CHRONIQUES DE CONCERTS

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Fight A Girl Tour 2012
Avec : Emilie Autumn
Date du concert : 25-03-2012  
Lieu : La Maroquinerie - Paris [ 75 ]  
Affluence : 300  
Contact organisateur : https://www.facebook.com/Garmonbozia.Inc  
Interview :  
   
Date de la chronique : 31 mars 2012 - Chroniqueur : La.Faux - Photographe : Diane Rx Photography https://www.facebook.com/pages/Diane-Rx-Photography/210610619008162  


« We are different. We are unique. We are dangerous. We are special !


(Emilie Autumn au public, à la fin du concert)




De retour par la capitale française après un précédent crochet en 2010, l’américaine probablement la plus mystérieuse, subversive et musicalement inclassable nous revient dans une Maroquinerie pleine à craquer avec sa troupe des Bloody Crumpets au nombre de trois ce soir : Captain Maggot la pirate, (Blessed) Contessa la barge et Veronica Varlow la burlesque.


Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le public en aura pour son argent : pas de première partie mais un show de quasiment 2h avec des costumes faits main, plusieurs changements scéniques et une flopée de nouveaux morceaux d’un album non encore sorti (hélas !), « Fight Like a Girl ».


Sur une scène qui semble bien étriquée pour nos quatre fantastique, l’univers « victoriandustrial » d’Emilie Autumn s’étend entre barreaux de prison, crânes, panneaux avertisseurs (« Beware of the escaped inmates » par exemple), fausses bougies, rats aux yeux remplacés par des loupiotes rouges et table à thé et muffins digne d’Alice au Pays des Merveilles. Bienvenue dans l’asile d’Emilie Autumn, donc.


 


Pour ceux qui ne le sauraient pas, l’américaine est bipolaire et a véritablement été internée par le passé –elle porte d’ailleurs le numéro de sa cellule tatoué sur le bras; c’est donc un subtil mélange de réalité/fiction qui sous-tend le show dans ce qui semble être une véritable thérapie et apologie de la liberté, de l’individualité, de la différence pour l’américaine. Pour autant, rien de grave, rien de sombre dans l’univers–en apparence du moins : c’est le délire, la folie dans son sens boosté aux amphétamines, aux couleurs, et à la gourmandise qui est maître du show. Nos artistes sont d’ailleurs toutes vêtues de soutiens-gorges, serre-tailles customisés à gemmes et bas dans les tons rose et blanc –sauf la rousse Captain Maggot qui porte des bottes de pirate et un serre-taille cramoisi.


Visuellement donc, ça chatoie et ça festoie.



Le set commence avec humour : les lumières s’éteignent sous les cris vers 20h, mais la musique d’ambiance empruntant au Disney, au cirque et aux années 20 (pour faire succinct) ne s’interrompt pas pendant une dizaine de minutes. Lorsqu’enfin ce qui semble être la vraie introduction retentit, dans un vacarme métallique qui fait hésiter entre l’univers de la prison et celui de la mine, les lumières se rallument en partie et la musique d’ambiance reprend. Faux départ, elle nous a bien eu.


Puis finalement, la vraie introduction commence : entre les barreaux se trouve une grande roue métallique tendue d’un drap blanc, derrière lequel chacune des artistes fait jouer son ombre avant de venir se dévoiler sur scène : Captain Maggot ouvre le bal avec son sabre doré, puis Veronica Varlow, puis Blessed Contessa avec un cœur –anatomique, hein, pas stylisé comme sur les cartes de la Saint Valentin, ce n’est pas bisounours non plus par ici-, et enfin Emilie Autumn affublée d’une immense queue de rat –mais avec du glitter par-ci par-là, tout ça doit rester festif-, de faux ongles inquiétants et d’un immense masque de rat qui fait plutôt penser à un bec d’oiseau scintillant.


Elle le quittera dès le morceau suivant, « Fight Like a Girl », une véritable petite bombe aux influences électro qui introduit de la plus efficace des façons la nouvelle ère qu’on attendait tous depuis un « Opheliac » déjà vieillissant (2006).


Et force est d’ailleurs de constater que les nouveaux morceaux, pléthoriques ce soir, recèlent bon nombres de tueries : « Time for Tea » séduit par son agressivité musicale comme scénique –les seringues et autres cathéters brandis sur scène étant tous authentiques et ayant vraiment été utilisés à l’époque victorienne, ce qui laisse songeur et vaguement flippé-, « Girls ! Girls ! Girls ! » et son rythme cabaret quasi french cancan où la foule sera la plus encline à battre des mains, « Take the Pill » qui résonne étrangement biographique dans la bouche d’Emilie, et bien sûr l’hymne final « One Foot in Front of the Other » qui tournera en boucle pendant votre cerveau encore trois jours après.


Extraits d’ « Opheliac », ce sont « God Help Me » et « Thank God I’m Pretty » qui convaincront le plus –le public fera entendre sa voix sur cette dernière et fera dire à Emilie Autumn que Paris aura été leur meilleur concert jusque là sur cette tournée, et que les filles ont décidé d’y emménager d’ailleurs.



Dans cet univers musical flirtant entre l’électro, l’industriel, le cabaret et le classique victorien, chaque Bloody Crumpet a son rôle et les deux heures de show sont ponctuées d’interventions de chacune d’entre elles : Captain Maggot présentera la troupe avec humour et délire, Blessed Contessa fera participer la foule dans un jeu de paroles qui virera au grand n’importe quoi, et Veronica Varlow la séductrice envoûtera son monde par un numéro de plumes totalement burlesque sur « Dominant » avant de jouer à son fameux jeu, « the Rat Game » qui consiste à faire monter sur scène quelques filles volontaires pour une leçon de baiser avec la belle brune. A Paris, ce sera la folie, et Veronica aura grand mal à sélectionner quatre mains parmi toutes celles brandies, et aura également du mal à les faire redescendre de scène aussi.


L’humour est présent tout le long du concert, qu’il soit express ou tacite : sur « The Art of Suicide » et « Take The Pill », Emilie Autumn s’exprimera depuis un fauteuil roulant –encore un symbole de ses années d’asile- recouvert de paillettes et de bombe dorée et mimera sa bataille pour tenter de s’échapper avant que les Bloody Crumpets ne la rassoient de force, jouant les gardes-chiourmes. Sur « Girls ! Girls ! Girls ! », Emilie quittera son impressionnante crête blonde, rose et plumes pour une tenue de « lad» présentant ses filles avant de quitter son micro gilet pour exhiber son soutien gorge rose et prouver à la belle Veronica qu’elle est bien une fille. S’ensuivra une leçon de technique pour embrasser, et une mise en pratique passionnée entre les deux artistes sous les cris de la foule enthousiaste.


Et surtout, surtout, sur l’excellentissime «God Help Me », les filles se feront un plaisir de lancer biscuits et muffins dans la foule enthousiaste –tout le monde n’a pas dîné visiblement- et même des baguettes de pain, et Blessed Contessa renversera du thé à tout va avant de cracher sa tasse sur les premiers rangs comme si elle ne l’avait pas fait exprès –barge, vous dis-je, mais qui ne l’était pas ce soir ?- avant de se faire fesser à coup de baguette de pain par Veronica puis étrangler avec le même instrument par Captain Maggot. Voir autant d’amusement et de délire sur une musique aussi glauque et sombre est quelque chose à voir, vraiment !



Alors que déplorer, si ce n’est l’absence du titre « Opheliac » pourtant réclamé par le public ? Certainement une présence trop éphémère du violon –juste quelques notes sur « Liar »- alors que son instrument rose customisé de gemmes –sans blague- aurait mérité de rester un peu plus longtemps sous les feux de la rampe.


 


Deux rappels plus tard, le show est terminé pour de bon mais les images resteront. Vivement que l’album sorte, maintenant.


 


Pour ceux qui ont eu la flemme de (tout) lire :


Tueries : « Fight Like a Girl”, “Time for Tea”, “God Help Me”, “Girls! Girls! Girls!”, “One Foot in Front of the Other”, “Thank God I’m Pretty”.


Bémols: “Mad Girl”, pas de “Opheliac”.


 


Setlist:



  • Four O’Clock

  • Fight Like a Girl

  • Time for Tea

  • The Art of Suicide

  • Take The Pill

  • How to Break a Heart

  • Liar

  • Dominant

  • God Help Me

  • Girls! Girls! Girls!

  • “The Rat Game”

  • We Want Them Young

  • Gaslight

  • One Foot in Front of the Other


Encore:



  • Mad Girl

  • Thank God I’m Pretty


Encore 2:


Thank you (instrumental)



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