CHRONIQUES DE CONCERTS

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Epica (Release-Party)
Avec : Stream of Passion, Epica
Date du concert : 16-03-2012  
Lieu : Poppodium 013 - Tilburg [ Hors-France ]  
Affluence : NC  
Contact organisateur : http://www.mojo.nl  
Interview :  
   
Date de la chronique : 28 mars 2012 - Chroniqueur : La.Faux - Photographe : Diane Rx Photography https://www.facebook.com/pages/Diane-Rx-Photography/210610619008162  


Un report où il sera entre autres question de Seigneur des Anneaux, de barbecue et de Friends : bon appétit !


C’est à Tilburg aux Pays-Bas que les néerlandais d’Epica ont décidé d’organiser la release-party de leur nouvel album « Requiem for the Indifferent » sorti le 9 mars dernier (chronique disponible ICI), rompant avec la tradition du Paradiso d’Amsterdam, devenu trop petit. Et le calcul n’était pas idiot car c’est à guichets fermés que le groupe jouera ce soir, devant un peu plus de 2000 personnes.


C’est le groupe issu du melting pot mexicano-néerlandais organisé par Arjen Lucassen, Stream of Passion, qui démarre les festivités à un peu plus de 20h dans une salle encore clairsemée mais qui se remplit peu à peu. Quoiqu’il n’en soit pas à son coup d’essai, le groupe qui a bien bénéficié du tremplin MFVF en Belgique demeure assez méconnu en France où il n’est quasi jamais passé –la date à Lyon en octobre dernier étant due au désistement de dernière minute de Visions of Atlantis. Gageons que leur première partie d’Epica sur toute la tournée européenne leur donnera le coup de pouce nécessaire pour effectuer leur propre tournée.


Malgré des lumières absolument détestables –les deux guitaristes seront tout bonnement plongés dans le noir tout du long-, le son est bon et les 45 minutes dont bénéficie le groupe filent à toute vitesse.


Si la qualité de composition était déjà présente sur les albums, le son trop lisse pouvait être rebutant ; et c’est effectivement en live que Stream of Passion semble prendre tout son sens. Marcela Bovio, la frontwoman mexicaine à la flamboyante tignasse, chante incroyablement juste et sonne moins aseptisée qu’en studio, et son bassiste de mari assure la dynamique visuelle en sautant et headbanguant partout dans un jeu de scène qui rappelle KoRn (ou Laurent de Kells).



Questions setlist, le bon côtoie le plus dispensable : les morceaux du second album sont agréables mais manquent cruellement de saveur –hormis éventuellement la reprise de « Street Spirit » de Radiohead, qui ne casse toutefois pas trois pattes à un canard-, mais «Haunted » du premier (composé par Arjen Lucassen, ceci explique cela) casse la baraque avec des murmures en espagnol du plus bel effet. Quant à ceux du troisième et dernier opus en date, « Darker Days », ils ont été intelligemment choisis : « Lost » est une grandiose entrée en matière, et « Collide » une petite tuerie en live –en revanche, le titre éponyme était plus dispensable.


L’on notera que Marcela remarquera la proportion d’internationaux (comprendre français) dans les premiers rangs et s’exprimera donc quasi exclusivement en anglais tout du long, ce que ne feront pas ses compères d’Epica quelques instants plus tard.


Quand le quintet de Stream of Passion quitte la scène sous les applaudissements, la salle est quasi remplie et il est certain que le groupe aura conquis de nouveaux fans ce soir. 





Setlist :



  • Lost

  • Passion

  • Collide

  • Darker Days

  • In the End

  • Street Spirit (Radiohead Cover)

  • Haunted

  • This Endless Night 



C’est à un peu plus de 21h que le set d’Epica est censé commencer, et un lourd rideau noir a été installé pour l’occasion, cachant le changement de plateau et l’entrée en scène du groupe.


Cette entrée en matière sera d’ailleurs à revoir, car l’introduction mettra des années-lumière à démarrer, la faute à un choix scénique qui aurait pu fonctionner s’il avait été moins long à la détente : en effet, quand la musique d’ambiance se tait et que la foule bien serrée commence à donner de la voix, rien ne se passe. On entend bien un « boum » sourd, mais plus rien ensuite. Ce n’est que 30 secondes après, au moins, qu’un autre « boum boum » retentit. Le souci, c’est que ce scénario va se répéter une dizaine de fois avant de vraiment s’accélérer un peu. Quand les premières notes de « Karma » retentissent, c’est presqu’avec apathie que le public réagit –qui sait, ils vont peut-être nous recoller leur « boum » en mode « Balrog menaçant » (les fans du Seigneur des Anneaux comprendront) avant d’enfin envoyer la sauce.


Heureusement non : « Monopoly on Truth » enchaîne directement, le rideau tombe, la pyro se réveille et la foule avec.


Epica avait promis un show spécial et il le sera en effet : deux heures de musique, deux rappels, et des effets pyrotechniques qui ne seront pas limités à quelques jets de flamme par ci par là, mais à des alternances d’explosion, de jets de fumée froide, de flammes rouges ou bleues selon les morceaux, et même une pluie d’étincelles en fin de set.


Si une telle diversité est à applaudir –mais n’allez pas imaginer un set de Rammstein non plus-, cela ajouté à des choix de lumière discutables créera un « cocon-brouillard » pas vraiment terrible pour admirer les innombrables changements de tenues de Simone Simons, la frontwoman, tandis que les guitaristes Mark Jansen et Isaac Delahaye seront quasi plongés dans le noir tout du long –y avait-il un problème de frontlight à l’O13 ? Espérons que oui.


Heureusement le plus important fonctionne une fois le volume du micro de Simone remonté : le son. Si la basse est parfois trop en retrait, le live (re)donne de la puissance aux nouveaux morceaux atrocement sous mixés de « Requiem for the Indifferent ».






Les néerlandais semblent très heureux d’être là et leur enthousiasme fait plaisir à voir : Mark parle presque plus que Simone –se moquant copieusement au passage de ces gentils fans internationaux qui ne parlent pas un mot de sa magnifique langue-, le bassiste Yves Huts squatte le milieu de la scène beaucoup plus souvent qu’à son habitude, et le claviériste Coen habituellement peu expressif s’en donne à cœur joie pour notre plus grand plaisir. Beaucoup d’interactions entre les musiciens tout du long apporteront en outre une dynamique appréciable au set.


Celle qui paraît un peu plus en retrait, c’est Simone : visiblement fatiguée en dépit de son maquillage impeccable, la rousse headbanguera beaucoup moins que d’habitude et quittera souvent la scène même lorsqu’il ne s’agit pas de changer d’accessoire vestimentaire. Vocalement à la traîne sur les rares vieux morceaux qui égayeront la setlist, elle assurera plutôt bien les nouveaux –bien qu’encore une fois, tout le monde ne soit pas convaincu par cette orientation pseudo-pop moins réussie que sur le précédent album.


Le live donne l’occasion de révéler certains morceaux qui n’accrochaient guère l’oreille en studio, notamment « Deter the Tyrant » qui bénéficiera de somptueux jeux de lumière entre crépuscule et fournaise et de pyrotechnie de haute volée –le seul souci étant qu’une odeur tenace de barbecue se répandra sur cette chanson, ouvrant l’appétit de certains.


« Serenade of Self-Destruction » déjà très bonne dans les écouteurs prend encore une autre dimension sur scène et confirme son statut de « meilleur espoir ».


Le single « Storm of Sorrow », plutôt plat et insipide, est agréable en live, agrémenté de flammes bleues et d’un passage en voix grave où Simone excelle –moins sur les aigus du refrain, en revanche.


La déception vient donc là où l’on ne l’attendait pas : « Avalanche », pourtant l’une des meilleures surprises de « Requiem for the Indifferent ». Il n’est donc pas si surprenant qu’Isaac ait révélé dans une interview qu’il considérait que c’était le morceau qu’il aurait le moins envie de jouer : les couacs seront nombreux, et Simone ratera complètement son entrée sur le second couplet –mais la plupart des gens n’étaient pas encore censés le savoir, certes.





Bien que l’album entier soit joué, comme prévu, quelques anciens morceaux parsèment la setlist : « Unleashed » dès le quatrième titre, « The Obsessive Devotion », « Cry for the Moon », et bien sûr les quasi-inamovibles « Sancta Terra » et « Consign to Oblivion » en rappel final.


Il ne sera pas surprenant que le public soit beaucoup plus réactif sur ces titres qu’il connaît bien, mais force est de constater qu’un « Obsessive Devotion » -au hasard- en plein milieu de set rappelle tel un coup de fouet ce que le « vieux cru » d’Epica a de bon, avec du riff qui secoue, du growl qui convainc et du lyrique qui séduit. La foule ne s’y trompe pas et ce morceau sera probablement LE temps fort du concert avec le magistral « Consign to Oblivion » en clôture. Alors oui, Simone n’évite pas l’écueil des erreurs mais ces morceaux envoient un tel pâté que l’on s’en moque pas mal.


Le groupe n’a pas seulement mis les petits plats dans les grands en termes de pyrotechnie : visuellement aussi, des efforts supplémentaires ont été faits. Ainsi, Mark et Yves sont raccord avec un treillis et un haut gris-noir clouté censé rappeler l’univers abusivement technologique et désincarné de « Requiem for the Indifferent », tandis que toutes les tenues de Simone sont dans les tons gris et/ou noir pour compléter cet univers visuel. Egalement, l’on pourra observer des spots de fond de scène montés sur des tiges de métal un peu tordues rappelant des sortes de plantes sans fleur –mais qui n’apporteront pas grand-chose en termes de lumière sauf peut-être sur « Delirium » et son ambiance verdâtre particulière.


Enfin, reprenant la tradition de plusieurs précédents concerts du combo, des danseuses orientales viendront agrémenter « Requiem for the Indifferent » et « Serenade of Self-Destruction ». Sur le premier cité, un éclairage ultraviolet sera de mise afin de donner un halo presqu’halluciné aux tenues blanches des deux danseuses flanquant la scène. Effet comique probablement involontaire du coup : les dents de Simone profiteront de la même lumière et donneront donc naissance à des photos assez improbables –rappelant ce fameux épisode de Friends…





Epica a tenu sa réputation ce soir, et les deux heures sont plutôt vite passées. Demeure toutefois le bémol d’une setlist peu enthousiasmante pour tous ceux qui n’auraient pas été convaincus par le dernier album –donnant cette désagréable impression que toutes les pistes se ressemblent un peu-, une Simone en petite forme, et une impression que l’ancien Epica tel qu’on l’a connu a bien changé.


Mais après tout, mieux vaut changer que stagner…non ?


Pour ceux qui ont eu la flemme de (tout) lire :


Tueries : « The Obsessive Devotion », « Serenade of Self-Destruction », « Consign to Oblivion »


Bémols: “Avalanche”


Setlist:



  • Karma

  • Monopoly on Truth

  • Storm The Sorrow

  • Internal Warfare

  • Unleashed

  • Requiem for the Indifferent

  • Anima

  • Guilty Demeanor

  • The Obsessive Devotion

  • Delirium

  • Stay the Course

  • Deep Water Horizon

  • Cry for the Moon


Encore:



  • Avalanche

  • Deter the Tyrant

  • Serenade of Self-Destruction


Encore 2:



  • Sancta Terra

  • Consign to Oblivion



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