres groupes scandinaves, officiant dans le même registre du metal industriel, à savoir les déjantés Finlandais de TURMION KÄTILÖT et les Suédois de ENGEL. Les fans du side-project initial de Peter Tägtgren, devenu au fil du temps une activité à temps plein, répondent présents en masse, puisque c’est environ 700 personnes qui patientent dehors juste avant l’ouverture des portes.


C’est avec un léger retard que TURMION KÄTILÖT ouvre le bal. Les Finlandais sont réputés pour délivrer des prestations scéniques complètement barrées, mêlant sexe, sadomasochisme, voire automutilation. Cependant rien de tout cela ce soir, les six trublions n’iront pas aussi loin dans la provocation. Peut-être la peur d’être incompris par le public français, ou question d’autorisation (cela impliquerait sans doute une interdiction du concert aux moins de 18 ans) ? Quoi qu’il en soit, le show de ce soir sera tout de même assez fendard. Visages et corps maquillés, costumes latex, accessoires divers (comme une baguette de pain ou des courgettes… logique, nous sommes en France !), le combo s’en donne à cœur-joie au niveau de l’exubérance, le plus démonstratif étant Spellgoth, l’un des deux chanteurs. Ce dernier, vêtu d’un pantalon de cuir et d’un boléro vinyle laissant nue sa poitrine tatouée et maculée de faux sang ne tient pas en place tout en éructant ses parties vocales, quand il ne pose pas aux côtés de son collègue-brailleur MC Rakaa Pee, maître de cérémonie de ce soir arborant fièrement longue veste brune et bracelets à pointes. Le guitariste du combo ne ferait pas tâche au sein de TURISAS avec son corpse-paint rouge et noir. Au niveau musical, TURMION KÄTILÖT délivre une espèce d’électro-indus aux (faibles) accents metal, uniquement perceptibles (en live du moins) aux cris et aux quelques relents de distorsion de la guitare. Le DJ du groupe balance des parties techno aux rythmes samplés largement surmixés en façade, à tel point que la batterie acoustique de ce soir en perd presque son utilité. Les morceaux des Finlandais se ressemblent énormément, donnant réellement dans une techno de rave-partie étrange, et ne convainquent pas pour un sou l’amateur de musique que je suis. Il faut dire que je n’apprécie que très modérément la musique électronique, ce qui biaise peut-être mon jugement. L’avis du public semble également être partagé, une bonne moitié de la salle semblant être attentiste vis-à-vis de la prestation du groupe. Peut-être qu’un mixage moins étouffant donnant plus de place à la batterie et aux guitares aurait pu changer la donne, mais l’écrasante omniprésence des samples techno aura raison de l’intérêt que je peux prêter au groupe. Moment fun tout de même de ces trente minutes de show, l’arrivée surprise sur scène de Peter Tägtgren himself, en slip ( ! ) et collant de grand-mère sur la tête, venu pousser quelques cris en compagnie des deux chanteurs de TURMION KÄTILÖT. Le Suédois, qui a visiblement abusé de la bonne bouffe (ou de la bière) ces derniers mois au vu de son ventre et ses bras grossis, n’en loupe décidément pas une lorsqu’il s’agit de délirer ! Prestation énergique mais musicalement spéciale pour un groupe qui se classifie tout de même sous l’appellation « metal », ce qui ne me semble pas approprié ici pour le coup…




Quarante minutes sont désormais allouées à ENGEL qui vient nous présenter son deuxième album « Threnody ». L’autre groupe de Niclas Engelin, « nouveau » guitariste d’IN FLAMES en remplacement de Jesper Strömblad délivre une prestation des plus convaincantes. Son metal industriel teinté d’une petite touche « death mélo » à la suédoise pas désagréable fait mouche pour une Laiterie de plus en plus chaude. Les riffs énergiques et efficaces des Suédois sont bonifiés par la bande-son défilant en arrière plan sonore. La performance vocale du frontman Mangan Klavborn est excellente, tant en chant clair lors des mélodies qu’en crié pour les parties les plus énergiques. Si la sauce met quelques minutes à prendre, le public se lâche enfin, répondant aux sollicitations du frontman dont l’énergie est à revendre. La section rythmique est efficace et carrée, le jeu du batteur intégrant pleinement les codes de l’indus, avec des attaques franches de ride (prise pour une crash comme à l’habitude des frappeurs officiant dans ce registre) et des martèlements simultanés de grosse caisse et caisse claire. Cette dernière ne ressort malheureusement pas suffisamment en façade, il faut alors observer les gestes de Daniel Moilanen et deviner son découpage rythmique. Le headbang est de rigueur sur scène pour la paire de cordistes (semble manquer à l’appel le deuxième guitariste du combo) aux cheveux longs et noirs, sur un titre comme "For Those Who Will Resist" qui met tout le monde d’accord. Belle découverte pour ma part, et visiblement pour une bonne partie du public, ENGEL a assuré ce soir et a sans doute recruté quelques nouveaux membres de sa fan-base !




Laissons désormais place à ce pourquoi la masse du public est venue ce soir : PAIN. Et le groupe a prévu de gros moyens pour cette tournée : décor imposant avec son backdrop aux couleurs du dernier album, 4 écrans plats, jeu de lumières bien ficelé et efficace… Le premier titre interprété met de suite à l’honneur le dernier album des Suédois « You Only Live Twice », puisque c’est "Let Me Out" qui remue une Laiterie bien fournie pour l’évènement. PAIN est en forme ce soir, à en juger les sourires et les décrochages de nuques que s’infligent les trois cordistes présents sur scène. Peter Tägtgren est quelque peu imbibé, mais offre une prestation convaincante vocalement, même s’il oublie quelques paroles de temps à autres. La plus récente livraison du combo semble être déjà bien assimilée par les fans puisque des titres comme "Dirty Women" ou "The Great Pretender" sont hurlés à gorges déployées. PAIN n’en oublie pas pour autant ses classiques, avec des titres comme "Psalms Of Extinction" ou "Dancing With The Dead", éponymes des albums du même nom. "Suicide Machine", "I’m Going In" ou "Monkey Business" sont autant de morceaux indispensables au set des Suédois, qui peut piocher dans sa discographie fournie de sept chapitres. Tägtgren lâche souvent sa guitare pour ne se concentrer que sur le chant, sans que cela ne manque réellement dans le mixage en salle, qui offre une fois de plus la part belle à la bande-son samplée. Le guitariste Michael Bolhin est souvent en proie à des erreurs dans son jeu, mais ce n’est que très peu remarquable au niveau du son en salle (étrange ?). Andre Skaug assure par contre comme s’il avait toujours fait partie du combo, en proposant un jeu de scène d’excellente qualité. Ses cheveux ne manquent pas de tourner et sa mobilité sur les planches en font un spectacle à lui seul. Le jeu de lumière impeccable est également à souligner, l’impact visuel du groupe n’en étant que renforcé. Le public est très réactif aux sollicitations de Tägtgren, qui invite même sur scène deux fans pour interpréter l’un des morceaux (je ne me souviens plus duquel) en live avec le groupe ! Belle récompense pour ces amateurs du combo qui après avoir embrassé Peter finissent en slam dans la fosse. L’ambiance est bonne-enfant, et le frontman ne boude pas son plaisir à remercier le public au bout de 55 minutes de show, lorsque le groupe quitte la scène en même temps que les lumières s’éteignent. Petite respiration bienvenue, les morceaux de PAIN sont tout de même très similaires, rythme régulier avec peu de variations, refrains mélodiques assez faciles mais efficaces qui découpent des couplets souvent moins amples et fournis. Certains commencent à s’interroger sur la durée du concert, mais évidemment, PAIN n’en a pas fini, et revient pour un rappel haut en couleur. Tabourets vissés au sol, batterie miniature sur la droite, lumière tamisée, le groupe vient interpréter un très bon "Have A Drink On Me" au cours duquel Tägtgren utilise une Fender Stratocaster et un bottleneck dans des mélodies au bon parfum sudiste. PAIN offre encore au public quatre titres après celui-ci, dont les indispensables "Same Old Song" et "Shut Your Mouth", les deux plus grands hymnes industriels du groupe. David Wallin en profite pour démontrer qu’il n’est pas seulement bon à battre un rythme martial et simple comme il l’a fait tout au long du concert. Son final puissant lui permet d’utiliser enfin sa deuxième grosse caisse quasiment délaissée jusque là. Presque une heure trente de show, et le public en redemande encore en hurlant « We want more ». Tägtgren regarde ses camarades de jeu, se concerte avec eux puis balance un "Bye / Die" initialement non prévu à la set-list qui ravit une dernière fois les fans.


SET LIST PAIN :



  1. Let Me Out

  2. Dancing With The Dead

  3. Psalms Of Extinction

  4. Dirty Woman

  5. Zombie Slam

  6. End Of The Line

  7. Suicide Machine

  8. Nailed To The Ground

  9. It’s Only Them

  10. The Great Pretender

  11. I’m Going In

  12. Monkey Business
    Rappel

  13. Have A Drink On Me

  14. Supersonic Bitch

  15. Feed The Demon

  16. Same Old Song

  17. Shut Your Mouth

  18. Bye / Die




Une soirée 100% Indus qui s’achève à la Laiterie, ayant comblé les amateurs du genre avec un très bon ENGEL, et un PAIN en forme proposant un show à la hauteur de sa renommée. Un peu long et lourd pour mes oreilles non habituées aux rythmes martiaux et autres samples à-tout-va caractéristiques du genre, mais qui savent apprécier le travail bien fait, ce qui a été le cas ce soir !



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