MEDIATONE a du flair en cette période. Une semaine après le très bon concert d’ULTRA VOMIT qui affichait complet, voici venu le tour de LOFOFORA, TAGADA JONES et DOBERMAN [CREW] de remplir cette salle du Ninkasi Kao. La popularité de ces deux têtes d’affiche est telle que des parisiens seront descendus pour assister à cet évènement. Inutile de vous dire qu’encore une fois la chaleur allait monter d’un sérieux cran dans cette salle du Kao à nouveau complète.

  C’est le groupe lyonnais DOBERMAN [CREW] qui s’empare le premier de cette scène du Kao. La salle se remplit peu à peu et est encore loin de ce que l’on connaîtra plus tard dans la soirée mais l’ambiance est déjà bonne. Quelques stage divings auront même lieu lors de cette première partie. Il faut dire que cette formation locale est tout à fait excitante. Le groupe mélange hardcore, punk et rap avec férocité tout à fait à l’aise sur cette affiche. On sent un réel plaisir chez ces musiciens de jouer à la maison pour cette occasion et pour le coup, cette bonne humeur est communicative. Quelques personnes venues les soutenir leur rendent cette bonne humeur. Ce début de soirée annonce une suite de concert tout à fait intéressante.

  TAGADA JONES et LOFOFORA sur une même affiche, c’est un peu du BAL DES ENRAGES en condensé. D’ailleurs, c’est aussi un nom particulier qu’a pris cette tournée en associant les noms des deux derniers albums de ces groupes, « Descentes aux Enfers » et « Monstre Ordinaire ». Le bémol, c’est le temps que prend le changement de plateau. Il faudra attendre près de trois quart d’heure avant que la formation rennaise ne soit en mesure de jouer. C’est long, très long ! Mais le public ne s’impatiente pas, tout le monde attend tranquillement que viennent enfin résonner l’introduction suivie de « Nec’hed Mad » et « Zero de Conduite ». Le désormais quatuor est connu pour son énergie sur scène et ce soir celle-ci ne fera en aucun cas défaut. L’ambiance est électrique. La fosse se déchaîne et le groupe s’en donne à cœur joie. TAGADA JONES est un groupe de tête d’affiche qui se défend terriblement bien et qui ne manque certainement pas d’expérience. Le professionnalisme du groupe se ressent dans sa mise en scène très bien travaillée. Le décor est composé de 4 squelettes dessinés sur les côtés de la scène. Les jeux de lumière sont eux aussi très efficaces et rendent à ce concert une dimension supplémentaire loin d’être négligeable. Tous les ingrédients sont réunis sur cette prestation et le public ne s’y trompe nullement. TAGADA JONES envoie tout ce qu’il a n’hésitant pas à exploiter l’électronique qui le caractérise ce qui encore une fois apporte une dimension originale à son rock déjà puissant. TAGADA JONES, c’est un peu une version 2.0 du punk et on peut être fier d’avoir un tel groupe dans ce pays.

  Est-ce bien raisonnable ? Trois quart d’heure viennent encore de s’écouler pour le changement de plateau. Du coup, LOFOFORA arrive sur scène à 22h45. D’habitude, c’est plutôt l’heure de la fin des concerts dans cette salle. Mais peu importe, il est temps d’accueillir l’un des groupes les plus actifs de l’hexagone aujourd’hui en pleine promotion de « Monstre Ordinaire ». C’est d’ailleurs avec « Utopiste » que le groupe ouvre le bal. Le combo est en pleine forme. Il faut un relatif temps de chauffe au public et toute la salle se jette dans la musique de LOFOFORA sans aucun compromis. Il faut dire que niveau compromis, il ne faut pas compter sur cette formation pour en faire. Musicalement, LOFOFORA mélange un bon nombre d’influences allant du hardcore, au punk et au metal. Le résultat est surpuissant en live. Déjà ce dernier album laissait présager du bon mais sur scène et dans la fosse, c’est radical, la sauce prend vite et fort. Les stage divings sont légions et le circle pit réellement impressionnant. Il faudra d’ailleurs compter sur la présence des pompiers à l’extérieur de la salle tellement le public chauffé à blanc se démènera avec frénésie et quelques inconscients iront un peu loin dans l’excès. Sur scène, les titres s’enchainent mélangeant les périodes avec quelques incontournables « Le Fond Etla Forme », « Mémoire de Singe », « Les Gens », « L’œuf ». Pour ma part l’interprétation de « Autopilote » lors de ce set me laissera ravi.

  En guise de rappel, le groupe fera appel à TAGADA JONES pour une série de quatre reprises, « Antisocial », « Step down », « Hey Oh, Let’s Go » et « Porcherie ». C’est un peu du BAL DES ENRAGES en retard ou en avance au choix. En tout cas, lors de ce concert, c’est véritablement un sacré cadeau que nous font ces deux groupes renforcés par la présence des musiciens de DOBERMAN [CREW] sur la toute fin. Ce genre d’évènement est toujours la bienvenue en concert et on devrait plus souvent assister à ce genre de chose car incontestablement grisant.

  La soirée se termine à 0h20. Ceux qui auront à prendre un métro devront se débrouiller autrement. N’empêche que le concert de ce soir aura fait l’effet d’une petite bombe. Même si ces formations ont déjà beaucoup tourné, il est incontestable que leurs prestations de ce soir ont été d’une qualité supérieure et bien des groupes devraient largement s’en inspirer. Aucune faiblesse dans les sets de TAGADA JONES et LOFOFORA et quant à DOBERMAN [CREW] leur position sur l’affiche est tout à fait justifiée car leur avenir semble radieux.

Set-List LOFOFORA

• Utopiste


• Mémoire de singes


• Le fond et la forme


• Les Gens


• Amnes' History


• Élixir


• La Merde EnTube


• Le Visiteur


• Ma Folie


• Cannibales


• L'oeuf


• Justice pour tous


• Le pire


• Autopilote


• La Beauté EtLa Bête

Encore:

• Antisocial (Trust cover) (with Tagada Jones)


• Step Down (with Tagada Jones)


• Hey Oh, Let's go (with Tagada Jones)


• Porcherie (with Tagada Jones)