CHRONIQUES DE CONCERTS

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Heritage Tour 2011
Avec : Pain Of Salvation, Opeth
Date du concert : 17-11-2011  
Lieu : Le Krakatoa - Bordeaux [ 33 ]  
Affluence : 800  
Contact organisateur : http://www.base-productions.com  
Interview :  
   
Date de la chronique : 15 décembre 2011 - Chroniqueur : Bodomania - Photographe : Bodomania  


Pour ceux qui auraient manqué OPETH cette année, ou les auraient suivi de loin, près du feu (le dimanche soir, c'est dur!) entourés par quelques dizaines de milliers d'autres personnes dans un lieu satanique à Clisson... Et bien, il est encore temps de vous rattraper! Mikael Åkerfeldt et sa bande nous rendent visite en ce 17 novembre 2011. Le rassemblement aura lieu au "Krakatoa", salle que nous avions quitté il y a quelques mois après la venue de KYUSS LIVE! Décidément, ceux qui n'ont pas pu aller au Hellfest cette année peuvent dire merci à "Base Productions"!


Mais, laissons de côté OPETH pour le moment, faisons durer le plaisir de l'attente et concentrons-nous tout d'abord sur les guests de la soirée, les dénommés PAIN OF SALVATION (qui étaient eux aussi au Hellfest cet été). Une affiche "Prog' metal" légitime se profile, d'origine suédoise, qui plus est, ce qui ramènera du monde ce soir, certains spectateurs venant même spécialement pour le premier groupe de la soirée. Seulement voilà, nous sommes jeudi, le "Krakatoa" n'est pas à côté et surtout, le concert débutera avant l'heure prévue. Désappointée, j'arriverai donc malheureusement au cours du set. Ayant raté les deux premiers titres, (le règlement est le règlement), l’accès au pit photo n'est plus. Pas de photos de leur prestation donc, mais vous l'aurez compris par cette longue introduction, les mots compenseront le manque d'images!


Sur les nombreux albums qui constituent leur longue discographie, quatre seront à l'honneur. Après un démarrage sur "Softly She Cries", interrompu par un "Ashes" poignant qui creusera quelque peu les années en se servant de l'opus "The Perfect Element, Part I", nous retournerons vers le dernier en date "Road Salt Two", sorti cette année même chez "InsideOut Music". On prend le train en marche, et on s'aperçoit qu'une atmosphère planante et intimiste commence à s'installer. L'occasion de vanter les mérites de la Suède, de présenter le frenchy du groupe également, en la personne de Léo Margarit, ou de s'envoyer quelques pics affectueux avant l'envoi de "1979". Une bonne manière de rentrer dans l'ambiance de la soirée... celle de partager des moments musicaux assez émotionnels, tout en déversant régulièrement une vague d'humour scandinave. Entre chaud et froid, cette composition nostalgique et superbement interprétée par PAIN OF SALVATION en sera donc une parfaite introduction. "To The Shoreline" s'en suit, les fragiles notes de clavier de Fredrik Hermansson, et les chœurs faisant voler les bottes de foin (Ennio Morricone n'est pas loin) emmenés par Johan Hallgren et Per Schelander, aussi. Johan et Fredrik étant d'ailleurs bientôt sur le départ, comme il l'avait été annoncé lors d'un récent communiqué. On pensera alors au solide frontman qu'est Daniel Gildenlöw plus théâtral que jamais sur "Kingdom Of Loss", seule apparition de l'album "Scarsick". Le genre de composition au rythme lent et progressif, assez difficile à faire passer en live, mais le fondateur de PoS s'en sort bien, perché là-haut sur sa caisse, place qu'il investira durant les 3/4 du titre. Pas une chute. Une belle montée en intensité et nous partons vers les cimes de "Road Salt One", après un appel aux cris, aux mains levées et à la passion, dicté par le chanteur au public, reprenant au passage sa guitare pour "Linoleum". Et effectivement, le public bien calme et discipliné ce soir, se chauffe, participant aux appels, au rythme des jeux de pied de Per et envolées de locks de Johan sur ce titre bluesy/groovy. Les années 70 sont bien servies et le tubesque "No Way" viendra enfoncer le clou en fin de set. Bon choix que de finir sur les notes fraîches, envoûtantes et dynamiques. Chacun à son poste nous envoie une dernière dose d'énergie et de feeling seventies avant de partir. Mention spéciale donc pour ce beau final et la prestation d'un groupe qui, même s'il n'étaient pas la "star" de la soirée, aura réussi en toute simplicité et avec un jeu impeccable à nous entraîner dans leur univers. Les musiciens recevront, comme ils le méritent, une sortie chaleureuse par le public bordelais...


SETLIST PAIN OF SALVATION:



  1. Softly She Cries

  2. Ashes

  3. Conditionned

  4. 1979

  5. To The Shoreline

  6. Kingdom Of Loss

  7. Linoleum

  8. No Way 


Quelques minutes d'arrêt nous attendent, avant d'embarquer pour la destination suivante... Un flash-back qui se poursuit avec OPETH. Groupe qu'on ne présente plus, mais qui aura fait parler de lui depuis sa dernière sortie. Un nouveau virage musical nous attend avec "Heritage" (la pochette psyché seventies nous avait prévenue), partageant pour le coup les fans, à l'image du concert, qui, même s'il ne fait pas l'apologie de ce dernier album, (piochant allègrement dans les productions de la dernière décennie), restera dans le ton de leur démarche. En clair, Mikael Åkerfeldt et le reste de la troupe joueront la carte du progressif planant à grande part acoustique jusqu'au bout. Les amateurs du côté le plus virulent, agressif et growlé du combo risquent d'investir le bar, vite fait, et d'y rester pour de bon.


Pour les autres, c'est le moment de se laisser envahir, les lumières bleutées reprennent du service... Avec une production signée Steven Wilson en ouverture, "Heritage" sera donc à l'honneur en ce début de set. Dans la pénombre, "The Devil's Orchard" et "I Feel The Dark" s'avancent aussitôt, ambiancé par les nappes de Joakim Svalberg (digne remplaçant de Per Wilberg) installé derrière ses claviers, dont il fera bon usage tout au long du concert. Cette première partie sera "électrique", oui, mais comme je vous le disais, point de chant ou accord très énervé. La preuve en est avec ce retour en l'an 1999, (date de sortie de "Still Life") offert par une moitié de "Face Of Melinda" des plus paisibles. Moitié, la fin du morceau étant un peu plus animée, évidemment. Irréprochable techniquement parlant, ce constat sera, je pense, le même pour tout le monde. Pour le reste, seule la sensibilité de chacun fera la différence, certains commenceront à trouver le temps long attendant inlassablement un changement de ton, d'autres rentreront dedans (résignés ou non) et seront touchés par les instants de grâce que nous réservent le quintette. Quoiqu'il arrive, le charisme et la maîtrise serviront l'envoûtant "Porcelain Heart" ("Watershed"), dont la montée en intensité arrivera après le break agité de Martin Axenrot. Ce solo de batterie réchauffera quelques instants la salle avant de la replonger dans le recueillement, pour finir sur quelques secousses timides de chevelus qui n'attendaient que ça (même si le cheveu est globalement court ce soir). "Nepenthe" conclura ce premier chapitre en nous envoyant quelques minutes d'accords progressifs et psychédéliques, guidés par les soli de Fredrik Åkesson.


Mais à l'approche de la second partie du set, "acoustique", celle-là, on ne peut pas évoquer le nom d'OPETH sans parler de son leader. L'admiration que Mikael Åkerfeldt suscite chez le public, qu'elle soit due à ses œuvres ou au caractère du monsieur, nonchalant et à l'humour décapant, il mène l'assistance à la baguette. En dehors de toutes ses interventions déclenchant l'hilarité, ses "You're gay" en réponse aux "I Love You" reçus, des "Mendez is really happy to be here tonight" et autres demandes de traduction pour un public qui n'est pas totalement bilingue, il faut bien le dire... ce dernier offrira au public bordelais un cadeau unique. Après avoir récupéré un médiator donné juste avant à un spectateur, (humour suédois), la confiance est là face à un auditoire discipliné et respectueux, alors, ce dernier confiera sa guitare à la fosse, en la faisant slamer, passant de main en main avant de la récupérer. Un très beau moment, donc, qui aura eu le mérite de briser un peu plus la glace. Le set se poursuit par quelques notes acoustiques issues de différentes périodes, nous aurons au programme les mélodies fraîches et magnétiques de "The Throat Of Winter" avec percus, duo de guitares enivrantes, et la basse de Martin Mendez vrombissante. Le tout très applaudit. Une méditation contemplative durant "Credence", puis, sur le seul rescapé de l'album "Damnation", l'oriental "Closure". Leur dernier opus reviendra à la charge en nous proposant "Slither" qui passera plutôt bien l'épreuve de l'acoustique puisque la guitare électrique sera de retour. Et oui! Ce qui aura eu le mérite de réchauffer et dynamiser un public en état de léthargie. Et oui! Le réveil se poursuit, et la mise en place d'une ambiance moite par une confrontation "Deliverance" / "Watershed", avec un "A Fair Judgement" bouillonnant et le changeant et percutant "Hex Omega". La salle du Krakatoa se chauffera un peu tardivement, mais répondra présent et ce, jusqu'au rappel, répondant ici au nom de "Folklore". On ne l'appelle pas l'"Heritage Tour" pour rien! Si l'adhésion de fut pas totale pour les métalleux en manque de growl et de headbang, la sortie d'OPETH se fera bien sûr sous les acclamations du public...





Entre chaud et froid, cette soirée en demi-teinte nous aura réservé des bonnes surprises comme des déceptions. Avec un show introduit par une première partie à la hauteur et une tête d'affiche remarquable mais qui en frustrera certains, de par la teneur de leur set. Un set risqué pour le groupe (que ce soit par choix ou par nécessité?), mais qui aura au moins prouvé une chose: ils vont au bout de leur démarche, l'Heritage Tour est l'Heritage Tour. Il est libre, OPETH...


SETLIST OPETH:



  1. The Devil's Orchard 

  2. I Feel The Dark 

  3. Face Of Melinda 

  4. Porcelain Heart (drum solo) 

  5. Nepenthe 


Acoustic Set:



  1. The Throat Of Winter 

  2. Credence  

  3. Closure 

  4. Slither 

  5. A Fair Judgement 

  6. Hex Omega 


Rappel:



  1. Folklore 



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