Campagne promotionnelle nulle : il fallait avoir de la chance pour apprendre qu’un concert allait se dérouler ce soir sur la très sympathique péniche « Le Sonic ». Mais une trentaine de personne est tout de même présente à l’heure annoncée sur les (rares) affiches. Il faudra toutefois patienter une heure supplémentaire avant d’entrer en « cale ».
Le lieu très convivial accueille ce soir un évènement marqué sous le signe du batcave et les habitués des planches locales d’Eat Your Make Up attaquent dans la bonne humeur un set où il fleure bon Siouxie, Christian Death et Corpus Deliciti. Et bien, voilà bien longtemps qu’une telle qualité sonore pour un groupe (français !) évoluant dans ce registre n’avait pas été appréciée. Très inspirés, EYMU dynamisent un public très réceptif (et plus en nombre, environ 50 personnes), par leurs compositions variées et inspirées et par l’implication visible des musiciens dans show tout en sobriété. Dommage en revanche que leur chanteuse semble parfois un peu ailleurs, en marge, passant plus de temps dans la foule que sur la scène (il est vrai un peu exiguë). Mais ce manque relatif de présence est vite comblé par l’excellente prestation d’un groupe à la pointe de la scène batcave tricolore et dont le deuxième album à venir sera vivement attendu.

Les américains de Sixteen tardent à enchaîner. Il est vrai que l’installation de leur matériel n’est pas une des tâches les plus aisées. Le duo, et leurs 5 synthés, se lance alors dans une performance comme seul l’underground peut en produire. Anti commerciale par excellence, la musique purement électronique de Sixteen puise ses racines dans les années 80. Les musiciens s’appuient également sur un visuel jeux d’ombres et de diapositives, mais il faut bien le reconnaître : mis à part l’étrangeté musicale, émotionnellement rien ne se passe. Le show s’embourbe dans un sur-jeu scénique, les quolibets fusent des premiers rangs et ce qui voudrait être déjanté se converti en ennui. Sixteen recherchait visiblement le nouveau concept sonore ? trop certainement, et aurait plus tenu leur place dans une soirée électronique que sur une affiche punk/batcave. Mais la prestation d’Eat Your Make Up valait à elle seule le déplacement, il sera bon de les retrouver dans un futur proche.