CHRONIQUES DE CONCERTS

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Envy
Avec : Envy, I Pilot Deamon, Selenites
Date du concert : 30-10-2011  
Lieu : Bikini - Toulouse [ 31 ]  
Affluence : 200  
Contact organisateur : http://www.artyempty.com  
Interview :  
   
Date de la chronique : 08 novembre 2011 - Chroniqueur : Bloody - Photographe : Bloody  


Fer de lance de la scène screamo hardcore Japonaise, les légendaires Envy sont de passage en ce 30 octobre sur la ville rose au travers de leur tournée européenne qui fait escale sur 4 dates dans notre hexagone. Même si l'info n'avait pas été très médiatisée, il faut saluer le travail de l'organisation Arty Empty pour avoir booké une telle date par chez nous. A peu près deux cents personnes avaient fait le déplacement pour assister à cette soirée qui s'est placée sous le signe de la magie et de l'émotion. Récit d'une soirée pour laquelle il ne fallait pas passer à côté.


Arty Empty étant une association locale il est normal quelle se démène pour pouvoir faire jouer des groupes locaux. Ces derniers ne se sont pas trompés en invitant à la fête les groupes Selenites et I Pilot Deamon.


Selenites et leur post hardcore entre en scène... La dernière fois que je les avait vu, c'était dans des conditions un peu chaotiques mais le show avait été bon. Depuis cette fois là, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts et ce soir il est temps de voir l'évolution de la bête. Un nouvel album sous les bras qui sera joué ce soir en presque intégralité, c'est qui nous attend. Animaltar, c'est son nom, fait voir une face plus sombre des Selenites. Plus lourd, plus violent que le précédent, c'est sur la scène du Bikini et surtout dans des conditions optimales que leur musique prend tout son sens. Aidé d'un bon son et d'un jeu de lumières qui contribue énormément à nous plonger corps et âmes dans cette expérience, Selenites va nous gratifer d'un set aux petits oignons qui va lancer avec brio cette soirée. Les musiciens livrent une belle prestation et le fait de rester assez statique sur scène leur permettra de se concentrer sur les partitions qu'ils jouent. Chez Selenites, il y a toujours le jeu de scène spécial du chanteur. Ce dernier, imposant de par sa carrure, se laisse littéralement emporté par les paroles qu'il éructe. Transpirant de tout son corps, ce dernier fait plus que chanter ses textes, il les vit. Lors des passages instrumentaux, il se met en retrait à l'arrière de la scène, parfois à genou tout en remuant la tête. Sans doute une réponse à cette musique dérangeante, puissante et malsaine. On attribuera une mention au batteur qui est particulièrement ahurrisant. Ce fut souvent que les projecteurs furent braqué sur lui, c'est alors qu'on aura pu apprécier le jeu brutal et rapide du musicien. Les deux guitaristes quand à eux, se contentent de rester dans leurs coins tout en riffant des lignes hypnotisantes de leur post hardcore.


Selenites vient de finir son set et nous a prouvé ô combien on pouvait compter sur lui dans la scène post-hardcore. La sortie de leur deuxième album risque de faire encore plus parler d'eux car ils le méritent largement.




Second sur la liste et visiblement très attendu, le quatuor d'I Pilot Deamon. Bien installé dans le cocon post-hardcore de Toulouse, ces derniers avait auparavent ouvert pour Envy, ils arrivent donc en territoire connu.


Dès les premières secondes, la lourdeur de la prestation des Selenites est effacée. I Pilot Deamon vient de libérer la folie destructrice de leur musique sur les planches et le public tout entier va se prendre un ouragan dans la tête. Oui c'est à peu près ce qui correspond le plus aux prochaines minutes qui vont se dérouler sous nos yeux. La violence d'I Pilot Deamon sur cd est assez importante mais sur scène; elle s'en trouve décuplée. I Pilot Deamon se trouve être un véritable compresseur qui va écraser l'audience à coup de riffs puissants et chant hurlé. A cela vous y rajoutez un line-up complètement déchainé et dès lors on se demande si Envy pourra mettre la barre plus haute. Ces quatre musiciens ne tiennent pas en place et vont balayer la scène de gauche à droite sans arrêter une seule seconde. Tout cela ne les empêchera pas de jouer correctement leur compotitions, il faut le préciser car vu avec quelle hargne ils bougent, certains ce seraient raté quelques notes mais I Pilot Deamon non, car ils maitrîsent leur sujet. Mais le plus impressionant dans cette histoire, c'est le chanteur. Romain n'a pas de limite et se dépense sans compter. La moitié du set n'était même pas entamée et il se trouvait déjà en train d'hurler ses paroles au sein du public ! Ce chanteur est une bête de scène par excellence. Tous les regards sont souvent rivé sur ce dernier et sa gestuelle désynchronisée. A croire que la musique que jouent ses compères lui arrache quelques pas de danse (si on peu appeller ça comme ça) complètement improbables. C'est alors qu'il enchainera les frasques de ce style comme se trainer par terre ou se battre avec le micro. Une prestation de ce style entraîne inévitablement la réaction du public qui entreprend quelques mosh-part et autre pogos histoire de faire face à la violence présente sur scène. Les morceaux s'enchaînent à une vitesse folle - ce qui est souvent bon signe – mais c'est malheureusement la fin de leur set et le public a du mal à redescendre sur terre la faute à un I Pilot Deamon des grands jours qui vient de nous mettre une belle baffe. Le public applaudi chaleureusement le quatuor qui on l'espère se reproduira le plus vite possible par chez nous.





Les changements de plateaux sont très rapides, ce qui laisse penser que l'organisation est très bonne et c'est au tour d'Envy d'entrer en scène. Au vu de la foule qui c'est compactée devant la scène, inutile de présicer que le groupe était attendu. Faut dire qu'une pointure comme celle-ci ne passe pas tous les jours à Toulouse et qu'il faut en profiter lorsqu'elle est de passage.


Dès lors, le show va prendre tout une autre dimension. Exit la brutalité des prestations précédentes, Envy est dans la place et va essayer de nous prouver qu'ils n'ont pas acquis cette réputation par hasard.


"Worn Heels and the Hands We Hold" se charge d'ouvrir les hostilités. C'est d'ailleurs une retrospective intéressante qui est proposée dans la set-list. Mais l'aspect récitation de leur concert n'est pas à l'ordre du jour. Envy reste Envy et ils n'ont pas besoin d'artifice quelquonque pour pimenter leur show. Leur musique si émotionnelle et profonde se suffit à elle même pour captiver un public qui ne demande que cela : être transporté dans de nouveaux horizons. Nul besoin de pyrotechnie ou bien de jeu de lumière extraordinaire pour assister à un bon show. Ce soir, Envy va faire son show sans pour autant donner l'impression de s'être démené plus que cela. Pourtant au fond on assiste béat à un véritable tour de magie qui nous impressione tous autant que nous sommes. Peut-être que la magie d'Envy réside dans cette impression là ? Celle de se faire avoir en croyant que le groupe ne joue pas le jeu à fond, alors que l'on prend excessivement son pied ? Est-ce peut-être la faute à la nature Japonaise de ne pas être plus expressive que cela ? Au fond de chaque musiciens se cache peut-etre beaucoup de joie mais celle ci reste cachée ? Autant de questionnements qui resteront sans réponse... C'est à chacun de s'approprier la relation qu'il peut y avoir entre le groupe et son public. C'est à peine si quelque fois, on aura l'occasion d'arracher à Tetsuo un rapide "Thank You" ou "Merci" dans le pire des cas. Ce dernier, peut-être timide ou préférant largement se concentrer sur son jeu nous laisse dans le doute complet. Et pourtant, ne nous voilont pas la face. Envy laisse exploser son coté mystérieux mais le public aime cela. C'est à croire que cela fait partie intégrante de la magie de leur spectacle. Cepandant, si l'alchimie entre les deux camps n'est pas facile à interpréter, leur musique elle concilie le public tout entier qui vit le concert de la façon qu'il veut. On surprendra quelques spectateurs fermer les yeux pour mieux profiter de ces sonorités magiques ou bien d'une poignée de fidèles fans qui hurlent les paroles avec autant de détermination que le hurleur en chef lui même. A ce propos ce dernier, même si quelque fois le son au niveau de la voix n'a pas été très clair, s'avère être le catalyseur du groupe. Timide lorsqu'il s'agit de dire ses phrasés, il se transforme en une tout autre personne lorsqu'il doit hurler ses paroles. Tetsuo fait parti de ces chanteurs si rares qui font passer rapidement tout un tas d'expression. Un peu comme notre Milka national (M.O.P.A). Ce dernier est le seul maître d'orchestre de ce tour de magie. A ses cotés, immobiles comme des menhirs, la paire de guitaristes font un excellent boulot tout comme le reste du groupe. La section rythmique n'est pas en reste et va nous proposer des accélérations soudaines ("Warm Room") qui verront le bassiste malmener sa quatre corde a une vitesse ahurissante tandis que le batteur martelle ses futs avec une rapidité et une dextérité élevées. Tout ce beau monde malgré une timidité excessive livre un show excellent mais à priori, toute les bonnes choses ont une fin. Et ce soir, cette fin sera douloureuse. Envy revient pour un ultime morceau qui apparement ne contentera pas tous le monde car un rappel non prévu se fait entendre. Le public tout entier scande Envy à n'en plus finir mais c'est l'hésitation la plus totale pour les trois parti. D'un coté le public, déterminé à vouloir voir les Japonais cinq petites minutes de plus; de l'autre, l'organisation qui ne sait pas si ils remontent sur scène et ce tate à refermer les rideaux; et de l'autre le groupe qui lui hésite longtemps pour finalement refuser cet ultime rappel.





Mais qu'importe, le public est tout de même heureux (même si il aurait voulu un peu plus) mais ne boudons pas notre plaisir car ce qui vient de se passer ce soir est un souvenir qui vient de se graver dans bon nombres de têtes et ce, pour longtemps. On pense déjà à un futur retour des Japonais sur nos terres afin de pouvoir à nouveau se délecter de cette musique douce mais qui met souvent a fleur de peau tout en restant magique. Car oui, ce soir, deux cents personnes étaient ailleurs, emportées on ne saura ou, par une magie qui n'a aucune limite, excepté l'imagination des spectateurs présents.



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